dimanche 10 novembre 2019

Homélie du 32ème TOC 2019


Homélie du 32ème TOC 2019
Carmel de Saint Maur - Père Maurice BOISSON.

2 M 7,1-2.9-14 ; 2 Th 2,16- 3,5 ; Lc 20,27-38.

Toussaint ! 11 novembre! Brouillard! Horaires d'hiver! Feuilles mortes, visites aux cimetières! ... Cette période de l'année nous parle de ce qui décline, de ce qui meurt - provisoirement -. Nous sommes renvoyés aux questions qui habitent tout être humain, croyant ou non : La mort... et après? Y-a-t-il un après? Après tout!... Que vais-je devenir?
Les réponses à ces questions sont diverses : le rien, le néant... Les existences successives dissoutes en d'autres êtres... Et peut-être qu'un jour, on ne mourra pas! La science aura eu  raison de la mort en "augmentant l'être humain", l'emmenant au-delà de l'humain... Et puis, la mort n'est pas une fin, mais une transformation. La vie est un état de bonheur et d'amour pour toujours en Dieu, le "Dieu de la vie et non des morts", nous dit l'Evangile...

C'est le message fort, du Christ dans cet Evangile :  l'Espérance et la foi en la résurrection des morts. L'Espérance et la foi en un monde à venir, à faire dès maintenant, ici, là, mais ce monde sera autre, purifié, transformé... Comment ça va être? Comment on va être? Est-ce qu'on va se reconnaître?... Est-ce que j'aurai toujours mes rhumatismes, mes lunettes, mes prothèses, mon mauvais caractère?... Est-ce que je vais me retrouver avec les voisins qui m'énervent?...en plus, pour l'Eternité...! "Ça va être long", disait quelqu'un, surtout vers la fin!... Ces questions sont du même genre que celles des sadducéens, pour piéger Jésus, pour se moquer de ceux qui croyaient à la Résurrection et pour démontrer que la Résurrection n'existe pas! C'est la question, aussi ridicule qu'irréaliste, qu'ils posent : "une femme a eu 7 maris. Dans la Loi  juive, si une veuve est sans enfant, son beau-frère doit l'épouser pour lui donner une descendance... Les 7 maris meurent, la veuve aussi, sans descendance. Lequel des 7 sera-t-elle la femme à la Résurrection ?". Cette question perverse permet à Jésus de donner une bonne réponse : A la Résurrection, dit Jésus, ce ne sera pas comme maintenant, ce ne sera pas une continuation de l'existence semblable à celle de maintenant et d'ici. Cette existence sera toute différente, mais ce sera bien la nôtre. On ne se mariera pas, on ne fera pas d'enfant, dit Jésus... Notre existence sera transformée dans un monde transformé... Il s'agit d'un invisible à nos yeux de chair et de réalités auxquelles notre petit cerveau limité et l'intelligence artificielle ne peuvent accéder.
Le beau papillon ressemble-t-il à la chenille dont il sort? La belle tulipe de printemps ressemble-t-elle au bulbe terne mis en terre à cette saison? Le bel épis doré de l'été ressemble-t-il au grain pourri en terre semé, lui aussi, en ce moment? Pourtant la chenille ne donne pas un oiseau, la bulle de tulipe ne donne pas un poireau, le grain de blé ne donne pas de la salade... Nous deviendrons ce que nous sommes, chacune, chacun, passés par la main du potier, si nous nous sommes laissés façonnés, passés par les caresses ou les cabosses  de la vie, sculptés dans notre être, dans notre cœur, par le doux ciseau ou le dur burin de nos relations, travaillés au plus profond de nous-mêmes par la Présence  invisible de la grâce, c'est-à-dire de l'Amour infini de la Présence de Dieu, nous appelant à aller vers Lui, en Lui, par Lui. "Tu nous a fais pour toi Seigneur!" : Ne nous perdons pas dans le "comment ça sera", ne cherchons pas de qui sera la femme ayant eu 7 maris... Croire en la Résurrection réclame de vivre, maintenant, en constant progrès vers le Bien, le Bon,le Vrai... Le Beau... l'Amour, vers ce qui nous attend... "Nous sommes des enfants de la Résurrection". "Choisis la vie" : c'est le message de ce dimanche.













Aucun commentaire: