dimanche 8 décembre 2019

Homélie 2ème dimanche Avent 2019-2020


Homélie 2ème dimanche Avent 2019-2020
Carmel de Saint Maur - Père Maurice BOISSON.
Is 11,1-10 ; Rm 15,4-9 ; Mt 3,1-12
Nous avons commencé ce temps de l’Avent avec le Prophète Isaïe. Nous continuons la route avec Jean-Baptiste. L’un et l’autre nous préparent à accueillir le double cadeau de Noël  de Dieu : celui de son Fils, Jésus le Christ, venu habiter parmi nous et le cadeau d’un monde « Autre », une Promesse dont il nous confie une part de la réalisation.
Jean-Baptiste est un passeur, il conduit la longue histoire du Peuple de Dieu au Christ qui mènera cette histoire à son terme. « Préparez le chemin du Seigneur ! Rendez droits ses sentiers » : pour lui permettre de nous rejoindre, c’est un appel à ouvrir nos cœurs à cette présence de Dieu dans nos vies et dans la vie du monde.
Nous avons sans cesse à « passer » vers un meilleur, vers un mieux, en faisant une place à celui qui, au 1er Noël, est venu mettre en nous et dans notre monde les ferments, les semences de transformation de ce monde selon le désir de Dieu.

Bien sûr, on en rêve de ce monde. Isaïe, dans la 1ère lecture, nous en donne une description imagée mais c’est à nous de l’actualiser dans la réalité de notre temps et de nos situations.
Paix – Justice – Vérité  sont les grands appels de l’Avent : « Amour et Vérité se rencontrent,  Justice et Paix s’embrassent. La Vérité germera de la terre et du ciel se penchera la Justice » : c’est le Psaume 84 qui exprime toute l’attente du monde de Dieu. Isaïe, dans cette lecture, évoque ce désir d’harmonie, dans la nature et dans les relations, désir toujours très actuel où personne, ni rien ne feront du mal à personne où « Les brebis du Haut Jura feront bon ménage avec le loup ou le lynx !, où l’enfant n’aura plus rien à craindre du serpent,  ou la corruption, la violence, la méchanceté,  le mal ne feront plus la une des médias ! etc ... Un rêve pensons nous ! Une « réalité » dit Dieu, une « Promesse » à réaliser ici, maintenant. Cette « Promesse » est portée par la venue du Christ mais elle est comme un « bourgeon », dit la 1ère lecture, un « bourgeon » qui sort d’une tige, qui elle même pousse sur une racine : la Venue et la Présence de Dieu en notre monde par le Christ. Il est fragile ce bourgeon, elle est petite cette graine comme une pousse de printemps mais à nous d’en favoriser la croissance, d’en prendre soin, de travailler la terre, chaque jour, la terre de nos cœurs.
C’est le message de Jean-Baptiste. Il nous donne une clef, il nous adresse des appels, dans un langage qui d’ailleurs est loin d’être une langue de bois : « Engeance de vipères ! Produisez un fruit digne de la conversion de votre cœur ».
On croit parfois qu’il suffit de créer des règlements, des Lois, des manières de s’organiser, d’établir des plans, de ceci et de cela, pour que les choses changent. C’est sans doute nécessaire mais bien insuffisant ou inefficace si nous ne changeons pas nos cœurs, nos façons de voir, de penser d’être. Être des passeurs vers un monde meilleur, comme Jean-Baptiste, être des cultivateurs et  des éleveurs de ces petites pousses de Dieu qui sont semées en nous et dans le monde, c’est ajuster nos choix, nos façons de vivre, d’être en relation à la Promesse de Dieu incarnée par Jésus le Christ. C’est cela la conversion : un ajustement, parce que c’est notre bien, parce que c’est notre bonheur. C’est cette attitude fondamentale intérieure, d’accueil et de conversion, que nous font demander les prières de cette Eucharistie. « Eveille en nous, Seigneur, cette intelligence du cœur qui nous prépare à accueillir la Présence du Christ »  et de sa Promesse : c’est la Prière du début.  Et la Prière que nous entendrons tout à l’heure et qui finira notre Eucharistie nous dit ce que nous devons demander : « Apprends nous le vrai sens des choses de ce monde », « l’Intelligence du cœur ». Le vrai sens  des choses de ce monde, de la vie : ne sommes nous pas là à l’essentiel ? Un essentiel à demander dans la prière.

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