lundi 26 décembre 2016

Homélie du jour de Noël



Homélie du jour de Noël
Carmel de Saint-Maur - Père Maurice Boisson

        Quelle belle fête ! Noël ! Pour les petits et les grands. Pour ceux qui croient au Ciel et ceux qui n'y croient pas. Pour tous les hommes de bonne volonté qui cherchent un monde meilleur, un sens à la vie, qui pressentent que l'humanité ne va pas définitivement dans le mur.
     Les lumières, les cadeaux, les repas festifs, les rencontres familiales sont les signes extérieurs de quelque chose de plus profond dans le cœur humain, qui le dépasse, qui lui ouvre une petite lucarne pour voir plus loin que les soucis quotidiens, plus loin que les informations d'événements malheureux, violents. Noël nous tire plus haut, plus profond que nous-mêmes. Un souffle, fragile et provisoire, passe dans nos cœurs, dans nos maisons, dans notre monde, comme un appel d'air qui tire vers le haut, vers le mieux, vers le meilleur, vers ce pour qui et pour quoi nous sommes faits, comme un feu qui attire à plus de lumière, plus de chaleur, plus de fraternité.
Ce feu couve sous les cendres du quotidien de nos vies et des aspirations de notre monde. Un feu, souvent éteint par nos égoïsmes, nos violences, le mal sous toutes ses formes. Noël, chaque jour, est cette présence, ce souffle qui, au contraire, attise le feu de nos cœurs pour le faire éclairer, réchauffer, rassembler, aimer.


           L'enfant de la crèche, fils humain et fils de Dieu est "la vraie Lumière qui éclaire tout homme" en venant en ce monde. "En lui, est la vie". "La vie est la lumière des hommes." "La lumière brille dans  nos ténèbres." Les ténèbres n'arrêteront pas cette lumière. Pour cet enfant, la ténèbre n'est pas ténèbre. Même la nuit est comme le jour. C'est le message de l'Évangile.
Cet enfant dans une crèche est lui-même la Paix, tant désirée. Il est lui-même la Justice tant souhaitée. Il est lui-même la fraternité dont on parle tant et que l'on bafoue encore plus qu'on en parle.
             Oui, n'ayons pas peur de retrouver la source de Noël, d'y retourner, de nous y rafraîchir, de nous y nourrir, de nous y laver. Cette lumière, cette vie, cette paix, cette fraternité sont venues dans notre chair humaine. Dieu s'est fait chair, en Jésus, le Christ. Il est venu se domicilier parmi nous, en plein cœur de la vie et des réalités du monde, pour que nous devenions ce qu'il est lui-même, du divin, et que ce monde devienne aussi qui est Dieu : Amour. C'est notre avenir. "Dieu a mis pieds à terre pour que nous puissions mettre pieds au ciel." Il nous a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu.
Nous sommes nés de Dieu.

           Noël est le temps des semailles intérieures, semailles des biens essentiels, indispensables à nous- mêmes, à l'humanité, si elle ne veut pas se condamner elle-même à la mort et à la destruction. Semailles intérieures en nos propres vies : laissons-nous ensemencer du divin et nous serons plus humains, plus nous-mêmes, dans la vérité de notre origine et de notre avenir. Plus on fait Noël, comme on dit, moins, peut-être, on en connaît l'origine, le sens, mais plus aussi on en ressent le besoin. C'est l'enfouissement nécessaire des semailles pour qu'elles germent et grandissent. Noël, Dieu avec nous, en nous, parmi nous, au cœur de l'humanité, comme une naissance permanente de ce qu'il y a de meilleur : la vie. Lumière, Paix, Amour, pardon.

           Oui, Noël est bien une fête chrétienne, mais un cadeau pour tous. La crèche nous rappelle que Dieu naît dans des petits endroits, dans un cœur, par exemple. Y aurait-il des endroits interdits?
           Joyeux Noël !

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