dimanche 24 octobre 2021

Homélie 30 ° dimanche B 24 octobre 2021

Homélie 30 ° dimanche B 24 octobre 2021

P. Maurice BOISSON - Carmel de Saint-Maur.

 

Jr 31,7-9 ; Ps 125 ; He 5,1-6 ; Mc 10,46b-52

 

« La nuit vient vite… Les soirées sont longues !... ». Ce sont quelques appréhensions qu’on commence à entendre à l’approche du changement d’heure. La nuit n ‘est pas notre milieu naturel. La nuit intérieure non plus, quand les soucis, les difficultés obscurcissent nos esprits. « On n’y voit pas clair !... On a besoin de faire la lumière etc… ». « J’ai rencontré quelqu’un qui m’a éclairé… » etc

Ce besoin de lumière, nous pouvons aussi l’exprimer par une prière : Jésus le Christ, Lumière intérieure, ne laisse pas mes ténèbres me parler. Donne-moi d’accueillir ta Lumière.

C’était le cri de Bartimée, un non-voyant, mendiant au bord du chemin, assis, enveloppé de son vieux pardessus râpé.  Il mendiait surtout la lumière. « Que je retrouve la vue » demande-t-il à Jésus. Alors que les gens qui suivaient Jésus voulaient le faire taire, ils essayaient d’éteindre en lui sa petite lueur d’espoir. Ne soufflons pas la petite bougie d’espoir de ceux qui cherchent à voir clair sur leur chemin, soyons de ceux qui encouragent, redonnent confiance et espérance.

 Nous sommes les disciples de Celui qui est la Lumière. Il nous dit : « Vous êtes la Lumière du monde », sans vous prendre pour des lumières ! Il ne s’agit pas d’éblouir, ça aveugle, mais d’éclairer.

Nous sommes aussi des Bartimée, aveugles quelque part en nous-mêmes, cherchant la Lumière. C’est la nuit qu’il est bon de croire en la lumière, mais où la trouverons nous cette lumière ?

Si Bartimée était non voyant, il avait l’oreille fine. Dans le bruit de la foule, il reconnaît Jésus, il crie de plus belle son désir de voir, malgré ceux qui voudraient le faire taire. Jésus a entendu l’appel de cet homme. Il s’arrête. Il le fait appeler. Une vraie Parole, au milieu du brouhaha hostile à Bartimée le gêneur, Parole d’écoute, de compassion, de guérison. Parole relayée par quelques personnes qui, dans cette foule, ont entendu et surtout compris l’appel de Jésus : « Confiance, lève-toi, il t’appelle ! ». Trois mots qui redonnent courage, espoir et font se lever Bartimée. La Parole de Jésus, d’amour, d’espérance, de relèvement, a besoin d’être relayée pour être entendue dans notre société aujourd’hui, auprès de celles et ceux qui cherchent une lumière. Saurons-nous être ces relais pour permettre aux Bartimée de se sentir écoutés, de se relever ?

 Bartimée jeta son manteau, son habit de tristesse et de ténèbres, il bondit, sans voir encore, mais la lumière de la confiance ouvre les yeux de son cœur et le fait courir vers Jésus.

-         « Que veux-tu que je fasse pour toi ?» demande Jésus.

-         « Que je retrouve la vue ».

-         « Vas, ta foi t’a sauvé ».

Aussitôt, Bartimée retrouve la vue et il suivait Jésus.

 Bartimée, les Bartimée, regardés et écoutés avec amour, peuvent alors voir du même regard d’amour avec lequel ils ont été regardés.

Bartimée, le non-voyant, c’est l’histoire de tous les jours - la nôtre peut-être ? - l’histoire de beaucoup, qui sommes parfois des non-voyants du cœur et des chercheurs de lumière.

C’est peut-être aussi notre histoire quand nous faisons écran aux appels de ceux qui cherchent la lumière. C’est aussi notre histoire quand nous sommes les relais de la lumière auprès de celles et ceux qui cherchent et qui peuvent trouver en nous un reflet, si petit soit-il de la lumière, de Celui qui est la Lumière, auprès de qui nous pouvons balbutier ou crier cette prière que je rappelais au début :

Jésus le Christ, Lumière intérieure,

ne laisse pas les ténèbres nous parler.

Donne-nous d’accueillir ta Lumière et ton Amour,

donne-nous d’en être les reflets.

 

 

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