dimanche 5 juin 2022

Homélie Solennité Pentecôte. Année C. Dimanche 05 juin 2022

Homélie Solennité Pentecôte. Année C.  Dimanche 05 juin 2022

Carmel de Saint Maur – Père Maurice BOISSON

 Ac 2,1-11 ; Ps 103 ; R 8,8-17 ; Jn 14,15-16.23b-26

 Que sont-ils devenus les amis de Jésus, après les évènements tragiques de sa mort, après la bonne nouvelle de sa Résurrection et sa disparition à leurs yeux à l’Ascension ? Ils n’avaient pas trop le moral : la peur, le doute, la déception prenaient parfois le dessus. On connaît ces passages en creux.

Pourtant Jésus leur avait fait une promesse : « Je ne vous laisserai pas seuls. Je serai avec vous autrement. Je vous enverrai la force d’en haut : l’Esprit Saint, et vous serez mes témoins ». La fête de Pentecôte est la réalisation de cette promesse. Ce n’est pas seulement un événement passé, cette promesse de Jésus s’accomplit pour nous aujourd’hui et chaque jour. Elle se réalise d’une manière moins spectaculaire qu’à la première Pentecôte mais tout aussi réellement.

 Trois signes ont marqué la première Pentecôte, dit la première lecture des Actes des Apôtres : le vent, le feu, la compréhension mutuelle.

L’Esprit Saint, c’est comme le vent. On ne le voit pas mais on voit ses effets. Le vent, il décoiffe ou agite le voile ! Il soulève la poussière de nos habitudes, il bouscule. Il est aussi comme une brise légère qui apaise. C’est le souffle qui fait tenir quand on est à bout de souffle. Il est comme le souffleur qui souffle à notre conscience des paroles et des actes de bonté, de vérité, de charité. Par l’Esprit Saint, Dieu nous communique sa respiration pour que nous ne manquions pas de souffle intérieur. Comme il l’a fait à la première Pentecôte, ce souffle du Ressuscité ranime et rallume les braises étouffées par la déception, la peur, le découragement : des langues de feu se posent sur chacun d’eux.

C’est le deuxième signe de l’Esprit Saint. Notre cœur redevient brûlant comme celui des marcheurs sur le chemin de tristesse d’Emmaüs.

«Ouvrons nos cœurs au souffle de Dieu ».

 L’Esprit Saint est comme la flamme, pas celle de l’incendie ravageur mais comme ces petites flammes, ces petites lumières, qui éclairent les issues et réchauffent les cœurs lorsque l’énergie intérieure, le courage, deviennent des braises fragiles. « Il se posa une langue de feu sur chacun » personnellement. La présence nouvelle du Christ Ressuscité est donnée à tous. Personne n’a le monopole de l’Esprit Saint.

 « Ouvrons nos cœurs aux langues de feu », à la Présence de l’Amour et de la Lumière de Dieu.

Quand ils furent remplis de l’Esprit Saint, ils se mirent à parler de la bonne nouvelle de Jésus Ressuscité et tous les comprenaient, chacun dans sa langue maternelle.

C’est le troisième signe de l’Esprit Saint : l’anti tour de Babel, quand on ne se comprend plus. L’Esprit Saint nous fait nous comprendre dans nos diversités, sans nous mettre dans le même moule. Comme il a fait sortir les Apôtres d’eux-mêmes pour rejoindre les gens divers qui les écoutaient, il nous fait sortir de nous-mêmes pour rejoindre nos frères et sœurs aujourd’hui.

 L’Esprit Saint est notre hôte intérieur, il est en nous plus que nous-mêmes. Un hôte intérieur habite nos épreuves, nos joies, nos silences. Un souffle ranime sans cesse les braises de nos faiblesses. Un feu réchauffe nos énergies, nos choix, nos générosités. Il déverrouille nos cœurs, il permet de nous comprendre.

«Ouvrons nos cœurs au souffle de Dieu ». Entendrons-nous ce que l’Esprit nous dit aujourd’hui : «Vous serez mes témoins ».

 

Aucun commentaire: