mercredi 20 avril 2016

Card. Tagle: visite du pape François pour vaincre la peur


Card. Tagle: visite du pape François pour vaincre la peur

Matthieu Gourrin  |  19/04/16
Caritas Day, Expo Milan 2015
Le pape François est allé à Lesbos, le 16 avril, pour apporter soutien et réconfort aux réfugiés mais également pour secouer les consciences et vaincre la peur, affirme le card. Tagle.
Radio Vatican a recueilli, lundi 18 avril, le témoignage du cardinal archevêque de Manille, Luis Antonio Tagle qui est aussi le président de Caritas Internationalis.
Le card. Tagle avait rendu visite, il y a quelques mois, aux réfugiés syriens du camp d’Idoméni, à la frontière avec la Macédoine. Voici notre traduction d’un extrait de sa réaction, au micro de Radio Vatican, suite à la visite du pape et à son appel de dimanche, après le Regina Caeli, en faveur des réfugiés.
 
Cardinal Tagle : Mon premier sentiment est un sentiment de joie, car les réfugiés – les gens qui souffrent – ont besoin d’un soutien : non seulement d’un soutien extérieur mais aussi d’un geste de compassion qui vient d’un cœur pur, sincère. Cette visite n’a rien à voir avec un agenda politique, avec le prosélytisme, c’est pour moi un témoignage, source d’espérance et de joie pour tout le monde, et spécialement pour les réfugiés. L’année dernière je suis allé les trouver au camp d’Idoméni en Grèce, près de la Macédoine. Je les ai vus, j’ai senti, j’ai touché leur souffrance (…). Ces personnes ont besoin de gestes simples qui les consolent, de simples gestes d’amour et de compassion. La présence du Saint-Père, à elle seule, suffisait, pour les consoler.
Radio Vatican : Le pape François a ramené avec lui trois familles de réfugiés, rappelant à cette occasion que faire œuvre de miséricorde doit constituer le cœur de toute vie chrétienne. Ce geste est aussi un appel, un exemple pour tous les chrétiens…
Card. Tagle : Oui, absolument ! Je voudrais ajouter que la charité – la miséricorde – doit se traduire en gestes concrets. Mais un acte extérieur ne suffit pas, il faut que le cœur suive. Par exemple, dans le monde politique – durant les élections – nous voyons chez les candidats tant de gestes de bienveillance. Mais je me demande : « Sont-ils sincères ? » Le Saint-Père a posé un geste concret, il a ramené des réfugiés à Rome : pas des individus mais des familles, pour les protéger, car la famille doit rester ensemble, dans la souffrance comme dans la joie et dans l’espérance. Mais je suis convaincu que ces trois familles qui viennent de Syrie ont vécu l’expérience d’un amour mystérieux (…). D’où vient cet acte de charité, se demandent-ils ? D’un cœur ecclésial, du cœur d’un pape !
RV : Après cette visite, et toutes les images que nous avons vues, on peut espérer un réveil des consciences, des cœurs et des esprits chez les Européens, surtout parmi les dirigeants…
Card. Tagle : Nous l’espérons, c’est évident ! Je crois que beaucoup de dirigeants, mais aussi de citoyens, surtout ici en Europe, ont peur des réfugiés : peur de les recevoir, de recevoir ces étrangers, ces migrants. (…) Mais nous devons affronter cette peur, et pour cela, rencontrer les personnes. En rencontrant des familles de réfugiés, je me suis moi-même rendu compte que leurs enfants sont comme tous les enfants des autres familles de la terre… Les parents sont des parents comme les autres parents, ils ne souhaitent qu’une chose : le bien de leur famille !
© Traduction de Zenit, Océane Le Gall
 

 
 

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