lundi 9 décembre 2013

Homélie Immaculée Conception 2013



Homélie Immaculée Conception 2013
Carmel de Saint-Maur - Père Maurice Boisson
 
Comment t’appelles-tu ? – Jacques, Nicole, Maurice, Chantal, Bernard… Jusque là, ça va !

Que fais-tu ? – Secrétaire, retraité, agriculteur, religieuse… Jusque là, ça va encore !

Qui es-tu ? – Là, les choses se compliquent. Ce qu’on est dépasse de beaucoup notre nom et notre situation.

Qui es-tu ? Il faut franchir une porte, entrer à l’intérieur, à l’essentiel, à l’être.

Qui es-tu ? C’est souvent invisible aux yeux. C’est l’au-delà, l’au-dedans des façades, là où Dieu nous rejoint, le secret de toute personne.

Qui es-tu ?

Le 25 mars 1858, près d’une rivière, au creux d’un rocher, une jeune Dame se présente à une jeune fille de 14 ans, illettrée - c’était à Lourdes -, en disant : « Je suis l’Immaculée Conception ». Elle ne décline pas sa carte d’identité : Myriam, née à Nazareth, d’Anne et Joachim - ses parents - mariée à un charpentier – Joseph. « J’ai eu un Fils, c’est assez mystérieux… »

« Je suis l’Immaculée Conception » - « Je suis… »

Cette belle jeune Dame au creux du rocher dit à une jeune fille toute simple et pauvre le secret de son être profond, le secret de son cœur, le secret d’une relation d’amour privilégiée : « Je suis un ‘sacré’ cadeau de Dieu – pour tous. »

Lorsque l’ange vient de la part de Dieu, dans sa maison de Nazareth, vers cette jeune Myriam alors qu’elle préparait la soupe à Joseph, en lui annonçant la nouvelle – Gabriel ne dit pas : « Bonjour Myriam » - mais « Bonjour, toi, la comblée des dons de Dieu ». Ce que tu es dans ton être : comblée du plus grand don de Dieu – celui de sa mise au monde dans l’humanité dont tu fais partie. « Comblée de grâces »  : de la beauté du cœur de Dieu.

Quatre ans avant cette confidence à Bernadette de Lourdes - en 1854, le huit décembre - le Pape, au nom des chrétiens, a reconnu officiellement l’Immaculée Conception de Marie.

Le peuple chrétien , avait senti, avait deviné, dans sa foi, que Marie, pour accoucher de Dieu, elle devait être immunisée contre toutes sortes de pollutions du mal, qui nous atteignent, nous, dès le début de notre existence – et qu’elle devait être envahie de la grâce, de la beauté du cœur de Dieu. C’est l’instinct de la foi, le flair de la foi du peuple de Dieu, dit le Pape François.

Marie a reçu ce cadeau d’être mise à l’abri des contagions du mal pour que son être soit sain – pour donner corps à Dieu – et saint : ajusté au désir de Dieu. C’est l’Immaculée Conception.

Ce n’est pas l’exception – c’est nous qui sommes l’exception car il y a un avant, un plus originel que le mal (1°lecture de la Genése): c’est le don de Dieu, le don de l’Amour, du bien. C’est le don de Dieu à cette jeune fille de Nazareth. Ca, c’est une bonne nouvelle !

La fête d’aujourd’hui est la belle fête de l’espérance. Savoir que, malgré toutes les pollutions possibles, de mensonge, de méchanceté, de destruction, il y a une source limpide. Savoir qu’au milieu de toutes les défigurations du monde, il y a une beauté. Savoir que, dans les gauchissements de nos vies et du monde, il y a une droiture et une vérité : c’est donc qu’il y a des purifications possibles, des redressements possibles, qu’il y a un axe(une direction), non pas dans les nuages, mais traversant notre terre et notre chair.

Si celle qui s’est présentée comme l’Immaculée Conception était un ange ou une déesse étrangère à notre terre, ou une extraterrestre, ou une star, ou une statue – on dirait : « C’est beau, mais ça ne nous concerne pas ; c’est inaccessible. »

Myriam de Nazareth est de notre chair, de notre terre, de notre humanité, femme comme toute femme : aimante, douloureuse, tendre, solide, présente.

Par son immaculée conception, elle est notre avenir, l’avenir de l’être humain, de l’humanité, dans la plénitude de leur réussite, vers quoi nous cherchons et marchons à tâtons, pèlerins, vers le bien, la beauté, la paix, la vérité.

Il n’y a rien de plus actuel que l’Immaculée Conception de Marie ; c’est la réalisation plénière de l’écologie de l’être humain dans la plénitude de la réussite de l’humanité – que nous avons à préserver de toutes les pollutions du cœur, selon le désir de Dieu.

Merci Marie !.

 

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