4ème dimanche de Pâques 2025
Ac 14, 43-52 ; Ap 7, 9.14b-17 ; Jean 10, 27-30
Si les Actes des Apôtres nous rapportent le travail missionnaire de Paul et de Barnabé en Asie Mineure au 1er siècle, le livre de l’Apocalypse nous donne une vision de Jean, une foule immense, celle des témoins de Dieu et de l’Agneau, le Christ, qui ont donné leur vie pour eux. L’évangile de Jean parle de Jésus, l’unique Pasteur en lien avec ses brebis.
Parlons d’abord de Jésus, Pasteur. Cette image n’est pas étrangère à ceux qui écoutent Jésus. L’Ancien Testament évoque plusieurs figures de pasteur, à commencer par Abel, le frère de Caïn. Caîn cultivait la terre, Abel s’occupait du troupeau. Moïse fut, à l’époque de la sortie d’Égypte, le pasteur choisi par Dieu et qui conduisit le peuple de Dieu libéré de l’esclavage jusque dans la Terre promise. Une fois installé, le peuple d’Israël eut un berger comme roi, David, fils de Jessé. David fut le choix de Dieu, il n’était pas l’aîné et il n’était pas guerrier. Il était en train de garder le troupeau, lorsque le prophète Samuel l’a fait appeler. David eut des descendants. Tous ont été des pasteurs de leur peuple. Cela dit, c’est à Dieu que l’Ancien Testament attribue très souvent la fonction du pasteur qui prend soin de ses « brebis », les humains. « Le Seigneur est mon berger, rien ne saurait me manquer. » (Ps 22) « Je m’occuperai de mes brebis et je veillerai sur elles, dit le Seigneur par la voix du prophète Ezéchiel […] Je les rassemblerai des différents pays […] Je les ferai paître dans un bon pâturage. » (Ez 34, 11,13,14)
Jésus reprend cette image pour parler de la qualité des relations qu’il entretient avec son troupeau, ses brebis que sont ses disciples, dont nous sommes. En quelques mots nous comprenons plusieurs choses : d’’abord que Jésus connaît ses brebis, une connaissance approfondie. Il ne les connaît pas d’une façon générale, de façon abstraite, mais il connaît chacun de nous personnellement. Il appelle chacun par son nom. C’est le signe de la proximité, de la tendresse, de l’amour qui habitent le cœur du berger et le rend attentif à chacune de ses brebis.
Puis, ce qu’il attend de nous, c’est que nous le suivions, que nous écoutions sa voix, que nous marchions avec le berger, avec lui, à sa suite, tous ensemble, les uns avec les autres. Dans notre monde tant de voix s’élèvent et se font entendre, cherchant de plusieurs manières à orienter les consciences pas nécessairement vers ce qui humanise l’homme et le conduit à Dieu. Nous risquons d’être assourdis et désorientés par ces voix mondaines. Qui écouter ? Quel responsable, quel influenceur, quel informateur prendre au sérieux et choisir comme guide fiable ? Jésus est celui dont la voix est vraie et lumineuse et qui ouvre le chemin sûr pour l’existence de tout homme. Dans un autre passage de l’évangile de Jean il dit qu’il est lui-même le Chemin, la Vérité, la Vie, celui qui mène vers le Père et vers la vie éternelle. Avec lui, nous sommes en sécurité. Jésus ne laisse personne sur le bord du chemin. Avec lui, n’ayons pas peur. Ayons confiance. Nous savons où nous allons : « Je leur donne la vie éternelle », dit Jésus. Nous sommes entre ses mains et aussi entre les mains du Père, car le Père et lui ne font qu’un. Être dans les mains de Jésus, c’est être dans de bonnes mains. Et rien ne peut nous arracher à cet amour qui existe entre les brebis que nous sommes et Jésus. Car l’amour de Jésus est plus fort que nos doutes, que les duretés de la vie. Marcher en présence de Jésus et sous sa houlette, c’est éviter les mauvais chemins et les mauvaises directions que nous pouvons prendre, et qui ne conduisent qu’à notre perte personnelle et à la destruction des bonnes et justes relations humaines. Pour le Bon Pasteur qu’est Jésus, aucune brebis ne reste perdue, il est à la recherche de chacune, il donne sa vie pour la sauver. Pensons à ce qui est arrivé au bon larron attaché à la croix à côté de Jésus. Toute brebis perdue qui est retrouvée fait la joie du berger et de Dieu, mais aussi la joie de tout le troupeau.
Avec Paul et Barnabé, nous découvrons la mission de l’Église qui consiste à être en route, en sortie, pour faire entendre la parole du Seigneur. L’assemblée qui s’est retrouvée à la synagogue d’Antioche de Pisidie a regroupé des Juifs et des païens convertis. Les deux pasteurs que sont Paul et Barnabé encouragent à « rester attaché à la grâce de Dieu. » C’est encore aujourd’hui l’une des responsabilités des pasteurs, que sont les évêques et les prêtres. La parole du Seigneur, le salut qui vient de Dieu ont à être annoncés à toutes les nations. L’expansion de la proclamation de la parole provoque, d’une part la joie, en particulier celle des païens, d’autre part, la jalousie et même l’expulsion, ici de la part des Juifs. Les missionnaires ne perdent pas courage, ils poursuivent leur mission « remplis de joie et d’Esprit Saint. »
Nous sommes invités à aller à la rencontre des autres en disciples missionnaires du Christ, comme Paul et Barnabé, pour permettre à chacun de rencontrer le Christ, Bon Pasteur, et pour qu’il fasse l’expérience de sa bonté et qu’il puisse avancer sur le chemin de la vie éternelle.
L’eucharistie rassemble les brebis autour de leur Pasteur qui donne sa vie pour les nourrir de sa parole, de son Esprit, de son amour. Entretenons cette communion entre nous dans la communauté paroissiale, mais aussi dans nos familles, nos lieux de travail et de détente, dans notre pays. « Seigneur, rassemble-nous dans la paix de ton amour. »
Carmel de Saint-Maur
Dimanche 11 mai 2025 + Philippe GUENELEY
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire