jeudi 30 avril 2015

Migrants en Méditerranée : la dissonance européenne


Migrants en Méditerranée : la dissonance européenne

Migrants en
Méditerranée : la dissonance européenneL’Europe est-elle sur la même longueur d’ondes à propos des migrants en Méditerranée ? Pas sûr ! Alors que Donald Tusk, président du Conseil européen vante les décisions adoptées lors du sommet de la semaine dernière, le président de la Commission, Jean-Claude Junckers a fustigé la frilosité des chefs d’états et de gouvernements de l’Union.
Lors d’une séance extraordinaire du Parlement européen à Strasbourg, qui s’est tenue ce 29 avril, le Luxembourgois Jean-Claude Junckers, Président de la Commission européenne n’a pas mâché ses mots, à propos des décisions prises par les chefs d’Etat et de gouvernement, en réponse au terrible naufrage en Méditerranée, qui avait fait plus de 800 morts le dimanche 19 avril.
« La réponse a été immédiate mais pas suffisante », a expliqué M. Juncker devant les eurodéputés ajoutant : « Il ne suffit pas de combattre les symptômes de la crise. J’en ai assez des poètes, c’est bien de se montrer ému, mais il faut aller bien au-delà ». Déjà, dans une interview accordée à quatre médias internationaux au lendemain du sommet de Bruxelles, Jean-Claude Junckers s’était déclaré « déçu » par les décisions, au demeurant frileuse prise par le sommet sur l’immigration.
Et si Donald Tusk, président du Conseil européen, avait défendu ces adoptées le 23 avril, le président de la Commission, lui, n’hésite pas à clamer que « ce fut une grave erreur que de mettre un terme à la mission Mare Nostrum, elle a coûté des vies humaines ».
Devant les eurodéputés, le président Junckers a plaidé pour la « mise en place d’un système de quotas » pour répartir la charge des demandes d’asile en fonction des pays, mais également pour ouvrir le débat de la facilitation de l’immigration légale. « Il faut ouvrir les portes pour éviter que les gens entrent par les fenêtres », a précisé M. Juncker. Rappelons que, le 13 mai prochain, la Commission doit présenter ses propositions précises sur l’immigration.
La question est de savoir si ces « solutions » seront au moins entendues par les chefs d’Etat et de gouvernement, pour qui la question de l’immigration reste un sujet sensible. Faut-il rappeler que, lors du sommet de Bruxelles, ils n’ont même pas réussi à s’entendre pour accueillir 5.000 demandeurs d’asile à répartir entre les différents pays de l’Union européenne, alors que cette solution avait été évoquée avant le conseil européen du 23 avril ? Alors, qu’on en conviendra, le chiffre de 5.000 réfugiés est bien dérisoire par rapport à la réalité de la situation !
Par ailleurs, plus personne ne parle d’une éventuelle réforme du traité de Dublin, qui impose au premier pays d’accueil européen de traiter la demande d’asile. Or, l’Italie – qui est en première ligne dans ce dossier avec la Grèce et Malte - demande depuis longtemps que cette règle soit revue, sans jusqu’ici avoir réussi à convaincre une majorité des autres pays européens.
J.J.D.

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