vendredi 9 août 2013

Le "Salamis" refoulé par La Valette


Le "Salamis"
refoulé par La ValetteLe "Salamis" refoulé par La Valette

Dans la nuit du 5 au 6 août, violant les principes internationaux, Malte a fermé les portes de son archipel à 102 migrants clandestins rescapés du naufrage de leur radeau de fortune. Retour sur une affaire polémique...
Au large des eaux maltaises, dans la nuit du 5 au 6 août, le navire privé MV Salamis a porté secours à un bateau en détresse transportant 102 personnes originaires d’Afrique sub-saharienne. A bord, des femmes enceintes, une femme blessée et un bébé de cinq mois… Tous fuyaient la Libye. Le Salamis a été intercepté par la marine maltaise, juste avant d’entrer dans les eaux territoriales maltaises. Le gouvernement maltais a fait savoir qu’il n’avait pas l’intention de laisser les passagers descendre à terre, affirmant que le capitaine du pétrolier aurait dû les ramener vers le port libyen le plus proche.
"Les autorités maltaises sont tenues, en vertu du droit humanitaire, de garantir la sécurité et le bien-être des personnes qui ont été secourues. Elles doivent permettre au bateau de débarquer à Malte et à ses passagers de bénéficier de tous les soins médicaux nécessaires, ainsi que de la possibilité de déposer une demande d’asile" a réagit  dans un communiqué daté du 6 août Jezerca Tigani, directrice adjointe du programme Europe et Asie centrale d'Amnesty International.
"Aucun passager se trouvant à bord du MV Salamis ne doit être renvoyé de force en Libye car cela bafouerait le principe international interdisant d’expulser quiconque vers un pays où cette personne risque véritablement d’être victime de mauvais traitements ou d’autres graves violations des droits humains", affirme également le communiqué.
Du côté européen, le refus brutal de Malte a suscité des tensions avec la Commission européenne. La commissaire européenne aux Affaires intérieures, Cécilia Malmström a averti La Valette qu'un renvoi vers la Libye pourrait être contraire au principe de non-refoulement inscrit dans les lois communautaires et internationales. Affirmant être consciente des difficultés que pose l’immigration clandestine à l’archipel, la Commission se disait également prête à augmenter ses mesures de soutien financier et logistique.
Mais Malte a fait sa bourrique… Et c'est l'Italie, concernée par l'affaire puisqu'elle avait demandé au Salamis de porter secours à l’embarcation en détresse, qui a fini par accueillir les passagers originaires d’Afrique sub-saharienne, sur ses terres siciliennes. Malte restera-t-elle impunie ? L'affaire n'est pas encore classée...

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