lundi 6 janvier 2020

Homélie Epiphanie du Seigneur 2020


Homélie Epiphanie du Seigneur 2020
Carmel de Saint Maur - Père Maurice BOISSON.
Is 60,1-6 ; Ep 3,2-3a. 5-6 ; Mt 2, 1-12.
Ce sont de vraies vedettes ces mages ! Ils ont traversé les siècles et les frontières... Et encore aujourd’hui ils ont  toujours « la côte » puisque ces jours on mange la galette en leur honneur ! Qui sera roi ? Qui sera reine ? Eh bien, ils n’étaient pas des Rois mais des      savants ces mages, des devins. Ils étudiaient le ciel et les astres... et déjà les horoscopes. Ils ont suivi une Etoile non encore découverte,  cette Etoile leur indiquant la naissance du Roi des Juifs. Cette Etoile les a conduit à la crèche, à la Lumière du Christ.  « Les nations marcheront vers ta Lumière »  nous dit la 1ère lecture. Une Etoile, c’est magique ! Ça parlait aux mages !
Voici que dans l’intimité et la précarité de l’étable entre l’immensité du monde. Un jour Marie pourra raconter à son grand garçon : avec les mages des pays lointains, avec les marginaux, les bergers, avec les animaux de la création, avec le monde invisible des anges et avec les gens très ordinaires, comme Marie et Joseph, « tout l’univers s’est rassemblé sous ton Etoile ». C’est la grande révélation de Noël et de cette fête de l’Epiphanie : Dieu, en Jésus, vient pour tous, chez tous, en tous... Dieu n’est confisqué par personne. Jésus, Dieu parmi nous, est une Etoile pour tous, la Lumière pour tous.

« Toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse dans le Christ » (c’est la 2ème lecture). « Jésus, le Christ, éclaire tout  homme, tout être humain » nous disait Saint Jean à Noël. Mais c’est nous qui pouvons obscurcir ou cacher cette Lumière et cette Etoile, comme l’a fait Hérode. L’Etoile a conduit les mages. Les mages cherchaient la signification de cette étoile et elle les a conduits à la Lumière de Dieu. Partis au loin, des bouts du monde, ces mages sont arrivés tout près, au plus intime d’eux-mêmes. Le plus grand voyage est celui qui nous mène en nous-mêmes. Et ils arrivent à la crèche, là, où Dieu met au monde son Amour. Ah, ça valait le coup de se mettre en route  vers cet inconnu !
« Nous avons vu son Etoile, nous sommes venus ! ». Un désir intérieur, une Etoile, une Lumière intérieure les a mis en route et les a guidés. Et toi ? Et moi ? Quelle étoile nous guide ? Quel désir nous met en route ? Quelle recherche nous fait avancer, espérer, aimer ? Vers quoi, vers où ? « Les gens ont des étoiles qui ne sont pas les mêmes pour chacun » dit le Petit Prince. Quelle est la tienne ? On ne vit pas sans étoile. Même qu’à un endroit, nos mages, pourtant expérimentés, n’ont plus vu l’étoile... C’était au palais du roi Hérode. Ils n’étaient pas chez le vrai Roi, au bon endroit. Les gros nuages noirs de la méchanceté, de la jalousie, des mensonges d’Hérode cachaient la Lumière de l’Etoile. Même si on tire le rideau sur la Lumière intérieure de l’Etoile, la Lumière de l’Etoile de Dieu est toujours plus forte, c’est pourquoi, quittant Hérode et ses nuages, les mages  revoient l’Etoile qui les guide,  ils revoient la Lumière... C’est magique ! La Lumière guide les mages vers le Vrai Roi, l’Enfant de la crèche, Celui qui est la Présence de l’Amour et de la Paix, de la Vérité de Dieu : c’est ce qu’ils cherchaient au fond de leur cœur et ça leur donne une grande joie, la joie, la vraie. La joie est la sœur jumelle de la Lumière, de la Bonté, de la Vérité. Les mages ne sont pas venus les mains vides, ils ouvrent leurs coffrets de cadeaux, ce qu’il y a de plus précieux dans leur pays et surtout ils offrent ce qu’il y a encore de plus précieux dans leur cœur : leur recherche, leur désir, leur démarche, leur soif de Lumière. Et alors, leurs cadeaux leur sont redonnés en richesses intérieures  beaucoup plus grandes encore, beaucoup plus riches encore : cet or devient des cœurs d’or, l’encens devient la bonne odeur de la fraternité, la précieuse myrrhe devient des perles et des rosées de bonté, de sourires et d’amour. C’est magique !
Et nos amis repartent mais ils ne prennent pas la même route, parce que leur rencontre leur a ouvert les yeux, elle a changé leurs cœurs. Et « ils repartent  par un autre chemin » qui évite Hérode et ses méchancetés.
Nos chemins, même obscurs, ne sont jamais privés d’Etoile si nous faisons en sorte que les ténèbres ne soient pas ténèbres mais une petite lueur de Lumière. Et les mages quittaient l’étable, heureux, transformés. Et voici qu’un petit berger futé, leur glisse tout bas : «Mais au fait, vous connaissez le nom de la maman du bébé ? Elle s’appelle Myriam, Marie, chez nous ça veut dire « Etoile de la mer ». « Magique ! » disent les mages. Eh bien que cette « Etoile de la mer », comme l’Etoile de  son Fils Jésus, la Lumière, soit notre guide, soit notre Etoile vers le Christ et vers nos frères et sœurs.

Aucun commentaire: