dimanche 18 janvier 2015

Homélie 2e dimanche TO B 2015

Homélie 2e dimanche TO B 2015 -
Carmel de Saint-Maur - Père Maurice Boisson

1 Samuel 3,3b-10.19 ; Psaume 39 ; 1 Corinthiens 6,13c-15a.17-20, Jean 1,35-42

Les événements qui marquent notre pays - et bien au-delà - ne laissent personne indifférent, quelles que soient les opinions ou les convictions.

Ce qui s’est passé, et l’onde de choc qui continue de déferler, bousculent ou renforcent nos idées, nos pensées, provoquent des réactions qui peuvent être divergentes, suscitent l’inquiétude et l’émotion, posent des questions, nous interrogent sur notre vie ensemble, nous appellent à des choix, font surgir des débats concernant des valeurs fondamentales : les religions, la liberté d’expression, et ses limites, le respect de la vie humaine, de l’existence de l’autre dans ce qu’il y a de plus précieux en lui… et bien d’autres réalités de la société.

De toute épreuve peut sortir un mieux, si on accepte que la réflexion, intelligente, sereine, respectueuse, prenne le pas sur l’émotion, les slogans, la pression d’une seule pensée.

Si ce n’est ni le moment, ni le lieu de commenter les événements ni d’aborder ces questions, les chrétiens - disciples du Christ et de l’Evangile - ne sont pas absents de cette vie de notre monde.

Nous sommes réunis ce matin au nom de Celui qui a donné sa vie pour rassembler l’humanité dans l’Amour, nous tenons de Lui une parole de Lumière, de Vérité, de Justice, d’Amour, de Paix, de respect de la dignité de tout homme, qui sont autant de balises, de repères pour des relations et un vivre ensemble humains, à commencer par notre quotidien.

Non seulement nous tenons du Dieu de Jésus-Christ les repères pour réussir cette humanité, mais surtout l’énergie pour l’accomplir, pour être, là où nous sommes, levain, lumière, sel - qui sont un service pour nos sociétés, et un plus d’humain.

C’est la force de la prière, de l’Eucharistie que nous célébrons, de la présence du Christ ressuscité sur nos routes, et de l’Esprit Saint dans nos cœurs.

Nous sommes au cœur même de la Parole de Dieu de ce dimanche.

Comme le jeune Samuel, nous entendons dans notre cœur des appels que nous ne savons pas très bien identifier, nous nous rendormons plusieurs fois : « Samuel, Samuel ! – Qui c’est qui m’appelle ? »

« Parle, Seigneur, ton serviteur écoute » (1 Samuel 3,10).

Dieu nous parle : pas à notre portable, ni dans des grandes visions ; il nous parle dans les événements, par la vie, par sa Parole ; il nous permet de repérer les impasses et les issues, parce qu’il nous indique la direction, la grammaire élémentaire de l’humanité dont il connaît le mode d’emploi puisqu’il en est l’auteur.

C’est notre foi ; nous avons la liberté de l’exprimer et de la vivre.

Trois paroles de l’Evangile de ce dimanche nous y aident :

-         Aux deux amis qui le suivent, Jésus demande : « Que cherchez-vous ? » (Jean 1,38)

Il nous le demande aussi : « Qu’est-ce que vous souhaitez, qu’est-ce que vous désirez au fond de vous-mêmes, qu’est-ce que vous voulez, pour ce monde, pour vous-mêmes, pour vos proches, pour un plus d’humanité ?

-         Pressentant que peut-être ils étaient sur un bon chemin pour leur recherche, à leur tour ils demandent : « Où demeures-tu ? » (Jean 1,38)

« Pas seulement et d’abord le nom et le numéro de ta rue dans ton pays :  Qu’y a-t-il dans la demeure de ton cœur ? Quel est ton logis intérieur ? »

Pas « où est-ce que tu habites ? » - mais « qu’est-ce qui t’habite ? Est-ce qu’il fait bon vivre de toi ? »

Ta première demeure est toi-même, ta conscience, ton cœur. Les événements nous révèlent de quoi est faite notre demeure intérieure.

« Si nous allions – nous disent nos amis – là où c’est éclairé, paisible, aimant, où réside la vraie liberté de Celui qui rend libre ? »

« Où demeures-tu ? »

-         « Venez et vous verrez » - répond Jésus (Jean 1,39). « Vous verrez vous-mêmes si ça correspond à votre recherche. Mais prenez le temps de passer un moment près de moi.

« Ils restèrent auprès de lui ce jour-là » (Jean 1,39).

Restons un peu près de lui, de cette Eucharistie, dans la prière, dans l’écoute de ses appels.

« Seigneur, donne-moi un cœur qui écoute. » (1 Rois 3,9)

 

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