jeudi 14 janvier 2016

14 janvier 2016, Quelques pistes de réflexion

14 janvier 2016, Quelques pistes de réflexion
P JM Bouhans
Il est toujours important de tirer les leçons d’un échec ou d’une défaite. Quel bilan le peuple peut-il tirer de son échec contre les Philistins ? Suffisait-il d’aller chercher l’arche d’Alliance pour gagner ? Suffisait-il pour les Philistins de s’en emparer pour la victoire ? Ils vont d’ailleurs bien vite en être embarrassé et l’abandonner… Dieu est libre : Il n’est pas enfermé dans l’arche et on ne peut l’enfermer dans le Temple qui héberge l’arche. Il n’est pas la propriété d’un peuple. Même les deux fils un peu brigands d’Eli, le prêtre de Silo bien que tout proches de l’arche vont mourir au combat. Et dans la suite, c’est Samuel qui prendra de l’importance à cause de sa fidélité au Seigneur. La guerre, la catastrophe peut bien tout emporter : les anciens, le peuple, le prêtre et même l’arche… seule demeure la fidélité au Seigneur.

C’est bien cette même fidélité à l’autre, cette liberté donnée à l’autre que nous retrouvons dans la rencontre du lépreux avec de Jésus. Liberté pour braver les interdits : interdits sociaux qui font qu’un lépreux ne peut s’approcher des bien-portants ; interdits religieux qui font que Jésus ne peut toucher un lépreux. Et pourtant un véritable dialogue, une véritable fidélité s’instaure entre eux : « si tu veux, tu peux me purifier » demande l’aveugle. « Je le veux, sois purifié » Jésus ne dit pas « je te purifie » mais « sois purifié ». Jésus ne domine pas le lépreux : la guérison vient de Dieu et ainsi le lépreux demeure libre vis-à-vis de Jésus. Et pour finir, l’ancien lépreux proclame partout sa guérison tandis que Jésus devient comme lépreux : il ne peut plus entrer ouvertement en ville et reste à l’écart dans les endroits déserts.

Aujourd’hui, à Boulogne sur Mer, cette parole s’accomplit. Un bénévole britannique qui vient régulièrement aider dans le ghetto calaisien, passe en jugement. Il a bravé les interdits et commis un délit de solidarité en acceptant la demande d'un père désespéré qu’il connaissait en Grande Bretagne. Sa fille de 4 ans encore à Calais n’avait pas encore pu rejoindre sa famille. Ce bénévole avait proposé de l’emmener pour rejoindre ses parents, en Grande Bretagne, loin de la boue et de l’indignité de Calais. La police l’a contrôlé… Il risque 5 ans de prison pour avoir lui aussi bravé les interdits.

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