mardi 14 juin 2016

14 juin 2016, Quelques pistes de réflexion

14 juin 2016, Quelques pistes de réflexion
P JM Bouhans
Elie retrouve Acab sur le lieu de son forfait alors qu’il prend possession de la vigne de Naboth. Naboth avait une vigne. Jézabel la femme du roi voulait cette vigne. Le roi Acab sait ne peut déposséder Naboth mais laisse faire. La reine mène Naboth en procès et celui-ci faussement accusé sera lapidé. C’est le double reproche d’Elie à Acab : assassinat  légalisé  par le rite religieux de la lapidation et puis vol légalisé de sa vigne car les biens d’un condamné à mort appartiennent au roi. Cette première série de reproche se double d’autres reproches sur l’introduction de dieux étrangers dans le peuple sous l’influence de Jézabel. Un maquillage de la vérité comme dans bien des affaires à la corruption d’aujourd’hui. Et malgré sa pénitence, Acab parviendra-t-il à retrouver le bon chemin ? à échapper à l’influence de sa femme ?

Enfin ce matin, nous continuons le discours inaugural de Jésus dans l’évangile selon saint Matthieu ! La liturgie nous disperse si souvent de la lecture continue. « Vous avez appris qu’il a été dit… Eh bien ! moi, je vous dis ». Jésus n’est pas contre la Loi mais l’approfondit, la creuse davantage. Cherchons à comprendre : Jésus repère dans la réalité deux attitudes bien définies : aimer le prochain et haïr l’ennemi et souvent même on met même un mur entre les deux, un mur censé faire la paix. Pour Jésus, il faut changer de regard : il y a des ennemis, des persécuteurs mais pas de mur pour les séparer. Et Jésus demande seulement amour et prière pour eux. Car Dieu ne fait pas pleuvoir pour les uns pas pour les autres… et de même pour son soleil… Le salut que propose l’évangile n’est pas le geste distant de nos civilisations bourgeoises. Pensons à ce que disait hier le pape sur la manière de gérer les secours alimentaires dans le monde… L’extraordinaire de l’amour évangélique vient moins de la qualité de celui qui aime, ni même de son intention mais bien plutôt du bénéficiaire-ennemi de cet amour. Nous avons le droit d’avoir des ennemis, nous dit Jésus… mais il nous invite à les aimer. C’est l’ennemi qui rend notre amour extraordinaire et lui donne de la valeur. Rappelons-nous Juan Alsina, ce prêtre chilien qui, au temps de la dictature, disait à celui qui allait le tuer : « ne me bande pas les yeux, je veux te voir de face pour te pardonner ».

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