dimanche 3 août 2014

Homélie 18° dimanche A - Carmel de Saint-Maur

Homélie 18° dimanche A - Carmel de Saint-Maur 
Père Farel Djembo, Congo Brazza

Chers frères et sœurs, peuple de Dieu en ce dimanche s’il m’était donné de donner des mots-clés j’aurais dit partage, générosité et bénédictions ; et s’il m’était demandé de donner une phrase j’aurais dit : La bénédiction de Dieu s’invite dans le partage généreux des hommes. C’est le secret du miracle de l’histoire des croyants. Ce n’est pas la multiplication qui est au cœur de la problématique de ce dimanche mais plutôt le fait de savoir distribuer, je préfère, partager ce que nous disposons et cet acte couronné par la bénédiction de Dieu rend joyeux et heureux chaque fils de la terre. C’est cela le miracle. Pourquoi ?

« Le Seigneur rend justice aux pauvres et rassasie les affamés » (Ps 146,7) ce sont les paroles qu’évoquait le pieux israélite. Marie n’est pas loin de cette route lorsqu’elle confesse « Tu as comblé de bien les affamés » (Lc 1, 53). Ces paroles de foi semblent perdre leur teneur, leur ferveur aussi quand la réalité du monde permet de voir le contraire c’est-à dire où un quart de l’humanité vit dans des conditions de misère totale et chaque jour de milliers d’enfants meurent de faim. Mais où est le Dieu qui habille le lis des champs et nourrit les oiseaux du ciel ? Où est l’homme créé à l’image et à la ressemblance de Dieu ? Qu’a-t-on fait de la Parole transmise, annoncée et célébrée ? Ceci ne semble pas être seulement la situation de l’homme comblé. Eux aussi riches et nantis peuvent se retrouver dans la tristesse, la désolation et le désarroi et parfois seuls au milieu des gens. Car la joie d’avoir, de posséder dure l’ombre d’un instant et plus vite surgit l’angoisse de perdre, de se retrouver sans rien. Et il se crée un vide. Tout ceci conduit à la recherche effrénée des biens, au cumul des richesses. Où et comment trouver le pain qui rassasie et la joie qui ne finit pas ? A quoi cela sert de courir vite si l’on ne sait où on va, à quoi cela sert de beaucoup et trop amasser si l’on ne sait pas partager et regarder l’autre qui a besoin !

Comment ? Les chemins empruntés par l’homme pour être heureux paraissent illusoires et même la recherche du miracle à tout prix. L’Evangile de ce jour enseigne que le Seigneur ne veut nullement se substituer à l’homme. La seule garantie que le Seigneur nous donne est le fait que là où le cœur de l’homme a accueilli la Parole de vie, la Parole de la vérité, l’Evangile de l’amour, là les cœurs se libèrent de l’égoïsme, empruntent le chemin du partage dans une grande générosité et solidarité. Et alors devant ces sentiments ou mieux ces vérités la faim du pain disparait et la soif de l’amour est comblée. Et là le peu dont dispose l’homme reçoit les rayons de bénédictions de Dieu. Ainsi chacun citoyen de la terre  se trouverait comblé. Quand chacun mettra à disposition la totalité de ce qu’il possède symbolisé par 5 pains et 2 poissons qui font 7, symbole de totalité, de perfection. Si très vite notre attitude est que chacun s’occupe de son sort, chercher à congédier la foule comme les apôtres voilà les solutions rapides dont nous faisons montre si souvent. Il faut mettre tout ce que l’on a reçu au service de la communauté : talents, courage, intelligence et savoir et surtout Dieu qui rend perfectionne notre agir. (Histoire du pauvre et du riche Lazare : 6+1=7).

Où ? Les lieux de la recherche du bonheur divergent selon les personnes, les cultures, les aires géographiques. Seulement tous parviennent à un seul sentiment que ces lieux recherchés ne procurent pas le bonheur souhaité. La première lecture exhorte à l’écoute de la Parole. Dieu offre son pain et sa Parole gratuitement et attend de nous une confiance sans faille en ce qu’il promet. Le vrai lieu du miracle est l’homme. L’homme « qui n’est pas le produit accidentel et  dépourvu de sens de l’évolution. Chacun est le fruit d’une pensée de Dieu. Chacun est voulu, chacun est aimé, chacun est nécessaire » (Benoit XVI, Homélie 24 avril 2005). Cet Evangile qui nous permet de reconnaitre le Christ et celui qui l’a envoyé porte une lumière aux faits qui viennent avant le meurtre de Jean Baptiste. Si comme dit le Curé d’Ars le prix d’une danse c’est la tête de Jean Baptiste, aujourd’hui le prix de la vie en communauté c’est le partage généreux de ce que nous avons reçu de Dieu. Mettons-nous tous au service de l’homme et avec tout ce que nous avons reçu dans une attitude d’offrande à Dieu qui bénit l’œuvre de nos mains et de nos vies.

 

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