vendredi 18 avril 2014

Homélie Vendredi Saint 2014

Homélie Vendredi Saint 2014
Carmel de Saint-Maur - Père Maurice Boisson

De même que l’on recueille précieusement, comme un testament, les dernières paroles des êtres chers qui nous quittent, laissons-nous habiter par les dernières paroles du Christ en croix que les Evangiles nous ont laissées. Sept paroles : chiffre symbolique indiquant la plénitude ; tout est dit.
 
Deux paroles de miséricorde, de pardon :

« Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. » (Luc 23,34)
« Pardonne-leur. » Le par-don : par-delà, encore plus fort que le don.

 Au larron : « Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. » (Luc 23,43)
Jésus entraîne avec lui ses frères et sœurs humains. « C’est mon sang versé pour la multitude – pour tous. » (cf. Matthieu 26,28 et Marc 14,24)

 Une parole de tendresse et d’amour pour sa Mère et l’ami qu’il aimait, Jean :
« Voici ton fils. Voici ta mère. » (cf. Jean 19,26-27)
Jésus nous confie à sa Mère, qu’elle ait soin de nous, ses fils.
 
Deux paroles de souffrance, d’angoisse, de sentiment d’abandon :
« Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu 27,46)
 « J’ai soif. » (Jean 19,28)

« C’étaient nos souffrances et nos douleurs qu’il portait » - annonçait le prophète Isaïe (53,4). Les soifs et les angoisses de l’homme d’aujourd’hui.

Deux paroles d’apaisement et de confiance :
« Tout est accompli. » (Jean 19,30)
« Père, entre tes mains je remets mon esprit. » (Luc 23,45)
« Je remets mon souffle à celui qui redonne le souffle de vie. »
 
Sept paroles du Christ en croix, qui résument les souffrances et les attentes de notre monde aujourd’hui, et ouvrent sur un avenir.
 
C’est vendredi.
La nuit a vaincu celui qui a créé le jour.
La nuit a vaincu celui qui a créé l’amour.
La mort a vaincu celui qui a créé la vie.
La peur a vaincu celui qui a créé la joie.
La guerre a vaincu celui qui a créé la paix.
C’est vendredi, mais dimanche viendra.

« Le grand mystère de Dieu n’est pas qu’il habite l’inaccessible lumière, mais qu’il s’enfonce lui-même là où l’homme n’a pas d’autre compagne que la ténèbre. » (Didier Rimaud)

 

 

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