samedi 26 mars 2016

Homélie Vendredi Saint 2016

Homélie Vendredi Saint 2016
Carmel de Saint-Maur - P. Maurice Boisson
Textes: Is 52,13-53,12; He 4, 14-16; 5, 7-9; La Passion selon saint Jean Jn 18,1-19,42

 Devant les Passions, les Croix d’aujourd’hui
Devant le Mystère de la Croix du Christ,

Nous nous approchons, avec nos questions, dans l’incompréhension, peut-être avec des cris au fond de nous-mêmes, aussi avec un murmure d’espérance. « Il faut s’enfoncer dans l’épaisseur de la Croix ». Jean de la Croix nous parle de ce que nous portons chacune et chacun, le poids de nos histoires, de ce qu’il y a de plus intime dans nos existences.

La Croix nous parle de tous ces endroits de nos sociétés et de l’Église, et de nos vies, qui sont dans l’obscurité, là où la vérité est rejetée, où l’injustice parade, où la vie et la personne humaine ne sont qu’une chose, là où la maladie, la catastrophe, les épreuves morales atteignent le plus profond du corps et du cœur humains.

Tout cela suffirait à détourner notre regard de la Croix du Christ parce qu’insoutenable. Plus que des explications, et des discours, contemplons et écoutons. Celui qui est sur la croix, sur nos croix, c’est Dieu lui-même.


Dans la longue tradition chrétienne, laissons-nous habiter par les quelques paroles du Christ sur la croix :

-       Paroles de miséricorde et de pardon

Aux soldats : Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font !

Au larron : Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le paradis.

           

Déjà se dessine et prend corps la victoire sur le mal et la violence, par la force du pardon acquis par la Croix du Christ.

 

-       Paroles de tendresse, d’attention, pour sa Mère et l’ami qu’il aimait, et par eux, avec nous : Voici ton fils, voici ta mère.

Les croix renvient toujours à nos liens proches, à ce qui nous fait humains, que Jésus rend divin, par le don d’Amour de la Croix.

-       Paroles de souffrance, d’angoisse, d’un abandon et d’une absence.

« Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné… »

« J’ai soif !                                                                                                                   

 

Dieu n’explique pas la souffrance, il la prend sur Lui, il la détruira.

 

-       Paroles enfin d’apaisement, de confiance, d’abandon de soi.

« Tout est accompli. »

 

Non pas fini, mais tout est réalisé pour que s’ouvre bientôt le tombeau, sur une humanité nouvelle, et la Croix de mort deviendra la Croix glorieuse.

Père, entre tes mains, je remets mon esprit, mon souffle…

A toi qui redonneras le souffle de vie pour une création nouvelle.

 

Recevons ces paroles en communion avec tous les crucifiés d’aujourd’hui.

Quelles que soient les croix, physiques, morales, sociales, familiales, ecclésiales, personnelles, collectives, lourdes ou légères.

 

En adorant la Croix et en communiant au Corps donné du Christ, la profonde humanité de Dieu qui fait de notre humanité, avec ses misères, du divin, du Ressuscité, du Aimant, du vivant. C’est la tâche qu’il nous confie.

 

« Le grand mystère de Dieu, n’est pas qu’il habite l’inaccessible lumière, mais qu’il s’enfonce lui-même où l’homme n’a pas d’autre compagne que la ténèbre…

 

Pour ouvrir nos tombeaux

C’est  Vendredi… mais Dimanche viendra. »

                                               (Didier Rimaud)

 

 

 

 

 

 

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