dimanche 23 janvier 2011

Thérèse d'Avila, Chemin 4, extraits


Thérèse d'Avila,
Chemin de perfection 4,
extraits (Escorial)

Avec l'Ordre du Carmel qui se prépare au V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus (d'Avila), nous vous proposons une découverte pas à pas du Chemin de Perfection.


1 Il semble audacieux d’imaginer que je puisse contribuer à atteindre ce but. Je mets ma confiance, ô mon Seigneur, en vos servantes ici rassemblées, car je sais qu’elles ne veulent ni ne prétendent rien d’autre que de vous contenter ; pour vous elles ont abandonné le peu qu’elles avaient, et elles auraient voulu avoir beaucoup plus pour vous en faire don. Car vous, ô mon Créateur, vous n’êtes pas ingrat, et je n’ai aucun motif de penser que vous donnerez moins qu’il ne vous est demandé, vous accorderez plutôt beaucoup plus ; vous n’avez pas non plus, Seigneur de mon âme, abhorré les femmes lorsque vous viviez dans ce monde, au contraire, vous les avez toujours favorisées et traitées avec beaucoup de miséricorde, et vous avez trouvé en elles autant d’amour et plus de foi que chez les hommes ; L’une d’entre elles - dont nous portons l’habit - fut votre Très Sainte Mère, et ses mérites nous valent de mériter ce que nous avons démérité par nos péchés…Quand nous vous demanderons des honneurs, des richesses ou quoi que ce soit qui sente le monde, ô mon Seigneur, ne nous écoutez pas ; mais lorsqu’il s’agit de l’honneur de votre Fils, pourquoi n’écouteriez-vous pas, Père Éternel, celles qui, pour vous, perdraient mille honneurs et mille vies ? Et non à cause de nos mérites, Seigneur, car nous n’en avons aucun, mais à cause du Sang et des mérites de votre Fils.


2 O Père Éternel, tant de coups de fouet, tant d’injures, tant de si terribles tourments ne peuvent être oubliés ! Comment donc, ô mon Créateur, des entrailles aussi aimantes que les vôtres peuvent-elles tolérer que ce que votre Fils a réalisé avec un si brûlant amour pour vous contenter davantage - ne lui aviez-vous pas ordonné de nous aimer ? - soit tellement méprisé ? Les hérétiques ne bafouent-ils pas aujourd’hui le Saint-Sacrement, ne le privent-ils pas de sa demeure et ne détruisent-ils pas ses églises ? Si encore il avait failli à quelque chose pour vous contenter ! mais il a tout accompli parfaitement. N’a-t-il pas suffi, ô Père Éternel, qu’il n’eût pas même où reposer sa tête durant sa vie sur la terre, et qu’il vécût dans un perpétuel tourment ? Faut-il, maintenant, qu’on le prive des refuges où il convie ses amis ? car il connaît leur faiblesse, et il sait que pour supporter leurs travaux ils ont besoin de se nourrir d’un tel mets. N’avait-il pas déjà payé suffisamment, trop même, pour le péché d’Adam ? Chaque fois que nous retombons dans le péché, est-ce encore à cet Agneau si doux à le payer pour nous ? Ne le permettez pas, ô mon Empereur, que Votre Majesté s’apaise ! Ne regardez pas nos péchés, mais considérez que votre Très Saint Fils nous a rachetés et songez à ses mérites, à ceux de votre Mère ainsi qu’à ceux de tant de saints martyrs morts pour vous.

3 …Voyez, ô mon Seigneur, mes désirs et les larmes avec lesquelles je vous supplie ; pour l’amour de vous-même oubliez mes œuvres, ayez pitié de tant d’âmes qui se perdent et protégez votre Église. Ne permettez plus, Seigneur, que la chrétienté pâtisse davantage ; faites la lumière au milieu de ces ténèbres.

4 …si un jour vos prières, vos désirs, vos disciplines et vos jeûnes n’avaient pas pour fin ce que je viens de dire, croyez que vous ne faites ni n’accomplissez le but pour lequel vous avez été réunies ici. Que le Seigneur ne permette jamais que cela sorte de votre mémoire, pour l’amour de Sa Majesté.
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