mardi 31 janvier 2012

Thérèse d'Avila, Chemin 64, extraits

Thérèse d'Avila

Chemin de perfection 64,
extraits (Escorial)

Avec l'Ordre du Carmel qui se prépare au V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus (d'Avila), nous vous proposons une découverte pas à pas du Chemin de Perfection

Parle contre l’excès des honneurs.

1 O mon Dieu ! Y a-t-il absurdité plus grande ? Les religieux attachent un point d’honneur à des choses si futiles que j’en suis effarée ! Cela, vous ne le savez pas, mes soeurs, mais je tiens à vous le dire afin que vous soyez sur vos gardes …

2 … Le fait est que, notre nature nous portant à monter (nous ne monterons pourtant pas au ciel de cette façon) nous ne voulons pas descendre. O Seigneur, Seigneur ! n’êtes-vous pas notre modèle et notre Maître ? Oui, vous l’êtes ! Eh bien, où avez-vous mis votre honneur, mon Roi ? l’avez-vous perdu, par hasard, en vous humiliant jusqu’à la mort ? Certainement pas, Seigneur, au contraire vous l’avez conquis, et tous peuvent en tirer profit.

3 Oh, pour l’amour de Dieu ! nous avons perdu le chemin nous avons fait fausse route dès le départ ; et plaise à Dieu qu’aucune âme ne se perde pour vouloir garder ces misérables points d’honneur, faute de comprendre en quoi consiste le véritable honneur ! Et nous en viendrons ensuite à penser que nous avons fait beaucoup si nous pardonnons un de ces petits riens qui ne nous a pas même offensées, et n’avait d’ailleurs rien à voir avec une offense. Et comme si nous avions fait quelque chose, nous viendrons demander au Père de nous pardonner, puisque nous avons pardonné. Faites-leur comprendre, Seigneur, qu’ils ne savent pas ce qu’ils disent et que, comme moi, ils se présentent devant vous les mains vides. Faites-le, Seigneur, au nom de votre miséricorde, et pour l’amour de vous ; car en vérité, je ne vois rien à vous présenter qui soit digne d’obtenir une si grande faveur, si ce n’est le mérite de celui qui vous le demande ; et il a raison de le faire, car c’est toujours lui qui reçoit les affronts et les offenses.

4 Mais comme le Seigneur doit apprécier que nous nous aimions les unes les autres ! Car en lui donnant notre volonté, nous lui avons tout donné - et à juste titre -, et cela ne peut se faire sans amour. Voyez, mes soeurs, combien il est important que nous nous aimions les unes les autres et que nous soyons en paix, car de toutes les choses que nous avons données, ou qu’en notre nom il a données à son Père, le Seigneur a mis celle-là à la première place ; il aurait pu dire : " Parce que nous vous aimons, et supportons des épreuves, et voulons les supporter pour vous, ou parce que nous jeûnons, ou parce que nous faisons telle ou telle bonne action ", et pourtant il n’a mentionné que celle-là. Peut-être est-ce parce qu’il nous sait si attachées à ce misérable point d’honneur, si incapables de supporter quoi que ce soit pour l’Amour de lui, qu’il la signale avant toute autre comme étant la plus difficile à obtenir de nous. Et elle est si difficile, qu’après avoir demandé pour nous tant de faveurs, il l’offre à son Père de notre part.

samedi 28 janvier 2012

Prière universelle, 4° dimanche B

Prière universelle, 4° dimanche B
Refrain : Seigneur ton amour soit sur nous comme notre espoir est en toi !

« Jésus était accompagné de ses disciples »
Seigneur, que ta Parole de vie et ton amour soient toujours annoncés par ton Eglise pour guérir et sauver les hommes tourmentés de ce temps. Nous t’en prions !

« On était frappé par son enseignement »
Que la nouveauté et la vérité de ton message interpellent les intellectuels, les chercheurs et les dirigeants, et qu’ils osent se poser les questions essentielles pour la vie du monde. Nous t’en prions !

« Silence ! Sors de cet homme. »
Parle Seigneur dans le cœur des malades et des malheureux, pour qu’ils sachent que tu luttes à leur côté contre le mal. Nous t’en prions !

« Qu’est-ce que cela veut dire ? »
Quand tu nous bouscules et nous déroutes, Seigneur, apprends-nous à quitter nos routines et à suivre la nouveauté de l’Evangile. Nous t’en prions !

vendredi 27 janvier 2012

Thérèse d'Avila, Chemin 63, extraits

Thérèse d'Avila

Chemin de perfection 63,
extraits (Escorial)

Avec l'Ordre du Carmel qui se prépare au V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus (d'Avila), nous vous proposons une découverte pas à pas du Chemin de Perfection



Explication de ces paroles du Paternoster : " Dimitte nobis debita nostra ".

1 Notre précieux Maître, voyant que cet aliment nous rend tout facile pourvu qu’il n’y ait pas de notre faute, et que nous pouvons très bien accomplir ce que nous avons dit au Père : " que votre volonté se fasse en nous ", demande maintenant à son Père de nous pardonner, puisque nous pardonnons : " Seigneur, pardonnez-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. "

2 Remarquez, mes soeurs, qu’il ne dit pas " comme nous pardonnerons " ; et cela, pour que vous compreniez que celui qui demande un don aussi grand que le précédent, et a déjà remis à Dieu sa volonté, doit avoir pardonné ; c’est pourquoi il dit : " comme nous pardonnons ". Ainsi, quiconque aura dit sincèrement au Seigneur : " Fiat voluntas tua ", doit avoir déjà tout pardonné, ou du moins en avoir l’intention. Vous voyez ici pourquoi les saints se réjouissaient dans les injures et les persécutions : elles leur donnaient quelque chose à offrir au Seigneur quand ils lui adressaient une prière…Que votre Fils me pardonne, car personne ne m’a fait tort, et ainsi je n’ai rien à pardonner pour votre amour ; mais prenez mon désir, Seigneur, car il me semble que je pardonnerais n’importe quoi pour que vous, vous me pardonniez, ou pour accomplir votre volonté sans condition aucune. Mais si l’occasion s’en présentait, et si j’étais condamnée sans raison, je ne sais pas ce que je ferais ; pour le moment, je me vois si coupable à vos yeux que tout ce que je pourrais souffrir me semble peu de chose en comparaison de ce que je mérite, bien que ceux qui ne savent pas, comme vous, qui je suis, pensent que j’ai été outragée. Ainsi, ô mon Père, c’est gratuitement que vous devez me pardonner ; votre miséricorde a ici une belle occasion de s’exercer. Soyez béni, vous qui me supportez malgré ma pauvreté ; votre Fils Très Saint a demandé au nom de tous ; quant à moi, je suis si dépourvue que je ne puis me compter dans le nombre.

3 Mais, Seigneur, s’il y avait des personnes dans mon cas, et qui n’aient pas mieux compris ce point que moi ? S’il y en a, je les supplie en votre nom d’y penser et de ne faire aucun cas de ces soi-disant affronts, car en s’arrêtant à ces points d’honneur, elles ressemblent à des enfants qui bâtissent des maisons avec des brins de paille. O mon Dieu ! que ne comprenons-nous, mes soeurs, ce que c’est que l’honneur, et en quoi consiste sa perte ? … O mon Dieu ! comme le monde marche à l’envers ! Béni soit le Seigneur qui nous en a retirées ! Plaise à Sa Majesté que ce mal soit toujours aussi loin de cette maison qu’il l’est maintenant !...

dimanche 22 janvier 2012

Thérèse d'Avila, Chemin 62, extraits

Thérèse d'Avila


Chemin de perfection 62,
extraits (Escorial)


Avec l'Ordre du Carmel qui se prépare au V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus (d'Avila), nous vous proposons une découverte pas à pas du Chemin de Perfection


Du recueillement qu’il faut avoir après avoir communié.


1 Je me suis beaucoup étendue sur ce point - et pourtant j’en avais déjà parlé longuement à propos de l’oraison de recueillement - parce qu’il est extrêmement important que nous nous retirions en nous- mêmes pour y être seules avec Dieu … si nous nous disposons à le recevoir, il ne manque jamais de se donner, et il donne de mille façons qui échappent à notre entendement. C’est comme si nous nous approchions du feu ; il a beau être très ardent, si vous cachez vos mains, vous ne vous réchaufferez guère : vous continuerez à avoir froid ; et pourtant, c’est encore mieux que de ne pas voir le feu du tout, car si vous en êtes près, vous finissez par sentir la chaleur. Mais vouloir vous approcher du Seigneur est une chose toute différente, car si l’âme est bien disposée, la moindre étincelle qui se détachera l’embrasera tout entière. Et il nous importe tant, mes filles, de nous y préparer, que vous ne devez pas vous étonner si je vous le répète si souvent.

2 Et si au début il ne se révèle pas à vous, si vous ne vous trouvez pas bien de cette pratique … ne l’abandonnez pourtant pas ; elle servira au Seigneur pour éprouver l’amour que vous avez pour lui. Souvenez-vous qu’il y a peu d’âmes qui l’accompagnent et le suivent dans les épreuves, souffrez quelque chose pour lui, Sa Majesté vous le rendra … Et puisqu’en de nombreux endroits on le laisse seul, on lui inflige de mauvais traitements, puisqu’il supporte tout, est prêt à tout supporter pour trouver une seule âme qui le reçoive avec amour et lui tienne compagnie, soyez cette âme-là !

samedi 21 janvier 2012

Prière Universelle 3° dimanche B

Prière universelle 3° dimanche B



Refrain : Seigneur rassemble-nous dans la paix de ton amour.

Seigneur, tu appelles les Eglises chrétiennes à grandir dans l’unité en elles et entre elles. Donne-leur de puiser dans ta parole la lumière et l’audace pour faire route ensemble vers l’unité, telle que tu la veux, par les moyens que tu veux.

Seigneur, tu appelles tous les peuples à la concorde et à la paix. Donne aux hommes et aux femmes de toutes cultures et de toutes religions de savoir bâtir un monde juste et fraternel.

Seigneur, tu appelles ceux qui souffrent et que la douleur écrase, à s’unir pour faire reculer la misère et la souffrance sous toutes ses formes. Donne à tous de garder espoir et courage dans cette lutte pour leur dignité, et suscite autour d’eux des personnes qui les aideront à ce dessein.

Seigneur, tu nous appelles à être disponibles et prêts pour la mission que tu veux nous confier. Donne-nous assez de foi et d’amour pour nous mettre en route à ta suite et devenir à notre tour appelants pour nos frères.

mercredi 18 janvier 2012

Semaine de prière pour l'unité des Chrétiens, 2012

Semaine de prière pour l'unité des Chrétiens,
18-25 Janvier 2012

Thème retenu:
"Tous, nous serons transformés par la Victoire de notre Seigneur Jésus Christ." (cf. 1 Co 15,51-58)



Les prières de cette semaine 2012 ont été préparées par les Églises présentes en Pologne:
Pour lire leurs propositions, cliquez ici

Face aux défis actuels du dialogue œcuménique, le cardinal Kurt Koch garde l’espérance en la prière, qui peut faire « tomber les murs ». Entretien avec le card. Koch





Thérèse d'Avila, Chemin 61, extraits

Thérèse d'Avila

Chemin de perfection 61,
extraits (Escorial)
Avec l'Ordre du Carmel qui se prépare au V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus (d'Avila), nous vous proposons une découverte pas à pas du Chemin de Perfection.



Suite du même sujet. L’auteur fait une comparaison. Chapitre très profitable après avoir reçu la Très Sainte Communion.

1 Donc, si, comme vous le dites, vous vous donnez véritablement à Dieu, ne vous inquiétez pas au sujet de votre subsistance ; c’est lui qui s’en inquiète, et il s’en inquiétera toujours. Vous êtes comme un serviteur qui entre au service d’un maître : le serviteur veille à le contenter en tout ; mais le maître doit lui donner à manger tant qu’il l’aura à son service dans sa maison …Ne serait-il donc pas mal venu que le serviteur aille demander chaque jour de quoi manger, quand il sait que son maître veille à ce qu’on lui donne le nécessaire et y veillera toujours ? Ce serait parler pour ne rien dire, et le maître ne manquerait pas de lui signifier de prendre soin de le servir au lieu de s’occuper du reste car, en dehors de sa tâche, il ne fait rien de bien.

2 Ainsi donc, mes soeurs, demande qui voudra de ce pain matériel ; quant à nous, demandons celui qui nous importe, et supplions le Père de nous donner sa grâce, pour que nous puissions recevoir un si grand don et une si céleste nourriture avec des dispositions telles qu’il se dévoile aux yeux de l’âme et se manifeste à elle ; c’est là une tout autre nourriture, pleine de joies et de délices

3 Pensez-vous que ce Très Saint Sacrement ne soit pas aussi un très bon aliment pour le corps, et une puissante médecine même pour les maux physiques ? Pour moi, j’en suis sûre ; et je connais une personne affligée de graves maladies qui, éprouvant très souvent de vives douleurs, pouvait constater qu’on les lui enlevait comme avec la main, et se trouvait ensuite complètement guérie…

4 Je sais aussi que durant plusieurs années cette personne, qui n’était pourtant pas très parfaite, voyait aussi clairement que si elle l’avait vu avec les yeux du corps, le Christ entrer dans l’hôtellerie de son âme ; sa foi la poussait à croire que c’était la même chose, et qu’elle le possédait dans sa maison, pourtant bien pauvre ; elle se détachait alors de toutes les choses extérieures, et se mettait dans un coin en essayant de recueillir ses sens pour être seule avec son Seigneur ; elle se considérait à ses pieds, et restait là - même si elle ne sentait pas de dévotion - à parler avec lui.

5 Car, à moins de vouloir être insensés et aveugles, si nous avons la foi, il est bien évident qu’il est en nous ; alors, pourquoi irions-nous le chercher plus loin ? … Lorsqu’il était dans ce monde, le simple contact de ses vêtements guérissait les malades ; comment douter alors, si j’ai la foi, qu’il ne fasse des miracles quand il est en moi si intimement, et qu’il ne me donne tout ce que je lui demanderai ? n’est-il pas dans ma maison ?

6 Si vous êtes affligées de ne pas le voir avec les yeux du corps, dites-vous que cela nous convient, car une chose est de le voir tel qu’il est dans la gloire, autre chose de le voir tel qu’il était en ce monde. Notre nature est si faible que personne ne pourrait soutenir la vue de sa gloire…

7 Ne craignez pas, même si vous ne le voyez pas avec les yeux du corps, qu’il soit caché pour ses amis ; restez avec lui de bon cœur ; souvenez-vous que c’est une heure très bénéfique pour l’âme, et dont - puisque vous lui tenez compagnie - le bon Jésus tire grand profit ; faites très attention, mes filles, de ne pas la perdre. Si l’obéissance vous commande autre chose, essayez de laisser votre âme avec le Seigneur… Mais si vous portez votre pensée ailleurs et ne vous souciez pas plus de sa présence en vous que si vous ne l’aviez pas accueilli, ne vous plaignez pas de lui, mais de vous…

9 … lorsque vous venez de recevoir le Seigneur et avez en vous la personne elle-même, essayez de fermer les yeux du corps, d’ouvrir ceux de l’âme et de regarder dans votre cœur…

10 Mais si, quand vous le recevez, vous ne faites aucun cas de lui alors qu’il est si près de vous, et allez le chercher ailleurs ou courez après de vils objets, que voulez-vous qu’il fasse ? …

samedi 14 janvier 2012

Prière universelle 2° dimanche B

Prière universelle 2° dimanche  B
Refrain : Fils du Dieu vivant, exauce-nous.

« Voici l’Agneau de Dieu. » Que ton Eglise, Seigneur, sache faire route avec les hommes de ce temps et leur révéler ta présence au milieu d’eux.

« Que cherchez-vous ? ». Donne aux chefs d’Etats et à tous ceux qui nous gouvernent, de te reconnaître dans l’étranger qui frappe à nos portes et demande un peu de dignité et de respect.

« Venez et vous verrez ». Seigneur suscite en faveur des pauvres et des malheureux, des personnes qui sauront comme toi les inviter à l’amitié.

« Nous avons trouvé le Messie ». Nous qui avons la joie de te connaître et de te servir Seigneur, Donne-nous toujours la lumière qui nous permettra de porter à nos frères ta joie.

jeudi 12 janvier 2012

Thérèse d'Avila, Chemin 60, extraits

Thérèse d'Avila

Chemin de perfection 60, extraits (Escorial)

Avec l'Ordre du Carmel qui se prépare au V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus (d'Avila), nous vous proposons une découverte pas à pas du Chemin de Perfection.

Traite de ce mot : " quotidianum ".

1 Nous en sommes donc arrivées à la conclusion que le bon Jésus, étant nôtre, demande à son Père de nous le laisser chaque jour, ce qui veut dire, semble-t-il, " pour toujours ". En écrivant ceci, je me demande pourquoi, après avoir dit " chaque jour ", il ajoute encore " aujourd’hui ". … S’il dit être nôtre " chaque jour " c’est, me semble-t-il, non seulement parce que nous le possédons sur la terre - puisqu’il reste avec nous ici-bas et que nous le recevons - mais parce que nous le posséderons aussi au ciel si nous savons profiter de sa compagnie ; car s’il reste avec nous, c’est uniquement pour nous aider, nous encourager, nous soutenir afin que nous fassions cette divine volonté dont nous avons demandé en nous l’accomplissement.

2 Quand il dit " aujourd’hui ", il entend, ce me semble : un jour, c’est-à-dire la durée de cette vie. Car elle ne dure vraiment qu’un jour ! Quant à ces infortunés qui vont se damner, qui ne jouiront pas de lui dans l’autre vie, ce sont ses propres créatures, et il fait tout ce qu’il peut pour les aider, les encourager et rester avec eux pendant l’ "aujourd’hui " de cette vie … le Père nous a donné le Fils, il n’est donc pas possible que le Père nous prenne le Fils au moment où nous avons le plus besoin de lui ; car tous ces mauvais traitements qu’on lui inflige en s’approchant de lui indignement ne dureront qu’un jour ; que le Père considère l’obligation où le Fils se trouve de nous aider de toutes les façons possibles, puisqu’en notre nom il a offert au Père cette chose si grande qu’est l’abandon de notre volonté dans la sienne. Il ne fait cette nouvelle demande que pour " aujourd’hui " ; le Père nous a déjà donné ce pain très saint pour toujours, il est à nous ; il nous l’a donné sans que nous le lui demandions, et nous trouvons, semble-t-il, cette Subsistance, cette manne de l’humanité comme nous voulons ; s’il n’y a pas faute de notre part, nous ne mourrons pas de faim car, de quelque manière que l’âme veuille se nourrir, elle trouvera en lui joie, consolation et subsistance. Il n’y a pas de privations, d’épreuves ou de persécutions qui ne soient faciles à supporter si nous commençons à avoir part aux siennes, à les partager et à en faire le sujet de nos méditations…

3 …demandez au Père Éternel de vous laisser votre Époux aujourd’hui, et de n’en être pas privées aussi longtemps que vous vivrez. C’est assez qu’il reste caché sous les apparences du pain ; c’est un grand tourment pour qui n’a pas d’autre amour ni d’autre consolation que lui. Suppliez-le qu’il ne vous manque pas, et qu’il vous donne les dispositions voulues pour le recevoir dignement.

4 Quant à l’autre pain, ne vous en préoccupez pas, puisque vous êtes abandonnées complètement à la volonté de Dieu (je veux dire : quand vous êtes en oraison et vous occupez alors de choses plus importantes) ; il y a d’autres moments où la personne chargée de cette tâche veillera à ce que vous ayez de quoi manger (je veux dire qu’elle vous donnera ce qu’il y aura) ; ne craignez pas d’être dans le besoin si vous ne manquez pas à votre promesse, et si vous vous abandonnez à la volonté de Dieu…

lundi 9 janvier 2012

Epiphanie, homélie de Mgr Lacrampe, Carmel de Saint-Maur

Carmel Saint Maur
Homélie de Mgr André Lacrampe,
Archevêque de Besançon
 
Dimanche 8 janvier 2012


La fête de l’Epiphanie nous rappelle la manifestation de Dieu, la révélation de Dieu qui fait connaître son Fils à toutes les nations.
J’ai relevé ces derniers temps que 300 000 millions d’habitants peuplaient la terre du temps de Jésus.
Aujourd’hui, 7 milliards d’êtres humains, dont 2 milliards 200 millions de chrétiens, dont 1 milliard… 100 millions de catholiques.

Le Salut en Jésus-Christ est adressé à toute l’humanité.
C’est là que réside toute l’actualité de cette fête.
Ce Salut s’adresse à tous. Jésus-Christ est venu sauver tout être humain, nous libérer des attaches du péché, nous rendre la vraie liberté. « Les païens sont associés au même héritage que les juifs dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Evangile » affirme l’apôtre Paul aux chrétiens d’Ephèse. C’est un appel au Salut, et il est universel. (Ephésiens 3,5-6)

Quand nous portons un regard sur notre planète, quand nous pensons aux membres de l’Eglise qui font route avec leurs contemporains – et nous en faisons partie – que découvrons-nous ? Que vivons-nous ? Que vivent les membres de l’Eglise dans la diversité des vocations ?

 Nous sommes en contact avec des hommes et des femmes de bonne volonté qui cherchent un sens à leur vie, qui s’efforcent par leur vie de construire un monde de paix et de justice sans référence à l’Evangile.

 Nous sommes en contact avec des personnes qui ignorent le Christ, qui ne le connaissent pas, qui construisent leur vie en dehors de toute référence religieuse.

 Nous sommes en contact avec des chercheurs, des intellectuels, des savants qui, par leurs travaux dans le domaine des sciences, de la médecine, de la technique, œuvrent au progrès de l’humanité.

 Nous sommes en contact avec des croyants d’autres traditions religieuses afin de promouvoir, dans l’esprit des rencontres d’Assise, un monde plus juste, plus humain, un monde de paix.

 Nous sommes en contact avec des membres de communautés dans divers pays et continents, l’Afrique, l’Asie, portant dans notre prière ceux dont la vie est menacée en raison de leur foi et conduit parfois à l’exil.

 Nous sommes là en contact avec les hommes et les femmes engagés au plan social, politique, culturel. Avec la fête de l’Epiphanie, nous célébrons Jésus-Christ qui s’est manifesté aux hommes. Il est la lumière du monde envoyé par Dieu le Père pour apporter son Esprit d’unité à l’humanité.

Aujourd’hui comme hier, la mission de l’Eglise est de faire rayonner la lumière du Christ dans le monde entier.
« Debout Jérusalem ! Resplendis : elle est venue ta lumière et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. » (Isaïe 60, 1-6)
Dans ce passage du livre d’Isaïe, la lumière nous est présentée comme un don du Seigneur.
C’est en se laissant illuminer que Jérusalem, figure du Peuple de Dieu, pourra devenir « lumière » pour les nations.
« Debout Jérusalem ! »
Il appartenait aux exilés, de retour sur leur terre, d’accueillir le don de Dieu pour ne pas sombrer dans la désespérance, pour ne plus se lamenter.
Peut-être pouvons-nous nous interroger sur notre façon de recevoir les messages d’Espérance transmis par l’Ecriture.

L’Espérance, dans la Bible, ne tourne pas nos regards vers un avenir triomphant selon les critères du monde, mais elle nous conduit à vivre de cette lumière de Dieu par laquelle nous pouvons discerner la lumière, autrement dit les traces de sa présence, la force de son amour, le sens de notre histoire.

La confrontation avec le récit de la visite des mages au Christ est éclairante.
Aucun triomphalisme en cet Enfant où Dieu a enfoui sa divinité mais « la lumière née de la lumière » qui s’offre à tous.
Les mages venus d’Orient sont guidés par l’espérance de pouvoir rendre hommage au Sauveur nouveau-né.
L’espérance était leur étoile. Leur désir était d’adorer le Seigneur. Ils ne sont pas venus les mains vides. Au nom des peuples non chrétiens, avec l’or, l’encens, la myrrhe, c’est tout ce qui est bon dans les diverses cultures et traditions des peuples à travers le monde qu’ils offrent au Seigneur qui les accueille. Aujourd’hui, nous sommes là, en présence du Seigneur qui éclaire le chemin où nous sommes engagés.

« Avoir de l’espérance » a dit Benoit XVI dans son récent voyage au Bénin. « Ce n’est pas être ingénu, mais c’est poser un acte de foi en Dieu ».

Sur les routes de la vie, quelles que soient nos vocations, les obstacles de toutes sortes ne manquent pas.
Toutefois, sur les routes de la vie, l’Espérance doit nous guider. Le désir de Dieu doit combler notre vie dans les temps de prière, d’oraison, d’adoration.

« Trois symboles selon des Ecritures » indique Benoît XVI au Bénin, « décrivent l’espérance pour le chrétien : le casque car il protège du découragement, l’ancre sure et solide qui fixe en Dieu et la lampe qui permet d’attendre l’aurore d’un jour nouveau ».

Le message de l’Epiphanie est un message d’Espérance, message proclamé de nouveau en Afrique par le Pape Benoit XVI après Jean Paul II.
« Aie confiance, Afrique et lève-toi, le Seigneur t’appelle ! »
Benoît XVI conclut ainsi son discours du 19 novembre à Cotonou.

En ce dimanche, dans nos diocèses, nous sommes invités à participer dans la mesure de nos moyens au soutien et au développement des Eglises d’Afrique.
En lien avec toutes les communautés de ce continent, communautés paroissiales, congrégations religieuses de vie apostolique et contemplative, ne relâchons pas nos efforts pour continuer, ici, notre mission d’évangélisation, la mission de la prière et de l’adoration et d’être des hommes et des femmes du désir de Dieu, de l’Emmanuel qui désire combler notre quête. Il se donne lui-même aujourd’hui, à chacun d’entre nous. Marchons avec lui, pleins de confiance.

+ André LACRAMPE

dimanche 8 janvier 2012

Thérèse d'Avila Chemin 59, extraits

Thérèse d'Avila

Chemin de perfection 59, extraits (Escorial)


Avec l'Ordre du Carmel qui se prépare au V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus (d'Avila), nous vous proposons une découverte pas à pas du Chemin de Perfection.



Lance une exclamation au Père.

1 O Seigneur éternel ! comment acceptez-vous une telle demande, comment l’exaucez-vous ? Ne vous laissez pas influencer par son amour, car pour accomplir parfaitement votre volonté et contribuer à notre salut il se laisserait mettre en pièces jour après jour. C’est à vous, ô mon Seigneur, de veiller sur votre Fils puisque rien n’arrête son amour. Pourquoi faut-il que tout le bien que nous recevons nous soit accordé à ses dépens ? pourquoi garde-t-il le silence sur tout, et ne sait-il pas parler en sa faveur mais seulement en la nôtre ? N’y aura-t-il personne pour prendre la défense de ce très doux Agneau ? Donnez-moi la permission, Seigneur, de parler et de vous supplier en sa faveur, puisque vous avez accepté de le laisser en notre pouvoir, et qu’il vous a obéi si parfaitement et s’est donné à nous avec tant d’amour …

2 O Père éternel, quel n’est pas le mérite d’une telle humilité ! avec quel trésor achetons-nous votre Fils ! Pour le vendre, nous connaissons le prix : trente deniers ! mais pour l’acheter, quel prix peut suffire ? En tant qu’il possède notre nature, le Seigneur se fait ici un avec nous, et en tant qu’il est maître de sa volonté, il rappelle à son Père que, puisqu’elle est à lui, il peut nous la donner ; ainsi s’appelle-t-il " nôtre ". Il ne fait pas de différence entre lui et nous, c’est nous qui la faisons en ne nous donnant pas chaque jour à lui.

vendredi 6 janvier 2012

Prière universelle Epiphanie 2012

Prière universelle Epiphanie 2012


Refrain : Lumière née de la lumière rayonne sur le monde.

Que l’étoile de Noël, Seigneur, conduise toujours ton Eglise sur un chemin de pauvreté et d’humilité, à l’image de son Maître petit enfant.

Que l’étoile des mages, Seigneur, conduise les scientifiques et les gouvernants, sur des chemins de service et de respect envers tout homme quelle que soit sa condition.

Que l’étoile des Nations, Seigneur, guide les pauvres, les petits, les malades, les hommes et les femmes du monde entier, vers l’Enfant Dieu qui vient partager leur vie et les conduire au Salut.

Que l’étoile des bergers, Seigneur, nous guide vers toi, petit Enfant Dieu, par des chemins d’adoration de reconnaissance et de joie.

mardi 3 janvier 2012

Horaire Fête Epiphanie

Carmel de Saint-Maur


Dimanche 8 Janvier 2012

Fête de l'Epiphanie
10h30 Eucharistie

présidée par Mgr André Lacrampe
Archevêque de Besançon

lundi 2 janvier 2012

Eucharistie 6 Janvier 2012

VENDREDI 6 JANVIER - EUCHARISTIE  A 11h00 au Carmel de Saint-Maur

Thérèse d'Avila, Chemin 58, extraits

Thérèse d'Avila

Chemin de perfection 58 extraits (Escorial)

Avec l'Ordre du Carmel qui se prépare au V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus (d'Avila), nous vous proposons une découverte pas à pas du Chemin de Perfection.

Du grand besoin que nous avons de faire cette demande du " panem nostrum ".
Expose tout ce que fit pour nous le Père Éternel en acceptant - que son fils restât avec nous dans le Très Saint Sacrement.

1 Pour l’amour de Dieu, mes soeurs, comprenez ce que demande le bon Jésus … Il me semble maintenant, sauf meilleur avis, que le bon Jésus - voyant ce qu’il avait promis en notre nom, et combien il nous importait de le donner, et à quel point cela nous était difficile … comprit que pour réveiller notre amour nos yeux avaient besoin de voir le sien, et non une fois, mais tous les jours ; alors, il se détermina à rester parmi nous. Mais comme il s’agissait d’une chose si grave et si importante, il voulut qu’elle vînt de la main du Père Éternel. Sans doute, lui et son Père ne sont qu’un, et il savait que ce qu’il ferait sur la terre, son Père le ferait dans le ciel, et que sa volonté et celle de son Père n’étaient qu’une pour une si grande chose, mais l’humilité du bon Jésus était telle qu’il voulut, pour ainsi dire, demander permission à son Père, car il savait qu’il était son Fils bien-aimé et que le Père avait mis en lui ses complaisances. Il comprit parfaitement que la supplique qu’il lui adressait dépassait toutes les demandes précédentes, puisqu’il voyait déjà quelle sorte de mort on allait lui infliger, ainsi que les opprobres et les affronts qu’il devait subir.

2 Quel père, Seigneur, nous ayant donné son fils, et un tel fils, pourrait, après l’avoir vu si outragé, consentir à le voir demeurer tous les jours au milieu de nous pour y souffrir encore ? … O mon Dieu, comme il est grand l’amour du Fils, et comme il est grand l’amour du Père ! Toutefois, je m’étonne moins du bon Jésus, car comme il avait dit : " fiat voluntas tua ", en Fils de Dieu il devait l’accomplir ! Certes ! il n’est pas comme nous ; il savait qu’il accomplissait la volonté de son Père en nous aimant comme lui-même, aussi chercha-t-il le moyen d’accomplir ce commandement le plus parfaitement possible et quoi qu’il puisse lui en coûter. Mais vous, Père Éternel, comment avez-vous consenti ? Pourquoi voulez vous voir chaque jour votre Fils livré à des mains aussi viles que les nôtres ? Vous nous l’avez envoyé une fois, vous l’avez permis, et vous avez vu en quel état nous l’avons mis. Comment votre tendresse peut-elle supporter de le voir chaque jour, oui, chaque jour en butte aux injures ? …

dimanche 1 janvier 2012

Bonne et sainte année 2012

bonne année

Bonne et Sainte année à chacune et chacun de nos "visiteurs"!
Notre prière vous accompagne chaque jour.