Méditation 5ème dimanche de Pâques année A 2020
Père Maurice BOISSON - Carmel de Saint
Maur.
Ac 6,1-7 ; 1 P2, 4-9 ; Jn 14, 1-12.
Laissons-nous
déconfiner par l’Esprit Saint.... Comme, en ce Temps Pascal, nous y invitent les
récits de la naissance des 1ères Communautés Chrétienne, dans les Actes des
Apôtres, et particulièrement le récit rapporté dans la 1ère lecture
de ce dimanche.
Dans les
évènements, les initiatives, qui ont fait naître et grandir l’Eglise, l’Esprit
Saint tient une place majeure – c’est la « Promesse » de Jésus.
Pour les
Apôtres et les 1ères communautés, il a fallu inventer, créer, adapter les pratiques
pour « faire Mémoire du Ressuscité »;
nourrir la foi et faire vivre le Commandement de l’Amour, et en être témoins
dans un temps et un monde difficiles.
Les 1ers
chrétiens n’avaient pas de modèles, sinon celui de la « Mémoire de Jésus » : Par
exemple, c’est dans la maison de l’un ou l’une des croyants en Christ qu’ils se
réunissaient pour célébrer cette « Mémoire du Seigneur, jusqu’à ce qu’il revienne »...
Tout au long
des siècles, l’Eglise a réinventé, recrée, renouvelé ses manières d’être pour
être fidèle à la Mission confiée par Jésus, pour et dans le « monde de ce
temps ».
A besoins
nouveaux, réponses nouvelles... ou adaptées. Dans la 1ère lecture de
ce dimanche, les Apôtres et les communautés sont affrontés à une situation
nouvelle : une croissance du nombre de croyants en Christ, venus
d’origines et de cultures diverses. Ce qui provoquait quelques conflits et
difficultés. Comment faire face aux besoins nouveaux et maintenir l’unité et la
charité voulues par le Christ ?
Les
Apôtres et « l’ensemble des
disciples » cherchent et trouvent des solutions, à l’écoute de
l’Esprit Saint. C’est la création du Ministère (service) qui est aujourd’hui
celui des Diacres permanents (récit de la 1ère lecture).
Toute
l’histoire de l’Eglise est faite de recherches, de créativités, mais aussi de
refus et de crispations à propos de pratiques considérées comme immuables alors
qu’elles ont toujours été crées dans un contexte historique donné « Je ne suis pas contre les traditions »
disait le Cardinal Marty, « j’en
crées ! ».
L’Esprit
Saint n’est pas confiné ! « Comme
le vent, l’Esprit souffle où il
veut ! »... Il ne cesse de déconfiner l’Eglise pour la rendre
toujours plus fidèle à l’Epoux, le Ressuscité. Aujourd’hui et demain...
Les
situations dues au Covid 19 ont fait naître des initiatives nouvelles, ou
modifier nos manières de penser, d’agir, d’exister en chrétien, de vivre notre
foi – en appartenance au Corps du Christ même dans l’isolement -.
Dans 3
semaines, nous célèbrerons la grande fête de Pentecôte, déploiement de Pâques. On
ne sait pas encore de quelle manière nous le ferons : encore enfermés dans
nos cénacles, comme les Apôtres !... et nous en sortirons après !? Ou
dans la rencontre fraternelle d’une Assemblée, même petite ?
Ne nous
braquons pas, et ne polémiquons pas, sur les « Est ce qu’on pourra ? »
..... « Est-ce qu’on ne pourra pas ? ». Nous sommes sûrs de
l’essentiel : nous pourrons toujours accueillir le Don que le Christ
Ressuscité fait de l’Esprit saint, ça dépend de nos cœurs. « Je vous enverrai l’Esprit Saint » ce - ou ces dons - nous
les recevrons pour les donner à notre tour, aujourd’hui.
En ce
temps de déconfinement « progressif », laissons-nous déconfiner par
le souffle décoiffant de l’Esprit de Pentecôte.
Comme aux
1ers temps de l’Eglise, aux temps de son histoire, aux temps
d’aujourd’hui...
A la fin
de l’Evangile de ce dimanche, Jésus nous dit :
« Je suis le chemin... ».
L’Esprit Saint nous invite à retracer nos chemins et à en ouvrir de
nouveaux.
« Je suis la vérité ».
L’Esprit saint ouvre nos esprits à revisiter nos vérités et à en
accueillir de nouvelles.
« Je suis la Vie ».
L’Esprit Saint nous
pousse à réajuster nos manières de vivre et à en inventer de nouvelles.
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