jeudi 15 août 2019

Homélie Assomption de la Vierge Marie Année C 2019


Homélie Assomption de la Vierge Marie Année C 2019
Carmel de Saint Maur - Père Maurice BOISSON
Ap 11,19a;12,1-6a.10ab; 1Co 15,20-27a; Lc 1,39-56.

Quelques unes d'entre-vous se rappellent peut-être d'une histoire - gentille - à propos de la Vierge Marie. Avec un peu d'humour elle nous aide à comprendre la fête de L'Assomption.
Un jour, Jésus va en visite au Paradis. Il y voit beaucoup de monde. Il dit à Pierre : "Fais attention, Pierre, il faut réduire les entrées". Jésus repasse quelque temps après et constate que rien n'a changé. Un peu fâché, il demande à Pierre de fermer provisoirement les portes du Paradis. Jésus revient à nouveau : toujours autant de monde. "Tu ne m'as pas obéi" dit Jésus à Pierre, "Je crois que je vais te licencier". Pierre, tout penaud, lui répond : "Mon bon Jésus, je t'assure que j'ai fermé les portes du Paradis mais je vais te dire : Tu devrais demander à ta mère de ne pas ouvrir les fenêtres."
Par son Assomption, Marie nous entraîne là où elle est. Jésus, le premier Ressuscité, fait entrer sa maman dans la gloire, dans le monde et la vie de Dieu. Au terme de son existence ici-bas, il la prend par la main, elle qui lui avait si souvent donné la sienne. Il l'a conduit avec tout son être, corps et âme, près de Dieu, de qui elle était déjà si proche.

Le Pape Pie XII en 1950, définissant l'Assomption de Marie comme une vérité de foi, dit : "Au terme de sa vie terrestre la Mère Dieu a été emmenée corps et âme dans la gloire de Dieu". Dès les premiers siècles du christianisme, le peuple chrétien, avec son bon sens, le sens de la foi, avait déjà pressenti et cru que Marie avait eu une mort et une après-mort privilégiées, c'était dans la logique. Non parce que elle serait une déesse, une star, ou une femme surhumaine, mais elle a porté dans son corps et elle a fait grandir, avec Joseph, le Fils de Dieu. Ce Fils lui devait bien cela.
Elle peut ouvrir les fenêtres du Paradis à ses frères et sœurs en humanité de qui elle est si proche. Tant d'hommes et de femmes balbutient ces quelques mots d'appel au secours, de confiance, d'amour : "Prie pour nous, pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort". Aide-nous à passer... On ne mérite peut-être pas la grande porte, ni le tapis rouge, mais la fenêtre, peut-être...
L'Assomption est la fête de l'avenir, de notre avenir. Ce qui est arrivé à la Vierge Marie nous arrivera et arrivera à l'humanité. L'Assomption de Marie, c'est la personne humaine glorifiée. C'est bon pour tout l'être humain, coeur et corps. Les 3 lectures de cette fête nous donne ce même message de confiance et d'espérance. Le dragon de la 1ère lecture, la bête dévoreuse de vie est toujours là, c'est vrai et c'est actuel dans les diverses formes de maux qui détruisent, mais le dragon n'a pas dévoré l'enfant que la femme a mis au monde. Signe que la victoire sur toutes les méchancetés de notre monde est déjà acquise. C'est à nous de rendre cette victoire réelle au quotidien en luttant contre tout mal. C'est l'affirmation de Paul dans la 2ème lecture : "Dans le Christ, tous recevront la vie". Marie est la première bénéficiaire de ce don. Elle nous en fait profiter. Non seulement, elle ouvre les fenêtres du Paradis, elle ouvre surtout les fenêtres à double vitrage qui ferment nos cœurs et nous enferment. Elle est la première à ouvrir son coeur, c'est l'Evangile, en se rendant en hâte, par la montagne, dans la maison des vieux cousins, partager avec Elisabeth la joie de ce qui leur arrivait : la réalisation d'une promesse humainement impossible.
L'Assomption est une fête qui nous rejoint, qui nous parle. Beaucoup de gens se déplacent aujourd'hui vers les grands Sanctuaires comme vers les plus petits oratoires, à la croisées des chemins, comme vers le plus profond de nous-mêmes dans la solitude ou dans la peine. Ouvrant les fenêtres de nos cœurs vers le monde de Dieu, la Vierge Marie tourne nos regards vers les endroits de notre coeur, de notre monde et de nos milieux de vie où la nuit est moins épaisse. Ces endroits nous font dire que c'est de ce côté là que le jour se lèvera.
Notre Dame de L'Assomption, Notre Dame de l'Espérance, prie pour nous dans nos "maintenants".




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