lundi 2 avril 2018

Homélie de Pâques 2018


Homélie de Pâques 2018
Carmel de Saint-Maur — Père Maurice Boisson
           
  
          Il lui tardait à Marie-Madeleine que le jour se lève.
            Il lui tardait de courir au tombeau où reposait le corps de l’ami Jésus.
            Il lui tardait que se réalise cette secrète espérance, enracinée dans l’amour et la confiance que tout n’était certainement pas fini.

            Comme on se retrouve bien en Marie-Madeleine ! Quand, dans les évènements difficiles, qui obscurcissent la vie, il nous tarde que le jour se lève.
            Chemin faisant, dans une obscurité qui, peu à peu, faisait place à l’aube, une petite lueur d’espérance s’était glissée dans le coeur déchiré de Marie-Madeleine. Cette même force intérieure que Jésus lui avait communiquée pour l’appeler à la vie, à la paix intérieure, dans ses maux qui l’enfermaient. Elle arrive devant le tombeau, où elle pensait trouver le corps de Jésus. La pierre d’entrée est poussée sur le côté, le tombeau est vide. Où est-il ? Alors qu’elle était en larmes, quelqu’un lui dit : « Pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Elle n’avait pas reconnu Jésus. Mais en entendant cette voix l’appelle par son prénom : « Marie », un mot jaillit de son coeur et de son espérance cachée : « Rabbouni ! » Elle l’avait reconnu, à sa voix, signe de sa présence vivante. Jésus est ressuscité, vivant ! On ne peut le reconnaître à nos côtés que si on l’attend, que si on peut distinguer le son de sa voix qui nous appelle par notre prénom. « Marie ! » On peut dire en nous-mêmes chacun de nos prénoms… et dans une joie intérieure profonde, percevoir la voix, la présence, l’amour du Ressuscité. Il ne nous crie pas dessus. Il dit avec douceur notre prénom, ce que nous sommes, ce prénom qui, depuis le jour de notre baptême nous lié à lui, Christ ressuscité.


            Sorti du tombeau, il nous rejoint dans ce qui fait notre vie, avec ses soucis, ses épreuves, ses joies, ses générosités, ses faiblesses. « Marie, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Au lieu de fuir, de s’enfermer chez eux et en eux, comme les apôtres, Marie-Madeleine nous apprend l’espérance active. Peut-être parce qu’elle l’avait vécu elle-même par sa rencontre avec Jésus, elle pressentait, elle savait, du dedans que rien ne peut rester fermé, même le tombeau. Rien ne peut être plus fort que la vie, que l’amour, que la paix, que le bien, que la fraternité. Même si, aujourd’hui, tous ces dons du Christ ressuscité sont loin d’être réalisés, ils sont acquis pour toujours. A nous, dans notre quotidien, dans nos relations, en nous-mêmes de mettre en oeuvre ces dons et cet esprit du Christ ressuscité. Marie-Madeleine, ayant reconnu Jésus vivant ne peut pas garder cette nouvelle pour elle : Jésus l’envoie : « Va trouver mes frères, et dis-leur ce que tu as vu et entendu. » Le signe du nouveau mode de présence de Jésus auprès de ses amis est l’amour fraternel. C’est le pain que l’on partage, signe pr lequel les amis de l’auberge d’Emmaüs reconnaîtront celui qui, marchant à leurs côtés, leur réchauffait le coeur, c’était le soir de Pâques.

            « Va trouver mes frères et mes soeurs et montre-leur par ta vie, la force et la joie de l’espérance. »

            C’était Vendredi, le mal semblait vaincre l’amour, la mort semblait vaincre la vie, la nuit semblait vaincre le jour…
            C’est Dimanche, l’Amour a vaincu le mal, la Vie a vaincu la mort, le jour a vaincu la nuit !

            Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité !

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