samedi 20 mars 2010

Thérèse d'Avila Vie 10, extraits


Thérèse d’Avila, Vie 10, extraits


Avec l'Ordre du Carmel qui se prépare au V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus (d'Avila), nous vous proposons une découverte pas à pas de son autobiographie


Les premiers fruits de l'oraison


…lorsque je me tenais en esprit près de ce divin Maître, comme je l'ai raconté (cf. chap. 4 et 9), et quelquefois aussi lorsque je lisais, le sentiment de la présence de Dieu me saisissait alors tout à coup. Il m'était absolument impossible de douter qu'il ne fût au dedans de moi, ou que je ne fusse toute abîmée en lui…
Cette faveur avait été précédée d'une autre, qui peut, ce me semble, être jusqu'à un certain point le fruit de nos efforts: c'était une tendresse de dévotion très habituelle. Je goûtais un plaisir qui, sans être entièrement sensible ni parfaitement spirituel, est pourtant un don de Dieu. Mais en cela nous pouvons nous aider beaucoup nous-mêmes, soit en considérant notre bassesse, l'excellence des bienfaits divins, notre ingratitude, les douleurs de la passion de Jésus-Christ et sa vie si souffrante, soit en contemplant avec joie les œuvres du Seigneur, sa grandeur, son amour pour nous, et tant d'autres merveilles qui se révèlent comme d'elles-mêmes à ceux qui ont un véritable désir de leur avancement. Que si à ces considérations se joint un peu d'amour, l'âme s'épanouit délicieusement, le cœur s'attendrit, les larmes coulent…

Ce divin Maître se plaît ainsi à payer magnifiquement nos faibles services, par cette consolation qu'éprouve l'âme, en voyant ses larmes couler pour une Majesté si adorable. Je ne m'étonne pas qu'elle trouve là une source de consolation. Qu'elle y cherche donc sa joie et ses délices: ce n'est que trop légitime…
On pourrait à juste titre, comme la pensée m'en vient maintenant, comparer ces joies à celles du ciel. Il y a sans doute, entre les degrés divers de la félicité céleste, une différence incomparablement plus grande qu'entre les degrés de bonheur de l'âme dans cet exil. Voici néanmoins la ressemblance: Dieu donne à ses élus, dans le ciel, une gloire proportionnée à leurs mérites; mais comme ils voient combien peu ils ont travaillé pour la gagner, ils sont tous contents de la place qu'ils occupent. Il en est de même de l'âme ici-bas: dès que Dieu commence à lui faire goûter ces plaisirs de l'oraison, elle croit vraiment n'avoir plus rien à désirer, et elle se regarde comme très bien payée de tous ses services; et certes elle a bien raison d'en juger ainsi…

Ces larmes, fruit en quelque sorte de nos efforts soutenus par le secours divin, sont d'une grande valeur, et ce n'est pas assez de tous les travaux du monde pour en acheter une seule. Quel trésor plus précieux, en effet, que d'avoir un témoignage que l'on est agréable à Dieu! Celui qui en est là doit lui en rendre de vives actions de grâces, et reconnaître la grandeur d'un tel bienfait; car le Seigneur montre déjà qu'il le veut pour sa maison, et l'a choisi pour son royaume, s'il ne retourne point en arrière…
Qu'il méprise certaines fausses humilités dont je compte parler, et se garde bien de croire faire acte de cette vertu en ne reconnaissant pas les grâces de Dieu. La vérité à bien entendre ici, est que Dieu nous les accorde sans aucun mérite de notre part…


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