dimanche 3 juillet 2016

Homélie 14e dimanche Temps Ordinaire

Homélie 14e dimanche Temps Ordinaire
Carmel de Saint-Maur  - P. Maurice Boisson

Textes : Is 66, 10-14c ; Ps 65 ; Ga 6, 14-18 ; Lc 10, 1-12.17-20
Ca sent comme un parfum de vacances ! Qui commencent ! Surtout quand on dort sous la tente et qu’on se réveille au chant des oiseaux ! Des vacances peut-être pas pour tous ! Mais on baigne dans une ambiance un peu particulière : c’est l’été, comme on dit, le temps des vacances et en plus ce qui est nouveau : la météo est de la partie ! Apres une année secouée par beaucoup d’évènements, de violence, de conflits, de désir d’un monde meilleur, dont les vagues se font sentir jusqu’au fond de nous-mêmes, après une année scolaire, le besoin de respirer un air plus paisible, de trouver un peu de calme intérieur, de refaire nos énergies, de rénover des relations, etc.

Le message de ce dimanche dans la Parole de Dieu que nous venons d’entendre, nous dit d’abord que Dieu prend soin de nous, pour que nous aussi prenions soin de nous, sans être des égoïstes, mais pour mieux aimer les autres.

Jésus lui-même demandait à ses amis proches qui bourlinguaient avec lui sur les routes de Galilée, de se reposer : Venez a l’écart et reposez-vous un peu… Venez à l’écart, plantez pour un week-end votre tente au carmel, goutez la joie de la nature, la joie d’être ensemble, la joie de partager, de prier, de rencontrer les sœurs. Vous serez mieux et meilleurs. Venez à moi, dit encore Jésus, à toutes celles et ceux qui sont fatigués d’une manière ou d’une autre, venez à moi, et vous trouverez le repos.

Dieu prend soin de nous, parce que nous sommes son œuvre et que nous sommes destinés à être heureux de vivre, pleinement. C’est le message de la 1e lecture : vous serez nourris, choyés, consolés comme un enfant que sa mère console… votre cœur sera dans la joie…La paix coulera en vous, comme une source. La paix de Dieu, c’est pas seulement quand on ne se bat pas, c’est la condition, le minimum… La paix, c’est le don que Dieu nous fait d’un bien-être intérieur, en nous, dans notre cœur, qui fait du bien, permet d’être en bonne connexion, d’avoir beaucoup de barres ou de points, comme sur votre portable, pour que ça se passe bien avec les autres, et avec soi-même… et avec Dieu, c’est Lui la source.

Alors, votre cœur se réjouira, même dans les moments difficiles de la vie, où on a l’impression que plus rien ne passe, une petite alerte en nous nous avertit que nous ne sommes pas seuls, ni abandonnés.
Ce temps de vacances, comme on dit, est favorable pour fortifier, trouver ou retrouver, cette douce et paisible force intérieure.

C’est le don que Jésus confie a ses amis, les 72, c’est-à-dire tous, nous, en les envoyant préparer et annoncer son passage et sa présence.
Dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : « Paix a cette maison », pas seulement dans la maison bâtiment, mais dans notre maison intérieure, en nous, « Paix à cette maison, Paix à toi, en toi. » Parce que c’est le plus beau cadeau, le cadeau de Jésus ressuscité, vivant, présent avec nous. Ce cadeau, c’est Jésus lui-même… Je vous donne ma paix, ce que je suis, alors pense à la qualité de ce que tu es, et pas seulement à ce que tu as, ni à ce que tu voudrais avoir, pense à ce que tu as envie d’être, ça s’apprend pas forcément sur un Internet ! C’est ce que saint Paul nous dit dans la 2e lecture, et il en avait l’expérience, lui acharné à combattre et a tuer les chrétiens, devenu acharné pour annoncer le Christ et l’Évangile. Il nous dit : ce qui compte, c’est d’être une création nouvelle. On a toujours à devenir meilleur, et on a toujours à faire que, là où on est, la vie soit meilleure, plus agréable à vivre… Au fond, ce à quoi Jésus nous invite dans ce temps qui a une couleur particulière dans la grisaille du quotidien de l’année, c’est accueillir en nous cette paix intérieure, qui nous donne le goût, la saveur, le parfum, la beauté, les couleurs, des choses, des autres, de Dieu, de la vie ensemble, de la vie tout court, le goût de nous-mêmes.

Quand on perd le goût, tout devient fade, plus rien n’a de goût, et on a le goût à rien… Votre week-end ici vous a sans doute redonné du goût pour repartir meilleur et le devenir. Qu’il en soit ainsi pour nous tous…
Dites d’abord et surtout faites : « Paix à nos maisons, paix à nos cœurs ».

Bon été.

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