lundi 2 avril 2012

Méditation: Joie du pardon

Joie du pardon


« Pour que la moisson lève, il faut que le grain soit jeté en terre, qu’il périsse et qu’il ressuscite. C’est son destin de mourir et d’échouer…
Peut-on imaginer que le salut puisse s’accomplir dans la défaite ? Peut-on penser que la toute-puissance de Dieu aboutisse à une catastrophe ? Peut-on accepter que des siècles d’attente, de prophétie, d’espérance, aboutissent à la mort de celui-là même qui devait tout sauver ? » Maurice Zundel


Amenez le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé ! Luc 15, 23-24a

Le Père Paul Baudiquey commente le chef d'œuvre du peintre Rembrandt "Le retour de l'enfant prodigue". Dans l'article intitulé "Rembrandt : histoire d'un père prodigue d'amour", "l'auteur nous introduit dans la contemplation d'un Dieu qui se veut prodigue d'un amour fou et d'une tendresse infinie". (Revue Carmel n°92, 1999)

« Merveilleuse fragilité née de la non-possession, de l'attente sans remède - "l'infini du désir dans la totale impuissance" - qui fait de l'Aimant le mendiant de l'Aimé. Immense VULNERABILITE ! A la racine du mot et de l'expérience qu'il dévoile, il y a "vulnus", la BLESSURE. Peut-on aimer sans en être "blessé", non pas "blessé à mort", mais "atteint à vie" ? La litanie serait longue de ces atteintes dont on ne guérit pas. Indispensable et mystérieuse alchimie qui opère en chacun la refonte de son être et pratique l'ouverture indispensable à une totale irruption de la vie. Oui, qui serions-nous sans nos blessures ! " Père Paul Baudiquey

Relevez-vous et n'ayez pas peur. Matthieu 17, 7b

Le mystère de Pâques est le mystère de la vie qui renaît d’un champ de ruines. Acceptons d’être ce champ de ruines et Dieu pourra faire en nous des merveilles. Ayons confiance. La victoire de Pâques se joue aussi, ne l’oublions pas, dans le cœur de Pierre sachant être témoin de la Résurrection de Celui qu’il a renié trois fois. Essayons de mesurer la déchirure que cette trahison a dû causer en lui, mais aussi la joie qui finalement l'a submergé ! Cette joie a laissé son cœur pur comme celui d’un nouveau né. Identifions-nous au fils prodigue et revenons humblement à notre Père – qui nous attend inlassablement.

" Il faut misère, et parfois même profonde misère, pour avoir cœur.
Et d’une patience qui attend, et d’une attente qui écoute, naît le dialogue – insurpassable.
Notre assurance n’est plus en nous : elle est en celui qui nous aime.
Accepter d’être aimé… accepter de s’aimer…
Nous le savons : il est terriblement facile de se haïr. « La grâce est de s’oublier. »
Et « la grâce des grâces est de s’aimer humblement soi-même, comme n’importe lequel des membres souffrants de Jésus Christ. »
(...)
Malgré tous les poisons mêlés au sang du cœur, au creux de ces hivers dont on n’attend plus rien, rayonne désormais un invincible été.
Morts de fatigue, nous ne saurions rouler que dans les bras de Dieu.
Nous avons rendez-vous sur « un lac d’or » !
Père Paul Baudiquey

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