dimanche 27 décembre 2015

Homélie Sainte Famille 2015 -

Homélie Sainte Famille 2015 -
Carmel de Saint-Maur - Père Maurice Boisson

1 Samuel 1,20-22.24-28 ; Psaume 83 ; 1 Jean 3,1-2.21-24

Avis de recherche : un jeune garçon a disparu au cours d’un pèlerinage. Ses parents sont inquiets et le cherchent. Trois jours après : le jeune disparu a été retrouvé. Il discutait avec les autorités religieuses. Ses parents l’ont ramené à la maison, lui faisant des reproches, mais sans bien comprendre ce que ce garçon disait…

Sainte Famille ! La famille de Jésus, Marie, Joseph, que nous fêtons aujourd’hui, n’a pas été facile, ni exempte de tensions, d’épreuves, de choix difficiles. Dès l’origine, d’ailleurs, la venue de l’enfant dans le couple a posé beaucoup de questions et de difficultés, ils ont failli se séparer – et la naissance a été aussi cause de beaucoup de joie.

Ça a dû être une épreuve aussi, quand Jésus a posé le marteau, le rabot, la scie, pour quitter la famille, le métier, le village, et partir pour une certaine aventure.

Douleur aussi, quand la maman et quelques cousins partent à sa recherche pour le ramener à la maison, et à la raison. « Il déraisonne, il perd la tête », disaient-ils. Et lui de dire à tout le monde : « Ma mère ? mes frères ? mes sœurs ? c’est celui qui fait le volonté de mon Père » (Marc 3,32).

Sans parler de la fin tragique de ce fils qu’on dépose dans les bras de sa mère en pleurs, après l’avoir descendu mort de la croix. « Toi-même, une épée te transpercera le cœur ! », avait prédit à la jeune maman Marie le vieux Siméon (Luc 2,35).

Oui, Sainte Famille, non pas famille sans histoires et sans difficultés. Oui, famille où l’amour et la confiance ont permis de traverser les épreuves, où l’écoute d’une parole et d’une présence intérieures, qui dépassent les projets immédiats, indiquent le chemin de Dieu et le chemin de l’être humain.

Nos familles, sur bien des points, peuvent ressembler à la famille de Jésus… Rappelons-nous aussi que Joseph et Marie ont dû se réfugier en Egypte avec le bébé pour que celui-ci échappe à la violence cruelle d’Hérode.

C’est aujourd’hui : les familles, aujourd’hui, sont aussi malmenées par les modes de vie, les conditions de vie d’aujourd’hui, et fragilisées par la faiblesse humaine. Dès l’origine aussi, quand Caïn a tué son frère ! En même temps, elles restent aujourd’hui dans les valeurs misent en premier par les jeunes et les moins jeunes.

Les familles sont un lieu irremplaçable des valeurs humaines, de la grammaire élémentaire de l’humanité, qui constitue le cœur et le patrimoine de tout être humain. Lieu où se révèlent la fragilité et la vulnérabilité, et en même temps où se vivent les belles générosités, et les vrais dons de soi-même.

La nouveauté de Jésus est d’élargir la famille au-delà des liens du sang. «  Ma mère, mes frères, c’est celui qui fait la volonté de mon Père des cieux. »

Une famille, c’est aussi une communauté religieuse, une communauté chrétienne, une Eglise.

Les premiers chrétiens s’appelaient les frères, les sœurs. Une assemblée de prière est une famille, que le prêtre appelle frères, sœurs. On s’appelle ma sœur, mon Père, ma Mère, frère, dans le langage religieux –  ceci n’est pas seulement une simple appellation ou un titre, mais une réalité, à réaliser, à vivre.

Sainte Famille, oui, parce que habitée, irriguée, animée par l’Amour du Père, du Fils, de l’Esprit Saint. Cet Amour nous est donné, est mis dans nos cœurs, dans nos familles, dans nos communautés, pour que cet Amour soit la source, le ciment, le but de nos relations. L’Amour renvoie toujours à l’amour.

On serait bien naïf d’idéaliser les familles, on serait bien aveugle de ne pas voir et de ne pas reconnaître tout ce qui est vécu, pour le bien de chacun et de tous, à tous âges, ces dons d’amour vécus souvent dans le secret des cœurs. On serait bien suffisant de ne compter que sur nous-mêmes pour vivre en liens, qui demandent soin, attention, guérison des blessures et la force d’aimer. Demandons cette grâce aujourd’hui à la Sainte Famille.

1 commentaire:

madeleine michel a dit…

MERCI AU PÈRE MAURICE BOISSON DE NOUS APPELER A REGARDER CE QUE NOUS VIVONS EN FAMILLE HUMAINE, EN FAMILLE RELIGIEUSE : NOUS RENDONS GRÂCE A DIEU PARCE QUE NOUS SOMMES AIMES ET NOUS EN APPELONS A SA MISÉRICORDE PARCE QUE NOUS AIMONS MAL !
"Et nous avons reconnu et nous avons cru que l'amour de Dieu est parmi nous" 1 Jean 4, 16
BONNE ANNÉE !
sr Madeleine Michel