mercredi 14 janvier 2015

Joseph Vaz, premier saint du Sri Lanka


Joseph Vaz, premier saint du Sri Lanka

Près d’un demi-million de fidèles avaient fait le déplacement pour assister à la messe de canonisation de Joseph Vaz, premier saint sri-lankais.
Joseph Vaz, premier saint
du Sri LankaIl est sept heures quarante-cinq du matin et déjà un grand soleil inonde le Galle Face Green, un parc longeant la mer, au nord de Colombo. Le pape a traversé la foule en papamobile avant le début de la messe de canonisation du bienheureux  Joseph Vaz. On parle de plus de mille prêtres concélébrant la messe et de plus de 500 000 fidèles, dont un tiers a prié le rosaire avant de dormir sur place. Ceux qui se sont endormis sur le trajet de la papamobile ont été réveillés à 4heures du matin ! Parmi eux se trouvent de nombreux Indiens venus de Goa.
Un missionnaire clandestin
Né à dans cette ville du sud de l’Inde en 1651, Joseph Vaz est considéré par les catholiques comme « l’apôtre du pays ». Fondateur en 1684 d’une société de prêtre suivant l’Oratoire de saint Philippe de Neri, il prend la décision de se rendre au Sri Lanka, sous domination hollandaise et calviniste. L’Eglise y vit des heures sombre. Elle est privée de prêtre depuis trente ans. Joseph Vaz , à la peau sombre, rentre incognito au Sri Lanka en 1686, comme ouvrier mendiant. Il recherche de nuit les catholiques pour échapper à la surveillance des Hollandais. Pour leur échapper, il part vers le sud, dans le Royaume bouddhiste de Kandy. Il y sera emprisonné. On le prend pour un espion. Mais le détenu se comporte si bien qu’il impressionne ses gardiens, puis le Roi qui décide, finalement, de le libérer et lui permet de poursuivre sa mission. Le prêtre partagera sa vie entre le Royaume de Kandy et des excursions clandestine sur les côtes hollandaises. Il meurt exténué à l’âge de 49 ans. Joseph Vaz a également, avec un autre prêtre, traduit la Bible en langue cinghalaise.
Sauveur de la foi alors qu’elle était menacée dans le pays, l’Eglise srilankaise a demandé dès 1737 sa béatification, célébrée par saint Jean-Paul II, le 15 janvier 1995. Vingt ans plus tard, à un jour près, le Pape François a canonisé Joseph Vaz représenté ce mercredi par une statue de bois.  (le décret a été signé le 17 septembre dernier). L’autel est d’ailleurs le même que celui utilisé en 1995.
Lors de cette messe, célébrée en anglais, cinghalais et tamoul, la richesse de la culture srilankaise était de nouveau à l’honneur. Le chœur et l’orchestre ont notamment fait résonner des mélodies qui ressemblaient peu à celle de la basilique Saint-Pierre. Il émane une grande douceur de l’interprétation de étudiants musiciens ou chanteurs. Venant de tous les diocèses du pays, ils ont fait des miracles après seulement deux jours de répétitions générales dans la capitale.

Le Pape s'est rendu au sanctuaire de Madhu, dans la zone tamoule

Après la messe suivie, le pape s'est rendu au sanctuaire marial de Madhu, en zone tamoule, lieu symbolique qui fut sur la ligne de front. Ce sanctuaire, dernière étape marquante de son voyage au Sri Lanka, a accueilli un camp de réfugiés pendant le conflit entre l'armée et la rébellion des Tigres tamouls qui a fait 100.000 morts et dévasté le nord à majorité tamoule.
François a demandé aux responsables srilankais de « faire réparation pour tout le mal » commis durant les trois décennies de guerre civile et il a plaidé pour la liberté de croire dans un pays blessé par les tensions interreligieuses. « Nous demandons la grâce de faire réparation pour nos péchés et tout le mal que cette terre a connu ». Et d’ajouter : « Ce n'est pas facile. Mais c'est seulement quand nous arrivons à comprendre le mal dont nous sommes capables, et auquel peut-être nous avons pris part, que nous pouvons faire l'expérience d'un vrai remords et d'un vrai repentir ». Le pape a salué  « les efforts des Srilankais des deux communautés, tamoule et cinghalaise, pour reconstruire l'unité qui a été perdue ». 
Avec Radio Vatican

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