mardi 6 août 2013

Homélie Transfiguration 2013


Homélie Transfiguration 2013
Carmel de Saint-Maur  P. Maurice Boisson

Lorsqu’on vit une expérience intérieure profonde, une rencontre, une souffrance, retrouver un emploi, avoir l’espoir d’une guérison, ça transforme quelqu’un ; il n’est plus le même. Pourtant, c’est bien le même, la même. Il s’est passé quelque chose à l’intérieur, ça se voit ; on voit bien sur son visage qu’il se passe quelque chose.

Son visage - celui de Jésus, « apparut tout autre, ses vêtements devinrent d’une blancheur éclatante » (Luc 9,29). L’intérieur transparaît à l’extérieur.

Mais on ne comprendra ce qui se passe qu’après coup. Quand on saura, on sera, comme Pierre, Jean et Jacques, modifiés, transformés. Dieu le Père a voulu donner une vue rapide du terme : ce chemin difficile vers Jérusalem déboucherait devant le tombeau vide, dans l’aurore du matin de Pâques.

Jésus transfiguré un moment est un clin d’œil de Dieu, un signe qui veut en dire plus : il laisse entrevoir le terme, non pas la fin, mais l’ouverture, comme une ouverture faite en musique, pour entrer. Ils en avaient besoin, ces trois amis, d’être rassurés ! Ils n’y comprenaient toujours pas grand-chose ; ils avaient sommeil ; ils voulaient rester, croyant qu’ils étaient arrivés. Ils ont eu peur devant la nuée. C’est normal d’avoir peur quand la nuit vient en pleine lumière.

Ce jeune visage buriné du charpentier sera un jour visage défiguré ; il est en ce moment visage transfiguré pour nous dire qu’il sera visage ressuscité.

Ainsi nos vies et nos visages, ainsi les visages du monde, tout ce qui est visage défiguré par toutes sortes de mal, sera visage transfiguré, ressuscité.

La Transfiguration nous indique notre A-venir. Cet événement voudrait nous laisser pressentir qu’il n’y a pas de vendredi saint sans matin de Pâques.

Ce chemin de Jérusalem, avec ce petit séjour sur la montagne, conduira un jour jusqu’à une auberge : là, autour de la table basse où seront partagés le pin et le vin, le visage défiguré du Crucifié se fait reconnaître – visage ressuscité, lumineux, brûlant le cœur, annoncé sur la montagne.
Ainsi nos visages, les visages du monde : « Son visage apparut tout autre ». Quelle joyeuse espérance 

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