lundi 2 avril 2018

Homélie de la Veillée Pascale 2018


Homélie de la Veillée Pascale 2018

Carmel de Saint-Maur — Père Maurice Boisson
           
            Tout semblait fini, bouclé.

            Le corps de Jésus, mort, est dans le tombeau fermé d’une grosse pierre. Personne. Chacun chez soi,  et en lui-même. C’est la nuit. Dehors et dedans. Une expérience que beaucoup vivent à certains moments de la vie. Quand une pierre intérieure ferme, enferme, lourde à pousser. Comme celle qui fermait le puits de Jacob ou le coeur de la Samaritaine, pierre que Jésus a soulevée pour lui redonner vie et résurrection.

            "Qui nous roulera la pierre ? » se demandaient, inquiètes, les femmes emmenées par Marie-Madeleine, parties la nuit, arrivant au tombeau aux premières lueurs du jour. « On a besoin que quelqu’un nous aide à rouler la pierre qui empêche le passage. » Elle était très grande, dit Saint Jean. Cette pierre séparait le lieu de la mort et l’espace du vivant, la nuit du tombeau et la lumière du jour, l’espérance et la résignation…


            La pierre est roulée. Elles peuvent entrer dans le tombeau. Cela ne sent pas la mort. Elles ne voient pas un cadavre. Elles voient un jeune homme, vêtu de blanc, respirant la vie, la beauté, la lumière. Elles n’entendent pas une voix d’outre-tombe mais une voix pleine de douceur, rassurante, tonifiante comme une brise légère. « Ne vous effrayez-pas ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, votre ami, le crucifié ? Il est ressuscité, il est relevé de la mort ! Il n’est pas dans ce tombeau. Il est vivant. Allez le dire à ses amis ! Il vous attend en Galilée »… chez vous, en vous, dans votre vie quotidienne, c’est là que vous le verrez et pas dans un tombeau, mais en pleine vie.

            « Christ est ressuscité, Il est vivant ! » Ce message est passé jusqu’à nous et il continue d’inspirer , d’animer les gestes généreux de beaucoup dans la brutalité de notre monde pour rouler des pierres qui empêchent la lumière comme on l’a vu ces jours dans nos obscurités, ou pour les 4248 baptisés de cette nuit, hommes et femmes.

            Comme Marie-Madeleine, disons-le à nos amis, dans nos vies : Il n’est pas dans un tombeau. Il nous attend dans notre quotidien, au plus intime de nous-mêmes, où Il vient animer une fête, la fête pascale.

            La Vie, l’Amour sont plus forts que tout mal. Vivons en ressuscités !

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