dimanche 28 juin 2020

Homélie 13ème dimanche A.


13ème dimanche A.
Carmel de Saint Maur - Homélie Père Maurice Boisson

2 R 4,8-11.14-16 ; Rm 6,3-4.8-11; Mt 10,37-42.

Une fois encore, nous voici devant des Paroles de Jésus : dures à entendre, difficiles à mettre en pratique et à comprendre. Pourtant, si nous les accueillons, elles fortifient nos affections et nos relations avec nos proches, avec les autres et avec le Seigneur.
« Celui qui aime son père et sa mère, son fils, sa fille... plus que moi est indigne de moi ! ». Celui qui aime les autres plus qu’il ne m’aime moi est indigne de moi ! Qui, alors, peut-être digne de Jésus ? Jésus serait-il jaloux ? Alors que lui-même ne cesse de répéter qu’il faut aimer, nous aimer les uns les autres ; Saint Jacques, à la suite de Jésus, écrit : « Si on dit qu’on aime Dieu, sans aimer les autres, on est des menteurs... ».
Saint Augustin, qui doit tant à sa mère Monique, écrit à ce sujet : « Jésus n’a pas dit : « Celui qui aime ses proches, mais celui qui les aime plus que moi. Jésus n’a pas détruit, mais réglé l’amour que l’on doit à ses parents, à ses proches ». Jésus ne nous demande pas de renoncer à l’affection de nos proches. Il n’a pas aboli le commandement « Tu honoreras ton père et ta mère ». Il l’a complété jusqu’à nous demander d’aimer nos ennemis.
Jésus, pendant 30 ans, a vécu chez sa mère et son père adoptif avec qui il a partagé la vie quotidienne, les relations, avec la famille... Comment pourrait-il renier l’Amour reçu et l’Amour donné en ces années familiales ? La présence de sa mère au pied de la croix a dû le réconforter, l’aider dans le don de sa vie qu’il faisait par Amour pour nous... Tout en aimant les siens, il a donné la priorité de son Amour à Dieu, son Père du ciel. Même si parfois cette priorité a été une cause de souffrance pour Marie et Joseph, lorsque Jésus était dans le Temple « aux affaires de son Père » alors que ses parents inquiets le cherchaient... Ce n’est pas à un renoncement que Jésus nous appelle, mais à un ajustement de nos affections humaines, un ajustement qui comporte des renoncements, bien sûr ; Jésus nous invite à une fréquentation plus forte de la source de tout Amour, pour aimer mieux et plus : « Dieu est Amour ». En Jésus, Dieu nous a aimés jusqu’à donner sa vie pour nous.
Ces Paroles de Jésus peuvent nous paraître dures, elles sont une invitation à aimer, comme Lui a aimé. Il nous a préférés, nous ses frères et sœurs, à sa propre vie. Il nous a préférés à lui-même : « Ayant aimé les siens, il les aima jusqu’au bout ! ». Il nous invite à choisir sa façon d’aimer : le don de soi-même. Ce n’est pas aimer moins, c’est aimer plus et mieux. Il élargit notre capacité d’aimer à tous.
L’aimer plus, lui Jésus. Aimer plus Dieu, c’est un plus, d’Amour à redonner. Ce plus embellit et fortifie nos affections et nos relations. Ce plus d’Amour fait vivre « Celui qui perd sa vie à cause de moi la trouvera ».

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