lundi 19 avril 2010

Thérèse d'Avila, Vie 12, extraits



Thérèse d’Avila, Vie 12, extraits


Avec l'Ordre du Carmel qui se prépare au V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus (d'Avila), nous vous proposons une découverte pas à pas de son autobiographie.


Se tenir dans la compagnie du Christ


Mon but dans le précédent chapitre, malgré de nombreuses digressions, selon moi nécessaires, a été de faire voir jusqu'où nous pouvons aller par nous-mêmes dans l'oraison mentale; j'ai voulu montrer aussi que dans ce premier état, la dévotion dépend en partie de notre travail. Nous ne saurions, en effet, méditer et approfondir ce que Notre-Seigneur a souffert pour nous, sans nous sentir émus de compassion; mais la peine que cette vue excite et les larmes qu'elle fait répandre ont quelque chose de suave…Mais alors même, cette dévotion est un don de Dieu, et nous ne saurions, par nos Seuls efforts, ni l'acquérir, ni la mériter.

Une âme que Dieu n'a pas élevée à un degré plus éminent d'oraison, fera très bien de ne pas chercher à s'y élever d'elle-même; et ceci est bien à remarquer, parce qu'elle ne peut que perdre à une pareille tentative. Son occupation, dans cet état, sera de produire divers actes qui agrandissent son courage dans le service de Dieu et réveillent son amour…


Elle peut se représenter Jésus-Christ comme s'il était devant elle, s'enflammer peu à peu d'un tendre amour pour sa sainte humanité, lui tenir toujours compagnie, lui parler, l'implorer dans ses besoins, se plaindre à lui dans ses peines, enfin se réjouir avec lui quand elle est dans l'allégresse, en sorte que ses joies ne lui fassent pas oublier le divin Maître. Sans chercher alors des prières étudiées, qu'elle se contente de lui adresser des paroles simples, dictées par ses désirs et son besoin. C'est là une excellente méthode pour avancer en fort peu de temps…


A mon avis, c'est avoir déjà fait de grands progrès que de travailler à se maintenir dans la compagnie du divin Maître, d'en bien mettre à profit les précieux avantages, et d'aimer d'un amour sincère Celui qui nous a comblés de tant de biens

Cette pratique d'avoir toujours Jésus-Christ présent à la pensée, est utile dans tous les états d'oraison.

Le fondement de tout c’est l’humilité

Voilà donc ce qui est en notre pouvoir. Quiconque voudra passer outre, et élever son esprit jusqu'à ces goûts spirituels qui ne lui sont point donnés, se verra frustré, à mon avis, de l'un et de l'autre. En effet, ces goûts étant surnaturels, dès que l'entendement ne peut plus se recueillir, l'âme reste dans un désert et en proie à une grande sécheresse. Cet édifice spirituel reposant tout entier sur le fondement de l'humilité, plus nous nous approchons de Dieu, plus nous devons être humbles: sans cela, nous le verrons tomber en ruine. Or, n'y a-t-il pas une espèce d'orgueil à vouloir, de notre propre mouvement, monter plus haut?...
Dans la théologie mystique dont j'ai commencé à parler, l'entendement cesse d'agir; Dieu lui-même suspend son action…

C'est pourquoi je dis que nous ne devons avoir ni la présomption, ni la pensée de suspendre nous-mêmes son action; nous devons, au contraire, continuer de l'occuper à discourir. Au reste, toute tentative de ce genre n'aboutira qu'à nous laisser froids, et comme des êtres privés de raison: la méditation mentale échappe, et l'on ne s'élève pas à la contemplation. Quand le Seigneur suspend et arrête l'activité naturelle de l'entendement, il lui donne de quoi admirer et de quoi s'occuper; sans raisonnement ni discours, il l'illumine de plus de lumière dans l'espace d'un Credo, que nous ne pourrions en acquérir avec tous nos soins en plusieurs années. Mais, de nous-mêmes, prétendre occuper les puissances de l'âme et arrêter leur activité naturelle, c'est folie.


Durant plusieurs années, je lus beaucoup de livres spirituels sans en avoir l'intelligence…

La lumière m'est venue quand je ne la cherchais ni ne la demandais…

Je reviens de nouveau à cet avis si important: on ne doit pas élever son esprit, mais attendre que le Seigneur l'élève lui-même; et quand c'est lui qui l'élève, on le reconnaît à l'instant…


Vous pouvez lire le texte intégral de ce chapitre12 de sa Vie en cliquant ici


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