dimanche 16 avril 2017

Homélie Dimanche de Pâques 16 avril 2017



Homélie Dimanche de Pâques 16 avril 2017
Carmel de Saint-Maur  - Père Maurice Boisson

 Saint Augustin remarquait qu’à l’origine du christianisme il y avait 3 miracles :
-          le 1er est la Résurrection du Christ
-          le 2ème est que Marie-Madeleine… et les apôtres ensuite avaient cru en cette résurrection
-          le 3ème c’est qu’il y a eu des gens pour croire les apôtres…
On pourrait ajouter un 4ème  miracle: plus de 2000 ans après, nous sommes là, croyants au Christ Ressuscité.  Sur tous les continent cette présence du Christ ressuscité anime ceux qui croient en lui. Aujourd’hui, en Irak, en Syrie et ailleurs, des chrétiens sont persécutés, chassés de chez eux… pour leur foi au Ressuscité. Cette nuit Pascale, en France, plus de 4500 adultes, dont 6 dans notre diocèse, ont reçu le Baptême dans la foi au Christ ressuscité.
      Pourtant, quand un dimanche matin, Marie-Madeleine se rend au tombeau où on avait déposé le corps mort de son ami Jésus, elle est seule, elle pleure. C’est encore la nuit, dit Saint Jean ; pas seulement la nuit extérieure, mais la nuit de la mort, de la séparation, de la Passion… La nuit du cœur quand les évènements nous font perdre cœur.
      En allant à ce tombeau, Marie-Madeleine avait le cœur gros et plein de tout ce que, avec beaucoup d’autres, ils avaient vécu dans les rencontres avec Jésus : ce souffle nouveau de liberté, pour vivre selon le cœur de Dieu, pour renouveler les relations, pour réaliser un monde de paix, de vérité, de justice ; pour guérir tout ce qui abime l’être humain et l’humanité, pour ajuster l’existence aux béatitudes afin d’être plus heureux... De tout cela, Jésus avait ensemencé les cœurs. Il était envoyé pour ça, pour donner goût au monde nouveau de Dieu, qu’on appelle le Royaume. Tout cela peut-il mourir et rester enfermé dans un tombeau ?

      Devant le tombeau, Marie-Madeleine voit que la pierre qui fermait l’entrée était enlevée et roulée à côté. Le tombeau est vide. La pierre qui ferme, qui enferme, - comme celle du puits – n’a pas empêché la vie de sortir du tombeau. Elle n’a pas pu empêcher la semence d’un monde nouveau de sortir à la lumière.
      Aussitôt, Marie-Madeleine va dire aux amis Pierre et à Jean, ce qu’elle a vu : le tombeau vide… Où est le Seigneur ?
      Jésus les attend… vivant…. en Galilée, hors des tombeaux, au bord du lac, autour d’un feu et d’un petit repas… Il les rejoint sur une chemin vers une auberge… Il fortifie la foi de Thomas… Il les envoie… Une aventure commence… Nous la continuons aujourd’hui.
      Au 1er matin de Pâques, l’aube était discrète, comme Marie-Madeleine. Un petit groupe de femmes et d’hommes se sont mis à vivre du ferment de la vie ressuscitée et à faire pousser ces semences de résurrection, d’amour, de pardon, de paix, de bonté – pour que le monde profite des fruits, de ces semences et qu’il devienne meilleur, que nous profitions nous aussi de ces fruits et devenions meilleurs.
      Le matin de Pâques est toujours à recommencer. L’Espérance et l’Amour qui ont fait bouger Marie-Madeleine, de grand matin, continuent à nous animer. A travers tous les vendredis saints de l’histoire et de notre histoire, l’Espérance reste fragile et menacée. Cette Espérance n’a jamais cessé, jusque dans les ténèbres les plus épaisses, de donner goût à la vie. Elle n’a jamais cessé de faire de ses amis du Ressuscités des êtres de résurrection, malgré leur faiblesse.
      Un miracle dirait Saint Augustin ?
      C’est le miracle permanent : les pierres qui ferment et enferment les tombeaux de nos cœurs, ne cessent d’être roulées sur le côté, pour laisser sortir la Vie, l’Amour, la Joie de Pâques.
CHRIST EST RESSUCITE ! IL EST VRAIMENT RESSUSCITE ALLELUIA !

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