lundi 27 juin 2016

Homélie 13e Dimanche Temps Ordinaire



Homélie 13e Dimanche Temps Ordinaire
Carmel de Saint-Maur  - P. Maurice Boisson

Textes : 1R 19, 16b.19-21 ; Ps 15 ; Ga 5, 1.13-18 ; Lc 9, 51-62
Ces derniers jours ont été chargés en évènements dans notre pays, chez nos voisins anglais, en Europe, et dans le monde par le lot quotidien de violences.

Ces évènements font le gros de nos informations, peut-être de nos conversations où s’exprime la diversité de nos opinions, ce que nous aimerions et ce que nous refusons pour notre monde…
Je n’en rajouterai pas aux nombreux commentaires de ces évènements. Mais nous sommes dans ce monde, et pas dans les nuages, comme amis du Christ, avec notre foi, notre espérance, notre force d’aimer, avec l’Évangile qui nous dit le sens du monde, de la vie, de la vie ensemble, et qui nous indique le terme –nous vivons dans ce monde avec le trésor de la Parole de Dieu. Une Parole qui n’est pas seulement des mots, mais une Présence, active comme une lumière et un levain.

La parole de ce dimanche nous invite, entre autres, à deux attitudes qui vont ensemble. Prier, et ouvrir nos cœurs, nos esprits, nos mains, pour essayer de réaliser maintenant et où nous sommes, ce que nous souhaitons pour ce monde, ce que Dieu désire que soit ce monde.
Prier peut paraître inefficace et inutile, un refuge. L’honnêteté dans la prière est de collaborer à réaliser ce qu’on demande, c’est le minimum. « Demander la victoire et ne pas se battre, c’est malhonnête », disait quelqu’un. Prier pour réussir son bac, c’est bien, mais si on va s’amuser au lieu de travailler, ça marche pas. Prier pour notre monde, la paix, la justice, la fin des violences et des égoïsmes, exige que nous y mettions du nôtre, à ce que se fasse, en nous, et là où on est, ce que nous demandons. La Prière est une force efficace parce qu’elle change les cœurs. Elle nous décentre de nous-mêmes pour nous rendre disponibles à d’autres buts et intérêts que nous-mêmes, elle ajuste nos façons de penser et d’agir à celles de Dieu, on en fait l’expérience tous les jours : on a beau changer les structures, les organisations, faire des tas de lois et de règlements, si nos cœurs, nos mentalités, nos volontés, nos consciences, nos façons de vivre avec les autres, etc., ne changent pas, si nous ne changeons pas l’intérieur de nous-mêmes, c’est difficile de vouloir changer le monde, c’est plus facile de se lamenter.

C’est la prière de l’ouverture de cette messe, que nous pourrons reprendre tranquillement et lentement, et le laisser habiter notre cœur : Seigneur, ta grâce fait de nous des fils de lumière. Si nous accueillons ce don de la lumière en nous, nous ne sommes pas perdus dans l’obscurité ou la nuit, nous ne sommes pas sans repères, sans indication de direction, donc nous pouvons continuer d’avancer dans la vie, peut-être lentement, pas à pas, mais quelque chose nous guide et nous donne la force d’aller. Ta grâce fait de nous des fils de lumière. Ne permets pas que l’erreur nous plonge dans la nuit… si nous quittons les repères de la lumière. Plusieurs fois cette semaine, j’ai entendu dire : on ne sait plus où on en est, on ne sait plus où on va, etc.

 C’est dans la nuit qu’il est bon de croire en la lumière. Cette lumière de Dieu, qui peut s’appeler la Foi, nos convictions, l’Espérance, la vraie, celle qu’on contribue à faire au quotidien et pas à rêver, la charité, cette force d’aimer qui est en nous, et dont on sait qu’elle est plus forte que toutes les violences, même si apparemment, ce n’est pas évident- cette force d’aimer là où on est, maintenant, est déjà un levain… Ce don de lumière de Dieu, si nous lui faisons place en nous, nous aide à discerner dans les évènements ce que ceux-ci nous disent, au-delà des épais brouillards ou des flashes de surface.

Ta grâce fait de nous des fils de lumière, ne permets pas que l’erreur nous plonge dans la nuit-et cette prière conclut : accorde-nous de faire transparaitre ta vérité ; le vrai sens des choses de ce monde, de nos vies ; les vraies valeurs de l’être humain, de la vie, de la vie ensemble, ces ADN mis dans l’humanité dès l’origine par ces semences par le créateur pour que le monde soit plus agréable à vivre, cette grammaire élémentaire, qu’il confie à notre liberté, c’est la 2e lecture : vous avez été appelés à la liberté, pas pour satisfaire votre égoïsme, dit Paul, mais pour vous mettre, par amour, au service les uns des autres. Au milieu des évènements de ce monde, accueillons ce don de la lumière de l’Amour de Dieu, qu’on rend donnant à notre tour de cette lumière, de cet Amour, de cette Espérance.

 

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