P JM Bouhans
Jésus répète constamment le verbe « demeurer» : 8 fois
dans l’évangile d’aujourd’hui. Notre pauvreté et notre faiblesse face à la
richesse et à la vie qui existent en Dieu oblige à reconnaitre cette grande
vérité : si nous ne demeurons pas unis au Christ qui nous communique la vie de
Dieu, notre vie ne portera pas de fruits, et pas même de feuilles.
Et souvent pris par la vie et ses tourbillons, nous
organisons notre vie sans lui. Est bien sa sève qui circule en nos vies ? qui
nous alimente et fait produire de bons fruits. Il est toujours temps de revenir
vers lui. Il ne se fatigue jamais de nous attendre.
Ce problème posé à la première communauté est intéressant.
Le conflit n’est pas une chose mauvaise. La chose mauvaise est le manque de
dialogue. Voilà pourquoi, à Jérusalem, il y aura une assemblée pour en parler.
Voilà pourquoi aujourd’hui encore il y a des synodes… et quantités d’autres
instances de dialogue….
Mais être d’accord de manière générale avec ce que dit
Jésus et cela ne résout pas tout. C’est bien l’expérience de la communauté dans
le livre des Actes : Comment demeurer en lien avec Jésus, avec l’amour du Père
? Est-ce la circoncision qui fait demeurer avec Dieu ? Les fréquentations, les
repas ou la nourriture ont-elles une importance pour demeurer, être en relation
avec Dieu ? Cela peut nous paraitre sans importance. A Antioche, ce jour là ces
questions provoquèrent « un affrontement ainsi qu’une vive discussion ».
Pourquoi ? Les fréquentations, les repas ou la nourriture peuvent ou bien
marquer un demeurer ou bien une exclusion. Pour Paul, c’est clair : demeurer en
Dieu, ce sont des païens qui se convertissent et accueillent la bonne Nouvelle,
et c’est tout ce que Dieu a fait par eux au cours de leur mission. Cela va dans
le sens du demeurer. La circoncision au contraire, retranche une minorité d’hommes
de l’immense famille humaine. De plus elle ne concerne que la moitié de
l’humanité. La circoncision peut continuer d’exister pour un peuple mais une
telle séparation ne saurait continuer d’exister.
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