lundi 19 janvier 2015

19 Janvier 2015, Quelques pistes de réflexion

19 Janvier 2015, Quelques pistes de réflexion
P JM Bouhans


Avec la guérison du paralytique porté par quatre hommes de vendredi dernier et jusqu’à la guérison d’un autre homme à la main paralysée mercredi prochain, l’évangile de selon s. Marc nous présente une série de controverses entre Jésus et l’élite religieuse de son temps. Le fait d’avoir encadré ces controverses par la guérison de deux hommes atteints de paralysie est peut-être un clin d’œil de la part de l’auteur. Ces controverses nous montrent une élite religieuse totalement paralysée dans les détails ; leur manière d’épier Jésus, de surveiller les disciples, de comparer leur manière de vivre avec leur propre façon d’agir ou encore avec les disciples de Jean n’est pas un signe de bonne santé ; c’est bien le signe d’une paralysie spirituelle dont ils pourraient guérir eux aussi, s’ils s’en remettaient à Jésus.

Jésus est encore dans les débuts de sa mission. Sa manière de vivre et celle de ses disciples scandalise parce cela n’a rien à voir avec les règles de vie de l’élite religieuse. Ainsi pendant que les disciples de Jean le Baptiste jeunent, les disciples de Jésus paraissent bien loin de cette habitude. Et de fait le problème est celui de l’indépendance de Jésus et de ses disciples en matière d’habitudes et de lois – ils se montraient très libres au niveau du sabbat et des règles de pureté -. Jésus justifie cette attitude avec une déclaration pour affirmer la présence de l’époux pour ses noces et deux courtes paraboles

Si les disciples ne jeunent pas c’est bien parce qu’ils n’ont rien à attendre : pour eux, les temps messianiques sont déjà là. Les paraboles du vêtement et des outres nous donnent la même réponse sous une autre forme à l’étonnement des pharisiens. Une parabole n’est pas une comparaison. La finalité de ces paraboles souligne une incompatibilité : il ne faut pas mélanger le neuf avec l’ancien sous peine de perdre l’un et l’autre. Le peuple nouveau est né pour l’alliance nouvelle proposée par Dieu aux hommes à travers son fils. Ce peuple aura à vivre de manière nouvelle pour conduire à leur plénitude les recherches anciennes : il s’agit de s’ouvrir pour accueillir la manifestation de Dieu qui à travers son esprit se réalise en nos vies.

Et c’est une heureuse coïncidence de trouver la première lecture. Elle fait la différence entre les prêtres du Temple de Jérusalem et celui qui est prêtre à la manière de Melkisedeq. Jésus ne s’attribue pas cet honneur d’intervenir en faveur des hommes dans leurs relations avec Dieu… mais il vit ce service avec un grand cri et dans les larmes, des prières et des supplications à Dieu qui pouvait le sauver de la mort ». Il « apprit par ses souffrances » l’obéissance : c’est une constante dans les sciences de l’éducation dans la Grèce de l’époque… il ne s’agit pas d’une soumission bête à tout ce qui arrive… Il ne s’agit pas d’apprendre longuement des règlements mais de relier notre expérience de chaque jour avec ce que nous connaissons de l’expérience du Christ en sa passion pour l’homme.

 

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