jeudi 8 août 2013

Sant'Egidio, entre prière et diplomatie

Sant'Egidio, entre
prière et diplomatie

Sant'Egidio, entre prière et diplomatie

Marco Impagliazzo est président de la communauté de Sant'Egidio depuis 2003. Professeur d’histoire contemporaine, il est également membre du Conseil pontifical pour la culture. Rencontre avec un mouvement chrétien, qui est devenu un partenaire important dans la résolution des conflits dans le monde. Des propos recueillis par Laurence D'Hondt.
La communauté de Sant Egidio est très impliquée dans les affaires de ce monde et cela, à plus d’un titre. L’une des activités qui a caractérisé son action ces dernières années est liée à la médiation entre des parties en conflit. Qu’est ce qui vous a amené sur ce terrain délicat et médiatique?Nous avons démarré nos activités de médiation dans le cadre de la fin du conflit au Mozambique au début des années 90. Nous étions déjà implantés dans le pays dans le cadre de l’aide que nous apportions aux populations. C’est suite à la demande de l’évêque mozambicain, Mgr Gonzalves, venu clamer sa détresse dans nos bureaux, que nous avons décidé de ne plus nous limiter à l’action humanitaire. Mais nous ne voulons pas concurrencer le travail de l’Onu. Nous ne voulons pas non plus concurrencer le travail des diplomates professionnels. Nous ne sommes d’ailleurs pas des professionnels: nous sommes des hommes inspirés religieusement, qui apportons une connaissance du terrain et de la culture locale - sans laquelle toute politique apparaît déconnectée -, ainsi qu’une ‘sympathie’ pour l’humanité en difficulté.
Concrètement qu’est ce que cela veut dire?Nous travaillons généralement lorsque les parties ont échoué dansle règlement du conflit par la guerre et lorsqu’aucune autre diplomatie n’est plus à l’œuvre. Nous privilégions la réserve et l’aspect informel.Si nous veillons à travailleren harmonie avec le travail officielqu’accomplissent les gouvernementset les organisations internationales,nous cherchons surtout à renforcer le désir de réconciliation auprès des différentes parties. Mais nous ne nous reposons pas sur des moyens financiers ou militaires, ni ne poursuivons des objectifs politiques.Nous n’avons pas d’autre objectif que la réconciliation en elle-même…

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