lundi 4 septembre 2017

Homélie du 22ème dimanche A



Homélie du 22ème dimanche A
Carmel de Saint-Maur — Père Maurice Boisson

            On dirait qu’on sent un petit air de rentrée ! Ça reprend ! Ou c’est repris, depuis peu : l’école, le travail, la politique, la paroisse, les associations… le quotidien… Ça reprend… ou ça continue ! Cette période évoque les changements, les projets, les soucis, les espoirs devant l’avenir.

            La Parole de Dieu nous est donnée, chaque dimanche et chaque jour, comme « une lampe sur nos pas, lumière sur la route », disons plutôt sur nos chemins et nos sentiers !
            Que nous dit-elle aujourd’hui ?
            La prière d’ouverture de cette messe nous fait demander à Dieu « de développer ce qu’il y a de bon en nous ». Quel beau programme ! Positif, motivant, et surtout bien utile à tous et à la vie ensemble. « Développer ce qui est bon en nous en resserrant nos liens avec Dieu ». Nous ne pouvons pas, tout seuls avec nos propres forces et notre bonne volonté, faire grandir ce qui nous est donné. Celui qui a semé en nous ce qui est bon, est aussi celui qui le fait pousser, si, bien sûr, nous y consentons. Il y a du bon en chacun de nous, il y a un meilleur en tout être humain.
Il y a, dans notre monde, des ferments, des semences, des fruits de ce qui est bon, beau, dans l’autre, en nous-mêmes, dans le monde. Bien sûr, ce n’est pas vrai que « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil », à commencer par nous-mêmes ! Nous sommes toujours menacés par les forces du mal et du mauvais qui nous tirent vers le bas et agissent dans le monde. Cela n’empêche pas qu’il y a, en chacun, du bon, du meilleur, parfois caché, que nous avons à faire grandir.  Si nous développons cette énergie du bien, nous ferons reculer ce qui abime et détruit la belle oeuvre du Dieu créateur.

            Quel regard posons-nous sur nous-mêmes ? Nous croyons-nous le ou la meilleur ? Nous considérons-nous comme nul et bon à rien ? On sait bien que l’on ment souvent à soi-même dans l’un et l’autre cas. Ajustons plutôt notre regard à celui de Dieu sur nous : un regard aimant qui nous espère - quelque soit notre situation, qui nous espère dans la patience, dans la capacité de faire grandir et se développer en nous ce qui est bon. Dieu nous a créés, Il a créé l’être humain « à son image et à sa ressemblance » (Gn1,27). C’est l’appel de nos vies : tendre à ressembler à notre modèle. Développer ce qu’il y a de bon en nous, c’est aussi permettre que grandisse ce qu’il y a de bon et de meilleur en l’autre. C’est la belle et difficile tâche de tout éducateur et nous le sommes tous, d’une façon ou d’une autre, ne serait-ce que par notre exemple, tâche des enseignants, des familles, des communautés, des associations, de tous ceux à qui sont confiés une autorité, un pouvoir. Le mot autorité vient du latin qui signifie « faire pousser, faire croître, grandir », l’autorité étant de donner le premier l’exemple.

            Reste une question : Qu’est-ce qui est bon ? Saint Paul dans la deuxième lettre le précise : ce qui est bon est ce qui plaît à Dieu, ce qui correspond à ce qui est inscrit au coeur de l’humain par le Créateur, ce qui est ajusté au désir de Dieu sur nous. Ce désir est que nous soyons en accord avec la feuille de route du Créateur, qui veut notre bien, notre bonheur. Ce qui est bon n’est pas forcément ce qui est tendance, c’est peut-être aussi, au contraire, d’être à contre-courant : l’Évangile rencontre la Croix… : « Ne prenez pas modèle sur le monde présent » nous dit Saint Paul. C’était l’attitude de Pierre, dans notre Évangile, lui qui n’admettait pas que Jésus, le Messie, puisse nous aimer jusqu’à donner sa vie pour nous ! Non, pas ça ! « Tes pensées, lui répond Jésus, ne sont pas celles de Dieu mais celles des hommes. » Ce qui est bon n’est pas forcément dans le vent. Être dans le vent est l’ambition des feuilles mortes ! Cela va être la saison …
            Ce qui est bon, c’est ce trésor le plus précieux mis dans le coeur de chacun par le Créateur, un trésor qui lui ressemble. Il n’est pas fait pour être enfoui ou enfermé dans un coffre. Il nous est donné pour le faire servir, sans modération. Tout don de Dieu nous rend donnant, donnant de ce qu’il y a de bon en nous, donnant de ce qu’il y a en nous de meilleur.

            Voilà un beau programme : « Seigneur, resserre nos liens avec toi pour développer ce qui est bon en nous ! »

Aucun commentaire: