dimanche 14 juin 2020

Dimanche fête du Saint-Sacrement


Dimanche fête du Saint-Sacrement
Carmel de Saint Maur - Homélie Père Maurice Boisson

Dt 8,2-3,14b-16a ; 1 Co 16-17; Jn 6,51-58.

L'épreuve sanitaire nous a privé, un temps, de l'Eucharistie. Nous avons pu cependant bénéficier des initiatives permettant de nous unir à des Célébrations, par la radio, la télévision ou autres moyens techniques.
Cette privation de l'Eucharistie réelle, célébrée en assemblée, avait un sens, celui de la charité inséparable de l'Eucharistie : Ne pas prendre le risque de porter à d'autres la maladie et la mort et d'en être atteint soi-même. Le Pape François rappelait alors que "Chacun est responsable des autres et doit faire attention aux autres et à lui-même ". L'Eucharistie est source et nourriture de la charité et de l'attention aux autres "Faites cela en mémoire de moi" concerne aussi le Lavement des pieds.
Ce jeûne de la messe a pu créer un manque et un désir, celui de vivre l'Eucharistie avec Assemblée et communion réelles au Corps du Christ. "Prenez et mangez-en tous".
Ce temps a peut-être suscité une faim plus forte de la nourriture du Corps du Christ et de la charité envers les membres de ce Corps.

Nous avons éprouvé le besoin de nous nourrir aussi d'une autre nourriture que matérielle. Ce besoin s'est manifesté dans beaucoup de domaines, celui des relations, du temps, de la famille, des priorités, du travail etc... Tout notre être a besoin de force, de vitamines, d'énergie intérieure, de relations, d'affection, surtout dans les moments difficiles. Sinon, une part de nous-mêmes - et la meilleure- s'affaiblit. "On ne vit pas seulement de pain" avait répondu Jésus à Satan dans le désert.
"Si vous ne mangez pas ma chair, si vous ne buvez pas mon sang, vous n'avez pas la vie en vous". Ces paroles ont choqué les auditeurs de Jésus. Elles peuvent aussi nous choquer. Manger la chair, boire le sang, évoquent des pratiques peu agréables et d'autres temps. La chair et sang, c'est l'être de quelqu'un, ce qu'il est, sa vie... "Celui qui me mange" se nourrit de ce que je suis" dit Jésus : La vie de Dieu est le Don d'Amour que je fais de ma vie.
"Celui qui me mange, demeure en moi et moi en lui". Il devient comme moi, un peu moi, et nourriture pour les autres. En communiant, nous devenons ce que nous recevons, ce que nous mangeons : Le Corps du Christ Ressuscité et l'humanité qui est son Corps. "Vous êtes le Corps du Christ".
"Celui qui me mange vivra par moi" dit Jésus. Par cette nourriture nous devenons comme lui : plus fraternels, plus aimants, plus proches de Dieu et donc plus près des autres.
En nous nourrissant de Dieu Amour et Don, en Jésus, nous devenons Amour et Don. Pas pour notre petite perfection personnelle mais pour que nous soyons Amour, Don, nourriture de charité pour les autres.
Tous son invités à se nourrir de ce pain de vie, et pas seulement selon une formule entendue parfois : "Heureux, nous qui sommes invités". Et les autres? "Heureux les invités", "Mangez-en tous". Tous sont invités. "Tous nous sommes indignes de la table du Seigneur mais tous en ont besoin" comme dit le Curé d'Ars.
Comme à son peuple dans le désert, c'est la première lecture, Dieu nous donne la manne pour marcher aujourd'hui, à travers les situations, les évènements, les déserts actuels. La manne, ça veut dire "Qu'est-ce que c'est ?". Cette nourriture était inconnue. "Le pain que je donnerai, c'est moi, ma vie donnée pour la vie du monde" dit Jésus.
En cette fête du Corps du Christ, Jésus nous dit que la manne, aujourd'hui, c'est lui. En recevant le Corps du Christ, nous tendons la main comme des pauvres qui ont faim et besoin de force, de vie. Nous tendons aussi l'oreille à la Parole nourrissante de Dieu. "Celui qui se nourrit de moi, demeure en moi, et moi je demeure en lui". Il aura en lui l'Amour et la Vie, pour être à son tour un pain nourrissant.
"Prenez, mangez ce pain, buvez ce vin. C'est moi. "Faites-le en mémoire de moi". Faisons-le maintenant dans cette Eucharistie et dans notre quotidien.

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