mercredi 25 décembre 2013

Homélie nuit de Noël 2013

Homélie nuit de Noël 2013
Carmel de Saint-Maur - Père Maurice Boisson

On demandait à un grand reporter de télévision : « Que faites-vous la nuit de Noël ? » Il répondit : « Je regarde la crèche et je me tais ! » »

En plein cœur de cette nuit et de cette célébration, regardons la crèche ; prenons quelques minutes pour laisser s’allumer en nous une petite lumière, une présence, une étoile, une paix.

Cette nuit, la lumière vient du dedans.

Comme le dit la dernière lecture : il nous arrive de marcher « dans les ténèbres », d’habiter « le pays de l’ombre », mais « une lumière a resplendi » (cf. Isaïe 9,1).

Quel désir intérieur, quelle mélodie d’un ailleurs entonnée par les messagers de Dieu, nous ont conduits ce soir à la crèche ?

Comme les bergers ! Oh, ils n’étaient pas familiers des grandes cérémonies, plutôt pas recommandables ! Mais c’est à eux les premiers à qui s’est offert le merveilleux cadeau de Dieu : celui du don de sa présence, de sa paix, de sa lumière.

La grâce de Dieu s’est manifestée à nous. La grâce de Dieu : sa beauté, dans les laideurs des méchancetés, sa bonté dans les violences, sa paix dans les volontés de dominer et d’écraser, sa guérison dans nos blessures, sa vie dans toutes les formes de mort, …bref, ce que signifie la grâce et le sourire d’un enfant posé dans la paille.

Le don de Dieu.

Le vieux Père Noël, barbu, il donne des choses, des choses à consommer, à jeter. Dieu, dans sa grâce, sa beauté, se donne lui-même à nous. Dieu Amour donne ce qu’il est : l’Amour – pour que nous ne soyons plus sur la paille de nos fragilités, de nos épreuves, mais pour que nous devenions ce qu’il est. Notre pauvre paille humaine devient du divin !

Au-dessus de la crèche : une étoile veille. Elle nous renvoie dans le silence et la lumière, là où émerge l’essentiel, l’important, le bon, le beau, le vrai, la paix et la joie intérieure ; ce qui naît par les passages aux portes et aux cœurs fermés, comme au premier Noël, ce qui naît toujours de l’intériorité et de l’amour. Ce que disait très bien notre chant du début : « Toute nuit pressent que la lumière jaillira de l’aube qu’elle attend. » On est au cœur de la vérité de Noël.

Et si, Sœurs, frères, au cœur de cette nuit, la crèche, c’était nous, notre cœur…

Vous avez remarqué qu’il n’y a pas de porte à la crèche. S’il n’y avait pas de place à la salle commune, il y a de la place à l’étable : elle est ouverte, à tous, quelles que soient nos situations, nos chemins de joie et de croix, à la condition de se baisser un peu, de se pencher, pour regarder, d’accepter de se faire un petit peu plus petit pour pouvoir respirer la paix lumineuse et douce qui nous attend.

Devant la crèche où nous reviennent sans doute beaucoup de souvenirs, nous pouvons poser nos sacs, respirer et rallumer nos lumières intérieures.

Comme notre ami reporter, retrouvons un moment et un espace d’intériorité et de paix intérieure, là où nous pouvons approcher et accueillir, en nous penchant, une présence de paix, d’amour et de lumière, le grand cadeau de Noël, le don du cœur et de l’être même de Dieu. Ce don de l’Amour nous rend donnant à notre tour.

Alors, Bon Noël.

 

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