jeudi 19 avril 2018

Quelques réflexions - 19 Avril


Quelques réflexions - 19 Avril
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans

Hier, Philippe proclamait le Christ dans une ville de Samarie. Puis, il poursuivit ensuite sa tournée missionnaire et, aujourd’hui l’Esprit-Saint lui fixe rendez-vous sur la route de Jérusalem à Gaza.
L’administrateur des biens de la reine d’Ethiopie revient de Jérusalem, et rentre chez lui, lisant dans le prophète Isaïe un texte sur le serviteur souffrant… Philippe va répondre à ses questions ; il n’a pas de programme de catéchèse prévu à l’avance. C’est le catéchisé qui choisit le texte biblique, pose ses questions et Philippe lui répond.

L’eunuque est atteint dans sa chair et sa parole, nié dans son corps, dans son être même, installé dans l’abaissement et l’humiliation : « Sa descendance, qui en parlera ? » Qui fera le récit de sa génération ?
Voilà sans doute une question qui le taraude. La vie ôtée rend impossible de s’inscrire dans un récit des générations. De qui parle Isaïe ? D’un autre de ses contemporains, ou d’un autre proche maintenant de l’eunuque et à qui, aussi, on a abîmé la vie et qui pourtant est là, avec lui, bien vivant, ressuscité pour lui donner la joie.


Dans l’évangile, les pharisiens doutent des paroles de Jésus parce qu’ils croient bien connaitre son origine : « C’est Jésus, le fils de Joseph », disent-ils – dans les quelques versets amputés par le lectionnaire entre la lecture d’hier et celle d’aujourd’hui-. Ils pensent pouvoir faire le récit de sa génération… Alors ils récriminent :
comment Jésus va-t-il nous dire qu’il est descendu du ciel ? Les pharisiens pensent que l’attirance vers Dieu vient de leur étude des Ecritures, de leur étude des livres de la Loi. Et Jésus est clair : « Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire et moi, je le ressusciterai au dernier jour ». La foi n’est donc pas un don naturel, spontanée. C’est un cadeau de Dieu que nous ne méritons pas, une aventure extraordinaire. Une façon d’« être dans la vie ».

Quand il rencontre l’eunuque, Philippe ne pense pas : « Moi, je crois et lui ne crois pas ». Il pense que l’appel de Dieu est pour tous. Les Pharisiens mettent en avant leur façon de croire ; ils diront même à Jésus : « Plus croyants que nous, tu meurs ». Et ils l’ont tué ; seulement c’était lui, le fils de Dieu !

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