samedi 18 avril 2020

2ème dimanche de Pâques de la Miséricorde


Père Maurice BOISSON - Carmel de Saint Maur
2ème dimanche de Pâques de la Miséricorde (19 avril 2020).

"Alors que les portes étaient verrouillées..."
Confinés ! les Apôtres au soir de Pâques! Sans Thomas. Confinés, non par ordre des autorités, mais d'eux-mêmes... Les portes étaient verrouillées... Surtout les cœurs étaient confinés... C'est pire!... Les portes, on peut les forcer pour les ouvrir, mais pas les cœurs. Les cœurs ne s'ouvrent que par la Grâce, dans la douceur et la présence : "Jésus vînt, il était là au milieu d'eux!".
Avec quelle clef Jésus ouvre-t-il les cœurs?
"La Paix soit avec vous!". La Paix, don du Ressuscité, ouvre, dans les enfermements intérieurs, un espace à la Grâce.
Pas la paix  du chacun pour soi: cette paix renforce les verrous. Pas la paix comme un sentiment facile et niais... La PAIX est une Personne, Quelqu'un, "Le Christ Ressuscité". Il nous ouvre à l'Espérance, par ce qu'il a vécu Lui-même. "Le Christ, notre Paix" ouvre aux relations, parce qu'il a aimé. Il nous ouvre à l'Essentiel qui apaise quand les "petits riens" et l'agitation empoisonnent la vie.
Il ouvre au soin de l'autre, parce qu'il prend soin de tous. Il déverrouille les cœurs les plus fermés et panse les épreuves.
Parce que Lui, la Paix, apaise : "Venez à moi..."

Comme les Apôtres verrouillés, comme Thomas fermé, accueillons ce don du Ressuscité : "La Paix soit avec vous!"
"Huit jours après, Jésus revient. Les portes étaient toujours dérouillées, Thomas était là, avec eux..."
Quand Thomas ne croit pas ses collègues lui disant : "On a vu le Seigneur!", il ne fait pas la forte tête. Son cœur n'est pas en paix, Thomas n'est pas en paix avec lui-même.
Quelque chose en lui s'est brisé, comme un ressort. Thomas, au cœur généreux, s'il ne comprenait pas tout de Jésus, il le suivait : "On ne sait même pas où tu vas..." . "Allons, et mourrons avec lui...!" (Jn 14s) etc...
Sa générosité faisait place au doute, la confiance à la méfiance, la motivation à la déception... Quand les appuis cèdent, on peut s'écrouler. Quelque chose peut casser dans notre propre cœur quand les épreuves arrivent. Thomas n'est-il pas notre frère "jumeau"?
A nouveau, Jésus revient au milieu d'eux. Il ne se lasse pas de nous chercher, d'être avec nous.
En Thomas, tout n'était pas cassé. Il revient, lui aussi, le dimanche suivant : "Thomas, mets ta main dans mes plaies..." Jésus ne blâme pas Thomas. La Paix du Christ ne culpabilise pas, elle appelle : "Sois croyant", aie confiance!
Thomas dépose ses propres blessures intérieures dans les plaies du Ressuscité. Elles seront elles aussi ressuscitées. En mettant sa main dans le côté du cœur blessé et dans les mains percées de Jésus, Thomas laisse ses propres blessures intérieures et répare sa panne de confiance. La relation est retrouvée, la Foi est redonnée par la miséricorde de Dieu que nous célébrons ce dimanche: "Mon Seigneur et mon Dieu!" . La miséricorde, l'agir et l'être même de Dieu en Christ, nous  presse d'être et de faire comme Lui. "Dieu n'est qu'Amour et Miséricorde" (Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus).

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