samedi 16 février 2019

Quelques réflexions - 15 Février


Quelques réflexions - 15 Février 
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans

La lecture d’aujourd’hui nous parle du serpent mais n’en dit que peu de chose : c’est « le plus rusé des animaux » que le Seigneur Dieu a   on peut traduire aussi « le plus nu » des animaux. L’auteur le met en scène sans autre explication… Souvent dans les événements du monde, nous découvrons aussi le mal déjà présent, on ne sait trop comment. Ce que nous pouvons remarquer, c’est la stratégie du serpent. Il semble répéter ce que Dieu a dit. En réalité, il diffuse une fausse nouvelle :l’interdiction de manger de tous les arbres du jardin. Il amplifie donc la limite et nie le don de Dieu ! Et la femme prend ce même chemin trompeur. Elle ne rétablit pas la vérité. « Nous mangeons de tous les arbres ». Et seule la limite viendrait de Dieu.. Et comme le serpent, elle escamote le nom de Dieu ; elle parle de Dieu et non pas du Seigneur Dieu.
En douceur sans qu’elle s’en aperçoive le serpent a transformé sa lecture des évènements. L’homme peut manger de tous les arbres sauf un ; et le serpent veut précisément faire gouter de cet arbre… Et la deuxième partie du texte foisonne d’adjectifs – comme les publicités de la télé – pour exciter les sens, mobiliser le regard et la curiosité, et tromper l’intelligence. Le serpent avait promis qu’ils seraient comme des dieux. Que non, ils sont devenus aussi nu que lui.

Des gens « apportent » un sourd-muet…c’est le même verbe que pour le paralytique… C’est pour le moins curieux : un sourd-muet peut encore marcher et même s’il parle difficilement, il peut faire lui-même sa demande de guérison. Jésus l’emmène à l’écart, loin de la foule. Est-ce pour le libérer des gens qui l’apportent mais en réalité pèseraient sur lui ? Jésus d’ailleurs fait davantage que la demande d’imposition des mains ; il s’investit totalement, lui touche les oreilles puis la langue. Il s’engage personnellement avec ses doigts et sa salive. Avec aussi ses yeux levés vers le ciel, et son soupir. Jésus le guérit. Dès lors, le « sourd qui parlait difficilement » disparait : il n’a pas besoin de faire connaitre ou de taire sa guérison. Ceux qui le connaissent la découvriront par eux-mêmes. Jésus revient vers les gens du début ? Pourquoi Jésus « leur » demande de ne rien dire ? Ceux qui parlaient à sa place, et en son nom continueront de le faire. Mais celui qui reçoit de bien entendre et de bien parler lui se tait.

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