Quelques réflexions - 25 Février
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
Un évangile un peu long et qui réserve bien des surprises. Une grande
in-quiétude, une grande in-tranquillité marque l’évangile de ce matin. A cause
des événements, des déplacements, questionnements, et multiples récits autour
des crises de l’enfant. Il y a des difficultés dans le texte lui-même.
Au début il y a deux groupes, les quatre qui rentrent de la montagne de la
transfiguration, qui se rencontre avec une foule nombreuse. Qu’a donc vu la
foule sur le visage de Jésus, pour être prise de stupeur et accourir vers lui pour
le saluer ? Et il a aussi les scribes en dialogue avec les disciples. De quoi
discutiez-vous ? demande Jésus. Tous restent muets sauf un homme venu avec
un enfant qui a quantité de problèmes de santé. Le diagnostic est lourd : il
est muet, il a des convulsions, se roule par terre, écume, pousse des cris, se jette
à terre ou dans le feu ou dans l’eau. Il grince des dents, parfois devient
raide, comme un cadavre, un mort. Il est sourd.
On comprend l’in-quiétude, l’in-tranquillité. Cet homme cherche quelqu’un
avec du pouvoir pour guérir son enfant. Les disciples, dit-il, s’en sont montrés
incapables. Jésus montre son impatience : « génération
incroyante ».S’adresse-t-il au père, aux disciples, à ceux qui sont là
tout proches et à qui Jésus demande d’amener l’enfant.
Le père voit Jésus s’intéresser à l’enfant, demander des informations. Il
se prend à croire qu’il fait déjà peut être davantage pour son enfant que lui-même
ne sait faire. Alors c’est le cri du coeur : « Si tu peux quelque chose,
viens à notre secours, par compassion envers nous ». L’enfant fait partie
de ce nous et il n’est plus seul ; le père dit sa foi et reconnait ses
limites. Et parce qu’il veut changer, il ouvre le chemin à l’activité de Jésus.
Ce n’est plus seulement la recherche de puissance pour une guérison. Il prend
sa part dans cette guérison. Le père est
arrivé à la vraie prière, celle qui chasse les démons : « Je crois. Viens
au secours de mon manque de foi !» Et je pense à ceux qui ont vécu la
transfiguration et se demandaient entre eux ce que voulait dire ressusciter
d’entre les morts. Une vision encore trouble, une ébauche à parfaire : ce fils
souffrant n’est-il pas déjà un fils bien-aimé guéri ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire