La visite pastorale du pape au Sri Lanka

Arrivé sur le territoire sri-lankais peu avant 9h ce mardi 13 janvier à Colombo, le Pape François a adressé un premier discours aux autorités. Il y a évoqué la guerre civile passée et a insisté sur les démarches de réconciliation déjà en cours dans le pays. Il a rappelé le rôle que jouent  les différentes traditions religieuses dans cette reconstruction vers un pays qui se doit de "promouvoir la dignité humaine, le respect des droits de l’Homme et la pleine inclusion de tous les membres de la société". Arrivé à la nonciature apostolique, le pape a finalement annoncé qu'il ne rencontrerait pas les 20 évêques sri-lankais.

Fraichement élu la semaine dernière, le nouveau président Maithripala Sirisena, a accueilli le Saint-Père à la  sortie de son avion. "Votre visite est significative pour moi qui viens d’être élu (…) une opportunité pour recueillir votre bénédiction alors que je prends mes fonctions", a-t-il déclaré.  Le président était accompagné de nombreuses personnalités sri-lankaises. Des hommes et des femmes en habits traditionnels du pays ont entamé une danse locale et deux mille enfants, dont des musulmans, avaient fait le déplacement pour saluer le pape. Le pape François fut également accueilli par 21 coups de canon, symbolisant le plus grand honneur militaire réservé aux personnes accueillies officiellement dans le pays.

Le pape François s’est ensuite exprime à la foule, en anglais. Découvrez ici son intervention en intégralité. L’évêque de Rome a rappelé  le caractère pastoral de sa visite par laquelle il veut encourager la population catholique de l’île. Il a insisté sur la coopération entre les différentes confessions, qu’il estime essentiel à l’avenir du pays. "Ils doivent être prêts à s’accepter mutuellement, à respecter les diversités légitimes et apprendre à vivre comme une unique famille. Chaque fois que les personnes s’écoutent humblement et de manière ouverte, les valeurs et les aspirations communes apparaîtront toujours plus visiblement."

Après, le pape s’est rendu en papamobile à la nonciature apostolique où il a finalement décidé d’annuler sa rencontre avec les évêques du pays. Le Saint-Père avait déjà rencontre les 20 évêques sri lankais en mai dernier lors de leur visite ad limina au Vatican. La délégation pontificale qui accompagne le Saint-Père dans son voyage a quant à elle maintenu le déjeuner prévu à l’archevêché avec les prélats. A 17h heure locale, le pape s’est réuni une fois de plus avec le président pour une visite de courtoisie (photos, échanges de dons, cadeaux, etc). Le Saint-Père a ensuite été présenté aux autorités du pays.

Besoin urgent de dialogue

Après, c’est  au  Centre de Congrès BMICH (Bandaranaike Memorial  international Conference Hall) que le pape a rencontré les responsables des quatre religions du pays : le bouddhisme, l’hindouisme, l’islam et le christianisme. Après avoir réaffirmé le "profond respect" exprimé par le Concile Vatican II à l’égard des autres religions, le Saint-Père a souhaité que sa "visite aidera à encourager et à approfondir les diverses formes de collaboration interreligieuse et œcuménique, qui ont été entreprises durant ces dernières années". Le Souverain Pontife a toutefois souligné l’urgence de dialoguer, mettant l’accent sur  "la collaboration entre tous les Sri-Lankais pour tous les efforts à faire en vue de renouveler la société et ses institutions". Et de poursuivre : "nous devons être clairs et sans équivoques lorsque nous mettons nos communautés au défi de vivre pleinement les commandements de la paix et de la coexistence, qui se trouvent en chacune des religions, et lorsque nous dénonçons les actes de violence qui sont commis."

Pour le discours papal intégral exprimé au Bandaranaike Memorial, cliquez ici.