Quelques réflexions - 24 Mai
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
Le dicastère pour le développement intégral à Rome a
publié des considérations sur le système économique et financier actuel. On y
retrouve l’idée de Jacques : l’homme en naissant entre dans un système de
relations qui peut disparaitre derrière une société où l’argent est prend toute
la place. Jacques de son côté, emploie un langage eschatologique – avec
certaines expressions significatives : « les malheurs qui vous attendent, les
derniers jours » -. Il n’annonce pas un malheur mais signale l’urgence de la
conversion des riches qui oppriment les pauvres et s’enrichissent à leur
détriment en retenant leur salaire.
C’est un appel urgent à la conversion avec des mots très
vifs presque violents comme les menaces des prophètes de l’ancien Testament.
Les riches se sont rassasiées mais les mites mangent leurs vêtements. Et la
même rouille qui ternit l’or et l’argent des riches dévorera aussi leur chair –
c’est-à-dire tout leur être - comme un feu. Il n’en restera rien. Et Jacques en
effet ne mâche pas ses mots : une vie consacrée à s’enrichir conduit au meurtre
du Juste, à celui dont l’existence est un démenti à cette richesse.
Dans l’évangile, Jésus attire l’attention des siens à la
fois sur le souci des autres dans les gestes les plus simples, et encore le
souci de ne pas scandaliser les petits… Ainsi donner un verre d’eau, c’est
faire vivre et tout homme peut en avoir besoin… Scandaliser un petit, c’est le
détruire en lui enlevant son espérance. Et en ce sens l’évangile d’aujourd’hui
est bien en lien avec la lettre de Jacques.
Jésus est précis : pour donner un verre d’eau, nous avons
besoin de nos yeux pour voir celui qui a soif ; nous avons besoin de nos pieds
pour aller jusqu’au robinet ; nous avons besoin de nos mains pour tendre ceverre d’eau à celui qui en a besoin. A ne pas le faire :
à quoi doncservent nos yeux, nos pieds et nos mains… ils ne servent
à rien, et sont seulement source de scandale.
Alors nos yeux, nos pieds, nos mains, c’est drôlement
important pour vivre notre journée, faire attention aux choses simples… et
aussi aux plus petits… Une belle manière de vivre l’économie, d’organiser la
vie dans la maison qui est la nôtre.
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