Quelques réflexions - 9 décembre
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
Le texte d’Isaïe peut nous paraitre compliqué. Pour tirer
profit du texte, je vous propose lecture inversée : « Tu ne pleureras jamais
plus ». La situation actuelle d’Isaïe est donc une situation de détresse. On
crie et on n’est pas entendu. Il n’y a plus ni pain, ni eau. De telles
situations existaient dans l’histoire d’Israël. Mais cela peut aussi viser la
situation des exilés.
On retrouve aussi toute une dimension apocalyptique. « Le
Seigneur se penche et tes yeux le verront » dit le prophète (dans la vie
courante, dans la Bible, on ne peut voir Dieu). Le Seigneur trace un chemin ;
la graine donne du pain… Le bétail mange du fourrage salé. Une situation
d’abondance troublée par un massacre, et un dérèglement climatique du soleil et
de la lune. Dans ce monde qui va mal, le prophète entrevoit des traces de
l’action, de la grâce de Dieu, l’annonce de faits positifs.
C’est le Seigneur
qui écoute le cri des pauvres, le Seigneur qui entend, comme dans les psaumes
de supplication. Le pain et la parole, (le chemin et la Loi), Isaïe n’est-il
pas en train de rappeler le cheminement du désert, cheminement pour sortir de
l’esclavage et trouver la terre nouvelle ? et de dessiner une sortie de exil ?
La fin du texte mêle à la fois l’abondance de la création
et des traits apocalyptiques. Mais tout cela Isaïe souligne la présence et
l’intervention de Dieu dans la vie des hommes. Et ce temps de l’avent nous est
donné pour être attentifs à l’intervention de Dieu dans nos vies…
Dans l’évangile, Jésus termine une première étape de sa
mission. Et Matthieu décrit cette fin de mission avec la même phrase du début
de la mission : « Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages, (au
début c’était seulement toute la Galilée – mais tout le reste est
pareil.-) enseignant dans leurs synagogues, proclamant
l’Evangile du Royaume et guérissant toute maladie et toute infirmité.
Maintenant avec le groupe des Douze, il rétablit l’Israël, peuple de Dieu :
Jésus n’est plus seul ; il partage sa mission. Et en filigrane deux modèles pour
la mission ; le berger et le moissonneur ; chercher les brebis sans berger,
trier ce qui est bon pour l e garder. Il nous reste à devenir bergers et
moissonneurs pour être avec Jésus…
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