samedi 9 mai 2020

Méditation 5ème dimanche de Pâques année A 2020


Méditation 5ème  dimanche de Pâques année A 2020
Père Maurice BOISSON - Carmel de Saint Maur.
Ac 6,1-7 ; 1 P2, 4-9 ; Jn 14, 1-12.

Laissons-nous déconfiner par l’Esprit Saint.... Comme, en ce Temps Pascal, nous y invitent les récits de la naissance des 1ères Communautés Chrétienne, dans les Actes des Apôtres, et particulièrement le récit rapporté dans la 1ère lecture de ce dimanche.
Dans les évènements, les initiatives, qui ont fait naître et grandir l’Eglise, l’Esprit Saint tient une place majeure – c’est la « Promesse » de Jésus.
Pour les Apôtres et les 1ères communautés, il a fallu inventer, créer, adapter les pratiques pour « faire Mémoire du Ressuscité »; nourrir la foi et faire vivre le Commandement de l’Amour, et en être témoins dans un temps et un monde difficiles.
Les 1ers chrétiens n’avaient pas de modèles, sinon celui de la « Mémoire de Jésus » : Par exemple, c’est dans la maison de l’un ou l’une des croyants en Christ qu’ils se réunissaient pour  célébrer cette « Mémoire du Seigneur,  jusqu’à ce qu’il revienne »...

Tout au long des siècles, l’Eglise a réinventé, recrée, renouvelé ses manières d’être pour être fidèle à la Mission confiée par Jésus, pour et dans le « monde de ce temps ».
A besoins nouveaux, réponses nouvelles... ou adaptées. Dans la 1ère lecture de ce dimanche, les Apôtres et les communautés sont affrontés à une situation nouvelle : une croissance du nombre de croyants en Christ, venus d’origines et de cultures diverses. Ce qui provoquait quelques conflits et difficultés. Comment faire face aux besoins nouveaux et maintenir l’unité et la charité voulues par le Christ ?
Les Apôtres et « l’ensemble des disciples » cherchent et trouvent des solutions, à l’écoute de l’Esprit Saint. C’est la création du Ministère (service) qui est aujourd’hui celui des Diacres permanents (récit de la 1ère lecture).
Toute l’histoire de l’Eglise est faite de recherches, de créativités, mais aussi de refus et de crispations à propos de pratiques considérées comme immuables alors qu’elles ont toujours été crées dans un contexte historique donné « Je ne suis pas contre les traditions » disait le Cardinal Marty, « j’en crées ! ».
L’Esprit Saint n’est pas confiné ! « Comme le ventl’Esprit souffle où il veut ! »... Il ne cesse de déconfiner l’Eglise pour la rendre toujours plus fidèle à l’Epoux, le Ressuscité. Aujourd’hui et demain...
Les situations dues au Covid 19 ont fait naître des initiatives nouvelles, ou modifier nos manières de penser, d’agir, d’exister en chrétien, de vivre notre foi – en appartenance au Corps du Christ même dans l’isolement -.
Dans 3 semaines, nous célèbrerons la grande fête de Pentecôte, déploiement de Pâques. On ne sait pas encore de quelle manière nous le ferons : encore enfermés dans nos cénacles, comme les Apôtres !... et nous en sortirons après !? Ou dans la rencontre fraternelle d’une Assemblée, même petite ?
Ne nous braquons pas, et ne polémiquons pas, sur les « Est ce qu’on pourra ? » ..... « Est-ce qu’on ne pourra pas ? ». Nous sommes sûrs de l’essentiel : nous pourrons toujours accueillir le Don que le Christ Ressuscité fait de l’Esprit saint, ça dépend de nos cœurs. « Je vous enverrai l’Esprit Saint » ce - ou ces dons - nous les recevrons pour les donner à notre tour, aujourd’hui.
En ce temps de déconfinement « progressif », laissons-nous déconfiner par le souffle décoiffant de l’Esprit de Pentecôte.
Comme aux 1ers temps de l’Eglise, aux temps de son histoire, aux temps d’aujourd’hui...
A la fin de l’Evangile de ce dimanche, Jésus nous dit :
« Je suis le chemin... ».
L’Esprit Saint nous invite à retracer nos chemins et à en ouvrir de nouveaux.
« Je suis la vérité ».
L’Esprit saint ouvre nos esprits à revisiter nos vérités et à en accueillir de nouvelles.
« Je suis la Vie ».
                        L’Esprit Saint nous pousse à réajuster nos manières de vivre et à en inventer de nouvelles.

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