vendredi 27 janvier 2012

Thérèse d'Avila, Chemin 63, extraits

Thérèse d'Avila

Chemin de perfection 63,
extraits (Escorial)

Avec l'Ordre du Carmel qui se prépare au V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus (d'Avila), nous vous proposons une découverte pas à pas du Chemin de Perfection



Explication de ces paroles du Paternoster : " Dimitte nobis debita nostra ".

1 Notre précieux Maître, voyant que cet aliment nous rend tout facile pourvu qu’il n’y ait pas de notre faute, et que nous pouvons très bien accomplir ce que nous avons dit au Père : " que votre volonté se fasse en nous ", demande maintenant à son Père de nous pardonner, puisque nous pardonnons : " Seigneur, pardonnez-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. "

2 Remarquez, mes soeurs, qu’il ne dit pas " comme nous pardonnerons " ; et cela, pour que vous compreniez que celui qui demande un don aussi grand que le précédent, et a déjà remis à Dieu sa volonté, doit avoir pardonné ; c’est pourquoi il dit : " comme nous pardonnons ". Ainsi, quiconque aura dit sincèrement au Seigneur : " Fiat voluntas tua ", doit avoir déjà tout pardonné, ou du moins en avoir l’intention. Vous voyez ici pourquoi les saints se réjouissaient dans les injures et les persécutions : elles leur donnaient quelque chose à offrir au Seigneur quand ils lui adressaient une prière…Que votre Fils me pardonne, car personne ne m’a fait tort, et ainsi je n’ai rien à pardonner pour votre amour ; mais prenez mon désir, Seigneur, car il me semble que je pardonnerais n’importe quoi pour que vous, vous me pardonniez, ou pour accomplir votre volonté sans condition aucune. Mais si l’occasion s’en présentait, et si j’étais condamnée sans raison, je ne sais pas ce que je ferais ; pour le moment, je me vois si coupable à vos yeux que tout ce que je pourrais souffrir me semble peu de chose en comparaison de ce que je mérite, bien que ceux qui ne savent pas, comme vous, qui je suis, pensent que j’ai été outragée. Ainsi, ô mon Père, c’est gratuitement que vous devez me pardonner ; votre miséricorde a ici une belle occasion de s’exercer. Soyez béni, vous qui me supportez malgré ma pauvreté ; votre Fils Très Saint a demandé au nom de tous ; quant à moi, je suis si dépourvue que je ne puis me compter dans le nombre.

3 Mais, Seigneur, s’il y avait des personnes dans mon cas, et qui n’aient pas mieux compris ce point que moi ? S’il y en a, je les supplie en votre nom d’y penser et de ne faire aucun cas de ces soi-disant affronts, car en s’arrêtant à ces points d’honneur, elles ressemblent à des enfants qui bâtissent des maisons avec des brins de paille. O mon Dieu ! que ne comprenons-nous, mes soeurs, ce que c’est que l’honneur, et en quoi consiste sa perte ? … O mon Dieu ! comme le monde marche à l’envers ! Béni soit le Seigneur qui nous en a retirées ! Plaise à Sa Majesté que ce mal soit toujours aussi loin de cette maison qu’il l’est maintenant !...

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