dimanche 29 septembre 2019

Homélie du 25ème dimanche T.O.C 2019


Homélie du 25ème dimanche T.O.C 2019
Carmel de Saint Maur – Père Maurice BOISSON

Am 8,4-7 ; 1 Tm 2,1-8 ; Lc 16,1-13

Ce dimanche, l’Eglise universelle pour la 105ème année célèbre la journée du migrant et du réfugié : « Migrants et réfugiés pour un monde meilleur ».
Être migrant ou réfugié est une situation qui existe depuis l’origine de l’humanité et depuis l’origine de notre religion. Nous sommes en 2019, les temps, les civilisations ont changé. Ces situations toujours actuelles se vivent aujourd’hui à l’échelon mondial, elles sont toujours plus complexes et difficiles. Les opinions, les analyses, les solutions sont objet de débat, d’oppositions, de confrontations et de recherches.
Le message de la Parole de Dieu de ce dimanche et celui du Pape François pour cette journée peuvent apporter non pas des solutions politiques mais peut-être quelques lumières dans le choix de chacun, du moins dans notre attitude intérieure.

La situation des migrants et réfugiés n’est pas d’abord un problème mais des personnes concrètes : « Migrants et réfugiés ne sont pas des pions sur l’échiquier de l’humanité ». Ce qui peut nous interroger, comme chrétiens, c’est lorsque les réactions de peur, de repli, de refus, pouvant être légitimes, conditionnent nos façons de penser et d’agir au point de nous rendre fermés, repliés, sans dire plus, ce qui peut atteindre notre manière de voir, d’accueillir et de considérer l’autre comme un autre, dans une situation difficile... On peut exprimer, partager nos façons de voir, mais la pire attitude nous dit l’Evangile de ce matin c’est l’indifférence. Être indifférent à l’autre, aux autres, au proche comme au plus loin, c’est notre Evangile : un riche, dont on ne dit pas le nom mais qui est désigné par ses richesses, ses beaux habits et ses repas somptueux, un pauvre qui a un nom, le bien nommé « Lazare », qui veut dire  « Dieu aide ».  Il est un malade, indigent, allongé devant le portail de la maison du riche. Il ne demande rien, il est là. Le riche ne lui fait pas de mal, il n’appelle pas la police pour le déloger, il ne le voit pas ! Si, il est obligé de le voir : Lazare est à sa porte mais ça ne le touche pas, il est indifférent, aveugle intérieurement à la situation de Lazare. L’indifférent ne porte aucun intérêt à quelqu’un sauf à lui-même.
Ça ne concerne pas seulement les situations de difficultés matérielles ou de santé, comme celles de Lazare, mais l’état intérieur, les besoins, les soutiens moraux, les épreuves, les maux intérieurs des proches. Le Bon Samaritain a vu l’homme blessé, il s’est fait proche, prochain de lui... Savons-nous nous rendre proches, attentifs, parce que nous savons voir celles et ceux qui sont en difficulté ! Ça engage notre avenir éternel, c’est la fin et le message de cet Evangile : ces fossés nés des aveuglements et des indifférences peuvent devenir des abîmes infranchissables jusqu’après la mort, où la communication devient impossible. C’est dans la logique. Dieu ne nous force pas à aimer, à voir, à être attentifs à secourir. Il nous indique la direction. Notre avenir éternel se joue dans nos relations, ici et maintenant : ce que tu as fait, ou pas fait, déterminera ton avenir, c’est le chapitre 25 de Saint Matthieu. La vie éternelle c’est pas du tout cuit... C’est la belle exclamation de Paul à Timothée dans la 2ème lecture : « Empare-toi de la Vie Eternelle » : la Vie Eternelle, il faut la faire, s’en emparer !...
Dans son message, le Pape François nous dit qu’il ne s’agit pas seulement des migrants. Il s’agit de la manière dont nous sommes humains dans nos relations de proximité ou plus éloignées : faire place à la tendresse (contraire de l’indifférence), « s’ouvrir aux autres » dit François, « n’appauvrit pas mais enrichit. Ça aide à être plus humain... » et du coup plus divin... » .

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