dimanche 27 septembre 2015

Homélie du XXVI° dimanche B

Homélie du XXVI° dimanche B
Carmel de Saint-Maur . Père Farel Djembo
 Chers frères et sœurs, peuple de Dieu en cette action de grâce où le Christ est à lui seul le prêtre l’autel et la victime, nous contemplons et célébrons le mystère du Christ, un mystère qui ne veut être ni réductionniste, ni exclusiviste, ni l’apanage d’un groupe quelconque. C’est-à-dire que l’Esprit qui fait vivre l’Eglise et la gouverne est inclusif, libre et responsable de chacun. Je voudrais méditer avec vous sur ce trois moments:  le monopole de l’Esprit, la liberté de l’Esprit et le scandale à l’Esprit.

Le monopole de l’Esprit Depuis le commencement les hommes ont voulu s’accaparer du message de Dieu et même de l’Evangile érigeant ainsi principes et barrières partant empêchant que d’autres connaissent la joie de l’Evangile.  La Parole de Dieu ne peut être réquisitionnée par un groupe de personnes qui en deviennent maitres incontestés. Nous sommes porteurs et instrument de l’Esperance du monde. Nous sommes serviteurs inutiles. La métaphore de Paul n’y est pas loin « Paul a planté, Apollon a arrosé et c’est Dieu qui fait croitre ». La grande souffrance pour le Seigneur est de voir que sa vigne est retenue comme une opportunité pour gouverner, une opportunité pour exister et se prévaloir. Ainsi il a toujours été mal apprécié dans la communauté les dons, la diversité ou les bienfaits de ceux qui n’entrent pas dans le canon ou qui ne sont pas retenus être des « nôtres ». La première lecture comme l’évangile y répondent avec des accents divers. Celui qui occupe un service veut faire jalousement et retient que d’autres ne peuvent y toucher parce que c’est sa tâche. Les disciples, limités et ne pouvant chasser l’esprit qui déshumanisait l’enfant, dans un passage plus haut, crient vers le maitre pour donner une sentence à cet homme qui fait le bien, mais qui du reste n’est pas du cercle restreint. Ils croient être les seuls dépositaires de la foi et de la vérité.  Pourquoi ? Tout porte à croire à la réponse de Jésus que le réel esprit à chasser d’abord est le leur, leur mentalité et leur vue à œillère du dessein de Dieu.

La liberté de l’esprit. L’esprit du Seigneur est libre de souffler où il veut et quand il veut. L’esprit du Seigneur agit dans et à l’extérieur de la communauté. L’importance pour Christ est le fait de la « dunamis » la force qui en chaque homme le pousse à instaurer un monde tel que voulu par Dieu : pacifique, charitable, solidaire, accueillant, etc. Dans chaque homme il y a comme disaient les Pères de l’Eglise des « semences du Verbe » et le Concile Vatican II a repris cette formule pour reconnaitre le bien qui puisse exister dans le monde, dans les cultures, dans les peuples, les religions et dans l’agir humain. Le critère discriminant est « agir en faveur de l’homme », « agir en faveur du créé ». Celui qui agira en sa faveur est un prophète et ce geste est une prophétie pour le royaume. Donner un verre d’eau est le fait d’instaurer un nouveau rapport avec l’autre. La Parole de Dieu est puissance pour ceux qui croient. Le fait de ne pas croire ne lui enlève pas son efficacité et sa force.

Le scandale à l’Esprit. Le  croyant devra se garder de faire trébucher les plus petits.  Les plus petits sont ceux qui ont choisi de devenir petits. Ils ont donné leur adhésion à la Parole du Christ ainsi peuvent souffrir de voir un mauvais exemple qui vient de ceux qui devaient être des modèles pour la communauté. Ces derniers versent dans le faux, dans le mal, cherchent les privilèges de ce monde, le succès. Ils font des compromis pour édulcorer la vérité ;  Les petits sont aussi les faibles dans la foi, ceux qui ont des difficultés à marquer les premiers pas dans la foi. Pour Christ tous ceux qui provoquent l’éloignement de ces personnes en répondront au tribunal de Dieu. Ceux qui se sentent jugés indexés par les frères ainés de la communauté. S’il arrive que les actions de l’homme croyant deviennent dictés par l’ambition, le succès, le pouvoir ; si ton cheminement te conduit vers les routes non dignes de Dieu retournent sur la voie juste. Et si ton œil te porte à la cupidité et à la tentation d’accumuler et de réquisitionner les biens de ce monde sans savoir au final quoi en faire, regardes Christ et entends l’Esprit. Ces images sont prises dans le dernier livre du prophète Isaïe. Aujourd’hui Christ nous invite de ne pas détruire les opportunités que le Seigneur nous a données en ce monde en perdant le temps et en faisant voler les espérances des autres. Soyons ce sel qui fait germer la terre par nos actes et nos pas qui disent Dieu, son amour et sa justice par son Esprit qui est pour tous, libre de souffler où et quand il veut et respectueux des autres qui sont en quête de modèles.

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