samedi 5 octobre 2019

Quelques réflexions - 4 Octobre

Quelques réflexions - 4  Octobre
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans


Baruc est disciple de Jérémie et aussi son secrétaire. Déporté à Babylone, il est le prophète qui convient pour faire le point avec les déportes et proposer une célébration pénitentielle. Baruc commence cette célébration en reconnaissant la justice de Dieu. Il « dédouane » Dieu du malheur de l’Exil, met en miroir la justice de Dieu et la honte de l’homme. « Au Seigneur notre Dieu appartient la justice, mais à nous la honte sur le visage ». D’où vient cette honte ? Baruc parle des fautes de son peuple : nous avons honte pour nos rois et nos chefs, pour nos prêtres, nos prophètes et nos pères mais nous aussi nous avons désobéi. La faute n’est pas celle des autres mais la nôtre.



Dans l’évangile Jésus se lamente du sort de trois villes de Galilée : Corazine une ville presque inconnue ; Bethsaïde, c’est la patrie de Pierre, André et Philippe, et dans les environs de cette ville il y a l’un des partage des pains ; et Capharnaüm : Jésus a passé pas mal de temps à cet endroit. Et sans doute se lamente-t-il à cause du peu d’effet de sa mission. Ces villes avaient été l’objet de sa préoccupation : là il avait prêché et réalisé les œuvres du Père. Et pourtant on sent en Jésus comme une déception devant le manque de réponse dans ces localités. Peut-être les gens était-ils déçu parce qu’il espérait de lui un messianisme politique et nationaliste, ou bien restait-ils bloqué  devant la demande d’un chemin de conversion.

En plein mois extraordinaire de la mission, un tel évangile nous montre le réalisme de Jésus ; quand il envoie les apôtres, les disciples, il ne leur dit pas qu’ils seront toujours bien reçus. Il envisage même que la mission puisse être un échec, un refus ; il le disait dans l’évangile d’hier et il conseillait alors aux disciples de secouer la poussière de leurs chaussures, mais de redire encore avant de partir que le royaume de Dieu s’est approché… Qu’au moins ce soit le dernier message entendu : une parole lâchée au dernier moment qui restera peut être gravée dans l’une ou l’autre mémoire. Qui sait ?

 

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